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1.
Equilibre, égalité ou accord contractuel économique.
Il est traditionnel, aujourd'hui, en science économique – ou en
économie politique - de parler de l'"équilibre
économique".
Mais l'expression "équilibre économique" a des
significations variées qui lui enlèvent une grand partie de son
pouvoir explicatif si tant est qu'elle en ait eu un à l'origine et que
ce ne fût pas une illusion, tout cela bien sûr quand elle ne
déroute pas la personne à qui elle est assénée.
1.A. Forces du
marché.
D'abord l'équilibre économique n'est jamais que la
dénomination donnée à la situation qui résulte
des "forces" antagonistes ou de sens contraires du
"marché" que sont la "loi d'offre" et la "loi
de demande".
L'expression procède donc d'une vision mécaniciste de
l'économie dont le point de départ, à savoir la
mécanique du XVIIIème siècle, résulte de
l'idée que la Nature a une action qui, clin d'oeil de l'histoire,
applique le "principe d'économie"...
L'étude, l'analyse ou la théorie de l'équilibre
économique est souvent dénommée
« théorie de la valeur ».
En 1960, G. Debreu a proposé ainsi une « analyse
axiomatique de l'équilibre économique », sous titre
de son livre intitulé Théorie
de la valeur, après que J.M. Keynes eut insisté en
1936, dans son livre intitulé Théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt et de la
monnaie, sur le fait qu'on distinguait en général,
en économie politique, une « théorie de la
valeur » et une « théorie des prix »
et qu'il fallait mettre un terme à cette distinction.
1.B. Le
déplacement de l'équilibre du marché.
Soit dit en passant, au début du XXème siècle, des
économistes ont préféré faire
référence à l'équilibre chimique plutôt
qu'à l'équilibre physique (J. Rueff par exemple).
Ils ont transposé les lois de Le Chatelier Van't Hoff et pu
proposer ainsi des explications de l'équilibre du marché et de
son déplacement.
Et certains (G. Cassel ou J. Hicks par exemple) en sont arrivés
à parler de la "liquidité" ou des
"liquidités" pour ne pas parler de J.M. Keynes et de sa
"préférence pour la liquidité".
1.C. Egalité
arithmétique.
Ensuite, à cette analogie avec la mécanique classique ou avec
une certaine chimie, on peut préférer ce que recouvre ou ce qui
va de pair avec l'écriture de l'équilibre économique,
à savoir l'égalité arithmétique des
quantités offertes et demandées, étant obtenu un
système de prix (en numéraire ou en monnaie, taux
d'intérêt inclus), et un prix n'étant jamais qu'une
quantité de biens (monnaie ou autre) rapportée à une
autre quantité de biens, le rapport résultant d'une convention
librement passée entre les deux parties de l'échange.
Avantage de cette utilisation de l'arithmétique, on peut comptabiliser
les quantités en question. C'est ce que fait la comptabilité
générale … privée.
Inconvénient, l'arithmétique contribue à faire oublier
le caractère contractuel des prix dont il est question. Et cela
conduit à des erreurs gravissimes.
Quitte à faire référence à une mathématique,
seule une approche vectorielle permettrait de prendre en considération
ce caractère essentiel dans la mesure où, dans ce calcul, on ne
fait des opérations que sur des vecteurs colinéaires et non pas
sur des vecteurs non colinéaires.
Il suffirait de supposer que les vecteurs colinéaires sont
représentatifs d'opérations régies par le même
droit – droit de propriété - et alors que les vecteurs
non colinéaires le sont d'opérations régies par des
droits différents - droit privé et droit public (fiscal) -.
En d'autres termes, les opérations qui sont régies par le droit
de propriété et le droit des contrats seraient
représentées par des vecteurs colinéaires et ne leur
seraient pas colinéaires les vecteurs représentatifs
d'opérations de droit public (fiscal) où la
propriété et le contrat ne sont pas respectés.
Conséquence de l'oubli, volontaire ou non, que les prix sont un
résultat d'opérations ou d'actions humaines dans un cadre de
propriété, des économistes se les donnent en
hypothèses de leur théorie, voire conseillent aux hommes de
l'Etat de les fixer au niveau qu'ils jugent bon.
1.D. Accord
contractuel.
Enfin, il reste que l'équilibre économique et
l'égalité des quantités - étant convenu un
système de prix - semblent renvoyer l'un à l'autre.
Il le semble d'autant plus qu'ils recouvrent eux-mêmes ou vont de pair
avec les accords contractuels synallagmatiques dont qu'ont passé entre
eux les gens à propos des biens qu'ils possédaient en
propriété et à propos desquels ils ont
procédé à des opérations (production,
échange, etc.).
Dans la mesure où toutes les opérations sont contractuelles
synallagmatiques, équilibre économique ou égalité
quantitative s'en déduisent directement et logiquement.
