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Vont-ils tenir longtemps ?

Actualité de la crise Publié le 07 juillet 2011
1830 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion

Sans hésitation, la réponse est non : ils ne tiendront pas bien longtemps ! Tout est en train de s’accélérer, les autorités politiques et financières européennes voient graduellement et irrésistiblement la maîtrise de la situation leur échapper, après avoir définitivement perdu l’initiative. N’ayant d’autre ressource que d’essayer de faire bonne figure, on va voir comment. Ces édiles surfaits s’égarent dans les méandres du montage introuvable du sauvetage impossible de la Grèce, dont l’insolvabilité patente – niée contre toute évidence – illustre l’impasse dans laquelle se trouve tout l’édifice européen. Car le pays n’est pas le seul à se trouver dans cette situation. Rendues publiques par Martin Wolf dans le Financial Times, les estimations du pourcentage prévisible de la dette publique par rapport au PIB de Citibank sont éloquentes : 180% pour la Grèce, 145% pour l’Irlande, 135% pour le Portugal et 90% pour l’Espagne, sans que leur diminution soit envisageable. Aux taux pratiqués par le marché, de tels niveaux de dette ne sont pas soutenables et impliquent obligatoirement, comme il le préconise en estimant que c’est la dernière chance de sauver l’euro, une restructuration de la dette. Nos édiles cherchent leur salut, ainsi celui que d’une stratégie condamnée, dans l’étrange alchimie de la finance, qui a malheureusement pour elles déjà donné tout ce qu’elle pouvait. A Rome, puis à Paris ce mercredi, les mégabanques tiennent l’une après l’autre de discrets conclaves afin d’explorer l’art du possible et de fournir de nouvelles arguties afin de trouver un moyen de participer au financement du sauvetage grec sans qu’une situation de défaut ne soit créée. L’institute of International Finance a engagé ses travaux au siège de BNP Paribas ce mercredi, en catimini et en présence de représentants des autorités de plusieurs pays et de mégabanques. La liste des participants n’est pas publique, pas plus que l’ordre du jour de la réunion. On ne saurait trouver plus fort symbole de la nature et des contours du pouvoir. Michel Pébereau, pdg de BNP Paribas, a fourni un éclairage sur ce qu’il a qualifié de discussions à propos de « propositions techniques ». « La question est de savoir ce qui se passera lorsque les obligations arriveront à maturité », a-t-il expliqué. Sans dévoiler les batteries, il s’est contenté d’affirmer qu’ »Il appartient à l’autorité publique de déterminer les solutions qui les satisferont dans leur principe, tout en évitant un défaut ». Nous voilà bien avancés… Puisqu’il faut à tout prix l’éviter, qu’à cela ne tienne ! Les mégabanques recherchent dans les fonds de tiroir une issue s’apparentant aux règles comptables de complaisance avec lesquelles elles sont accoutumées de jongler pour justifier de leur bonne santé. Oiseaux de mauvaises augures, les agences sont ...
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