Une autre sortie de crise

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Insensiblement, les contours d’une nouvelle donne se dessinent dans les discours que l’on entend de partout. Expression d’une confusion régnante mais masquée, car si elle contribue à allonger la liste des questions posées, celle des réponses reste toujours aussi vide. Comme pour les actifs toxiques et les pertes des banques, il est à nouveau préféré enfouir ou différer ce qui dérange, encore et toujours, plutôt que de tenter de le résoudre. Pour marteler une idée simple : « cela va être long et pénible », en espérant que cela ne craquera pas à nouveau ! Car il n’est plus possible de croire – ou de vouloir nous faire croire – que tout va redevenir comme avant, et qu’il va être possible de tourner la page pour oublier ce qui vient de se passer. L’heure du sacrifice approche, le nôtre ! La sortie de crise est devenue l’interrogation à la mode. Quand doit-elle intervenir ? On ne sait pas mais il faut s’y préparer. Parviendrons-nous à la coordonner ? Cela n’en prend pas le chemin, mais on va faire comme si. Mais, au fait, qu’entendent-ils au juste par sortie de crise, tous ceux qui ont en permanence cette expression à la bouche ? Est-ce que, par un de ces glissements sémantiques qui font toute la beauté du discours politique, cette sortie aurait subrepticement pris un autre sens ? Oui, en effet ! De retrait des liquidités par les banques centrales, face au danger de l’inflation, la dite sortie renvoie maintenant à l’arrêt des plans de relance publics, face au poids grandissant de l’endettement. C’est que le retrait des liquidités (ou, au moins, l’arrêt de ses injections) n’est semble-t-il plus une question aussi pressante. Nécessité faisant loi, nous nous installerions plutôt dan...

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