Dès lors que le vol légal et la subvention que recouvre le
droit public (fiscal) sont présents, ceux-ci sont logiquement autant
de « grains de sable », autant de
« frictions » qui éloignent de
l'équilibre.
Comme l'a écrit Vilfredo Pareto dans son Cours d'économie politique
(1896-97) au §450 (pp.326-7) :
"Il faut se débarrasser du préjugé qui porte
à croire qu'un vol n'est plus un vol quand il s'exécute dans
les formes légales."
Malheureusement, sa pensée, voire ses écrits, ont
été déformés, dénaturés.
Et si on fait abstraction des règles de droit, on est perdu..., on ne
peut rien comprendre.
2. Equilibre
macroéconomique.
Il ne faudrait pas oublier qu'au lendemain de la guerre de 1914-18, des
économistes ont considéré que, pour les économies
nationales, la situation d'équilibre économique n'était
pas ordinaire, mais extraordinaire.
Par exemple, selon eux, le chômage observable révélait le
déséquilibre permanent ou, si on préfère,
l'équilibre de sous emploi.
Qu'à cela ne tienne, ils considéraient aussi que la situation
de déséquilibre n'était pas irrémédiable
et affirmaient en connaître le remède.
Ils le donnait d'ailleurs : il fallait que l'Etat intervînt.
Par ses actions que sont l'imposition fiscale des contribuables (recettes
fiscales notées « T ») et les dépenses
publiques (notées « G », subventions incluses),
l'Etat rétablirait l'équilibre économique.
2.A. Pas de
règle de droit.
Il convient de remarquer qu'à cette occasion, nos économistes
ont fait abstraction du cadre de droit, de la justice naturelle, et ils ont
assimilé, indirectement ou non, recettes fiscales et offre de biens en
propriété (notée « Y »),
dépenses publiques et demande de biens en propriété
(notée « A »).
Il reste que, comme l'avait souligné Vilfredo Pareto à la fin
du XIXème siècle, les recettes fiscales ne sont jamais que des
vols légaux.
Pour leur part, les dépenses publiques sont tantôt de vraies
dépenses, tantôt des subventions ou des dons à des gens
que ceux-ci ne sauraient refuser car ils sont d'ordre public.
Et la démarche a donné lieu à la création d'une
nouvelle comptabilité dénommée
« comptabilité nationale » où les
opérations de droit privé (achat et vente, demande et offre de
biens en propriété) et les opérations de droit public
(vols légaux et subventions de toutes sortes) ne sont pas
distinguées.
C'est ainsi qu'on peut dire que, de même qu'à la fin du
XIXème siècle, des logiques nouvelles avaient été
juxtaposées à la logique d'Aristote – et, en particulier,
Henri Poincaré de critiquer le mouvement -, de même, au milieu
du XXème, des comptabilités nationales
(« des » car les règles ne sont pas toujours les
mêmes et varient avec le pays ou l'institution internationale
chargée de la mettre sur pieds) se juxtaposent à la
comptabilité générale qui se déduisait des
règles de droit, de la justice naturelle, et de l'arithmétique.
De même que Henri Poincaré a montré, il y a cent ans, les
antinomies à quoi conduisaient les nouvelles logiques et laissé
entendre celles à quoi elles conduiraient, de même, on pourrait
montrer les paradoxes à quoi conduit la macroéconomie, le
fondamental étant que, pour les raisons de droit données
ci-dessus, loin de rapprocher d'un équilibre rêvée par
certains, la politique économique des hommes de l'Etat éloigne
de l'équilibre qui aurait du être réalisé.
2.B La vulgate
économique.
De fait, l'équilibre économique aux prises avec l'intervention
de l'Etat ou avec quoi les hommes de l'Etat sont aux prises, a reçu
une dénomination particulière, à savoir celle d'
« équilibre macroéconomique ».
Et c'est la fameuse égalité macroéconomique
caractéristique du marché des biens dans une économie
nationale fermée :
Y = A + G – T
où A peut être décomposé en consommation et
investissement privés et
G-T représente le solde du budget de l'Etat
(déficit si G-T >0).
Et c'est la base des commentaires tant des hommes de l'Etat que des
journalistes, une fois amendée pour tenir compte des échanges
de biens avec l'extérieur que sont les importations (notées
« M ») et les exportations (notées
« X ») :
Y = A + G – T + X - M
où (X-M) représente le solde de la balance des paiements
courants... (X-M>0 si excédent).
C'est ce qui les amène à voir dans les exportations et dans la
consommation des « moteurs de la croissance »...
Et l'étude, l'analyse ou la théorie macroéconomique a
donné lieu à diverses approches qui se sont
succédées, qui se sont juxtaposées parfois,
jusqu'à aujourd'hui inclus, vraisemblablement pour la raison
principale que les résultats attendus n'ont jamais été
au rendez-vous, bien au contraire : cf. par exemple Michael Woodford, Revolution
and Evolution in Twentieth-Century Macroeconomics, Princeton
University, June 1999 dont la structure est :
1. La naissance de la macroéconomie.
2. La "révolution keynésienne".
3. La "synthèse néoclassique".
4. La grande inflation et la crise de l'économie
keynésienne.
5. Le monétarisme.
6. Espérances rationnelles et la "nouvelle économie
classique".
7. La théorie du cycle économique réel.
8. Une nouvelle synthèse néoclassique ?
3. La
« nouvelle économie monétariste ».
La dernière approche en date vient de recevoir une dénomination
alternative de la part de ses développeurs : c'est le
« nouveau monétarisme » ou la
« nouvelle économie monétariste » (cf. Williamson et Wright, 2010).
Le nouveau monétarisme englobe un corps de recherches sur
- la théorie et la politique monétaires,
- le secteur bancaire,
- l'intermédiation financière,
- les paiements et
- les marchés d'actifs,
qui a été développé les dernières
décennies.
Les « Nouveaux Monétaristes » se retrouvent sur
les principes suivants :
Principe 1.
Les fondements microéconomiques de la macroéconomie sont
importants.
Et les analyses productives de l'économie macro et monétaire, y
compris les discussions de politique, exigent la référence
à la théorie économique fondamentale, dont la
cohérence interne est certaine.
Principe 2.
la monnaie est importante .
Dans la recherche pour comprendre des phénomènes
monétaires et la politique monétaire, il est mieux d'utiliser
des modèles qui sont explicites sur les frictions qui donnent
naissance à un rôle de la monnaie de premier ordre;
comme Wallace (1998) l'a exprimé, la monnaie ne devrait pas être
primitive dans l'économie monétaire.
Principe 3.
l'intermédiation financière est importante.
Par exemple, tandis que les dettes bancaires et la monnaie remplissent
parfois des rôles semblables comme moyens d'échange, pour
beaucoup de questions, les traiter de façon identique peut conduire
à s'égarer.
Principe 4.
Une modélisation simple et maniable.
Dans la modélisation des frictions du type de celles qui donnent lieu
à un rôle de la monnaie ou des intermédiaires financiers,
on doit avoir un oeil sur le bon niveau d'abstraction et de
maniabilité du modèle
- par exemple, le fait que, dans quelques modèles à
générations qui se chevauchent, les gens vivent deux
périodes, ou que, dans quelques modèles de recherche, les gens
se rencontrent purement par hasard, ce fait peut les rendre non
réalistes, mais cela ne les rend pas sans importance.
Principe 5.
Pas de modèle unique.
Aucun modèle seul ne devrait être un véhicule à
tout faire pour traiter chaque question d'économie monétaire,
il est toujours désirable d'avoir un cadre, ou une classe de
modèles forts d'hypothèses et de dispositifs techniques semblables
qui peuvent être appliqués à une variété de
questions.
Ses développeurs considèrent que la « nouvelle
économie monétariste » a été
portée sur les fonds baptismaux à l'occasion d'un colloque tenu
à la fin de la décennie 1970 sur le thème des
« modèles d'économies monétaires »
dont les actes et quelques autres textes « post
conference » ont été publiées dans Kareken,
J. H. et Wallace, N., Models
of Monetary Economies, Minneapolis: Federal Reserve Bank of
Minneapolis, 1980.
Dans sa livraison de juillet-août 2010, la Review de la Banque
fédérale de Saint Louis comprend un article de Williamson et
Wright intitulé « New Monetarist Economics: Methods »
(Federal Reserve Bank of St. Louis Review,
July/August, 92(4), pp. 265-302) qui dit tout ce qu'il faudrait savoir
sur cette nouvelle approche de l'équilibre macroéconomique.
Elle est voulue en opposition tant avec le « vieux »
qu'avec le « nouveau keynésienisme » :
« Nous
avons peu en commun avec les Vieux ou les Nouveaux Keynésiens,
- en partie à cause de la façon avec laquelle ils approchent
l'économie monétaire et les fondations microéconomiques
de la macroéconomie et
- en partie à cause de l'accent presque exclusif qu'ils mettent sur
les rigidités nominales comme la distorsion clé donnant forme
à la politique. »
Elle est en
accord, sur beaucoup de points tant analytiques que politiques, avec le
« vieux monétarisme » - i.e. l'approche de
Milton Friedman, de ses amis de l'Ecole de Chicago et aussi, entre autres,
des économistes de la Banque fédérale de Saint Louis -.
Soit dit en passant, il n'est pas question de l'approche dite des
« nouveaux classiques ».
Il n'est pas non plus question de l'école de pensée
économique autrichienne - qui, insistons sur le point, sont autant
autrichiens que français si on a en vue la filiation J.B. Say, F. Bastiat, C. Colson, J. Rueff
-.
Un seul auteur de l'Ecole de pensée est cité : Carl Menger
(1892), c'est un peu court...
Autant le passage à la trappe des « nouveaux
classiques » ne me semble pas essentiel, autant l'est celui des économistes autrichiens.
4. Processus
d'échange et monnaie.
Je retiendrai en effet de ce qui est écrit surtout les accents mis sur
le concept de « frictions » - retour au
mécanicisme, mêlé de rhétorique, de Hicks de 1935
- et sur l'intérêt à porter au processus d'échange
- notion fondamentale des "économistes autrichiens -.
Je retiendrai aussi ce qui n'est pas mis en valeur, mais plus ou moins
implicite à ses accents, à savoir leur dénominateur
commun, la monnaie.
Certes, un principe clé, posé d'abord dans l'introduction
à Kareken et Wallace (1980) et signalé élaboré dans
Wallace (1998), est qu'on ne peut progresser en théorie
monétaire et dans l'analyse de la politique qu'en modélisant
des dispositions monétaires de toute nature explicitement.
Et je veux bien, comme l'écrivent Williamson et Wright, qu'il faille
voir dans les "frictions" autre chose qu'un canal par quoi importe
la monnaie dans l'économie.
Mais, il faudrait reconnaître alors qu'on est aussi en plein coeur de
l'économie autrichienne : « rendons à César,
... ».
Bien analysées, les frictions ne sont jamais qu'une
dénomination des coûts de l'échange indirect.
On l'est d'autant plus que, comme l'écrivent les auteurs
« il
est essentiel pour les économistes de la monnaie de comprendre ce qui
rend ou ne rend pas la monnaie essentielle [répétition du mot par les auteurs]
dans le processus d'échange » […]
« les nouveaux monétaristes s'intéressent à
une foule d'autres questions, institutions et
phénomènes».
Certes,
les années 1980 ont vu des développements importants dans le
domaine, stimulés par le progrès de la théorie de
l'information, comme le soulignent les auteurs.
Mais cela s'est produit d'abord, dans la décennie 1930 et seuls y ont
porté attention les économistes autrichiens, à commencer
par F. von Hayek (cf. par exemple son article de 1937 dans Economica intitulé
"Economics and Knowledge", pp.33-54) .
Le modèle de base, écrivent Williamson et Wright, à
savoir celui de Kiyotaki et Wright (1993) (1)
(1) Kiyotaki, Nobuhiro and Wright, Randall. “A Search-Theoretic
Approach to Monetary Economics.” American
Economic Review, March 1993, 83(1), pp. 63-77,
a pour point de départ des agents qui se rencontrent
bilatéralement - pas de référence au contrat
synallagmatique - et par hasard, ce qui rend le troc – il n'est pas
question de l'"échange direct", concept autrichien –
difficile à cause du problème de la double coïncidence
générée par la spécialisation (p.276)
5. Vers
l'"économie autrichienne"...
Bref, tout cela constitue aussi le fond de
l' « économie autrichienne » -
qualifiée par certains classements de « domaine de la
science économique hétérodoxe » et, en
France, vouée aux gémonies par tous ceux qui, hors de ce
domaine, se cooptent pour faire connaître ce qu'il faut penser -.
Et les études sont en cours et approfondies chaque jour qui passe ou
presque depuis longtemps.
Certes, il n'y a pas d'approche macroéconomique de la part de
l'école autrichienne et cela peut expliquer l'oubli.
Mais les développements de celle-ci sur la monnaie expliquent
l'inanité de l'approche macroéconomique.
Dans la mesure où les « nouveaux
monétaristes » reprennent sans le savoir – ou en
faisant mine de les ignorer -, à leur manière, les
développements autrichiens, il pourrait bien s'avérer qu'ils
donnent le coup de grâce à la macroéconomie et débouchent
enfin sur la vraie science économique, l'« économie
autrichienne ».
En résumé de leur article, Williamson et Wright
précisent d'ailleurs que l'étude du processus d'échange
est exactement ce en quoi consiste la nouvelle économie
monétariste.
Que ne font-ils référence, plus généralement,
à la catallaxie et … à l'économie autrichienne !
Qu'ils lisent par exemple ce qu'avait écrit Ludwig von Mises (1920)
dans son livre intitulé Théorie
de la monnaie et du crédit, “On The
Classification of Monetary Theories” ( pp.461-481).
A moins que, dès à présent, Napoléon perce sous
Bonaparte...
Georges Lane
Principes de science économique
Georges Lane
enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine.
Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire
J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très
rares intellectuels libéraux authentiques en France.
Publié avec
l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits
réservés par l’auteur
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