1. Science et méthode.
La science, c'est la méthode (H. Poincaré 1908)
et non pas la mesure comme aiment à le colporter des gens
d'organismes aussi divers que la Cowles Foundation
aux Etats-Unis d'Amérique (1932) ou l'I.N.S.E.E. en
France (1946).
Et la méthode procède de la liberté de penser et d'agir de vous et moi,
personnes juridiques physiques, et de la logique (par opposition au polylogisme).
2.
Rhétorique et analogie.
Sans
méthode, pas de science, mais, dans le meilleur des cas, de la rhétorique au
mauvais sens du mot pour ne pas dire, le plus souvent, de l'absurdité.
Faute de méthode dans une discipline de la pensée, c'est encore de la
rhétorique mais aussi des méthodes empruntées sans réfléchir à d'autres
disciplines.
C'est le cas de l'économie politique depuis le début du XXè
siècle où des savants ont mis à côté de leurs raisonnements, les règles de
droit.
Et ils ont remplacé le vide ainsi causé par l'application de telle ou
telle mathématique ou bien par la transposition de l'application mathématique
de tel ou tel phénomène d'autres sciences, pour ne pas parler du machin
dénommé "comptabilité nationale" introduit en France à partir de
1946 qui n'a rien de la comptabilité, tout cela sans justification.
En sont résulté les grandes voies que sont la théorie de l'équilibre
économique général - qui est passée de la "théorie des systèmes" à
la "topologie" -, la théorie macroéconomique - qui multiplie des
agrégats de la comptabilité nationale (comme les "objets
frontières") au point que même les statisticiens ne s'y retrouvent plus
(cf. Desrosières, 2003, op.cit.) -
et la théorie microéconomique - et, par exemple, son application du théorème de Lagrange au
phénomène de l'homo oeconomicus -.
En est aussi résulté la démarche qui consiste à introduire - ou, mieux, à
parachuter - des considérations dans la théorie économique qu'on a en ligne
de mire et à quoi, à chacune d'entre elles, on donne un nom censé représenter
un élément de la réalité, par exemple, celui de la réglementation, comme si
la théorie en question était un reflet de la réalité.
Faute de méthode, il n'y a pas de concept ou bien des considérations non
définies, déformées ou dénaturées, à commencer par ce qu'on dénomme
"monnaie" depuis la décennie 1930.
3.
L'action d'échange de vous et moi.
"La
personne juridique physique ne mène pas d'échange" est, aujourd'hui, une
hypothèse habituelle de la théorie économique, mais elle est en opposition à
ce que chacun peut observer.
Qu'on le veuille ou non, toute personne juridique physique mène en permanence
des actes d'échanges qui ont, chacun, un coût d'opportunité en relation avec
les règles de droit (cf. ce texte).
L'échange est une action habituelle de chacun qui ne doit pas être confondue
avec le résultat de celle-ci.
Le malheur veut que la plupart des savants économistes privilégient, sur l'acte
de l'échange, le résultat de l'échange qu'ils supposent "observé" ou construisent.
Les résultats des actions d'échange de vous et moi sont privilégiés par
rapport aux actions elles-mêmes, au nom de l'équilibre économique - dont les
définitions données sont presque aussi nombreuses que ceux qui utilisent
l'expression... -.
Cela saute aux yeux avec, par exemple, les informations périodiques qu'ils
donnent sur les échanges d'un pays avec l'étranger (cf. ce texte d'août 2009).
La
cannibalisation.
A défaut, ils en arrivent à cannibaliser l'acte d'échange par la production
et la consommation, envisagées comme actions ou comme résultats d'action, et
leur équilibre.
Il arrive aussi que soit ils mettent l'accent sur la
seule production, soit ils la mettent sur la seule consommation.
Le
grand cannibal.
Et
des savants n'hésitent pas à s'intéresser à l'organisme tentaculaire qu'est
l'Etat ainsi qu'aux faux concepts que ses gens y ont introduit au travers de
ce qu'ils dénomment la comptabilité nationale et ses agrégats, tout cela
comme s'il y avait acte d'échange de marchandises entre les hommes de l'Etat
et les citoyens.
Ils cachent que l'Etat procède par dons et vols principalement, c'est-à-dire
qu'il se moque des règles de droit que respectent les citoyens.
Coût, coût...
A défaut ou en parallèle, des économistes font aussi souvent l'hypothèse que
ce qu'ils dénomment "coût de l'action d'échange" est nul,
confondant ainsi beaucoup de choses et, en particulier, qu'il reviendrait au
même qu'un coût n'existât pas ou qu'il fût évalué nul.
4.
L'asymétrie méthodologique.
"La
monnaie tombe du ciel" est une autre grande hypothèse habituelle
"merveilleuse".
Elle est comparable à la précédente quoique, cette fois, on puisse au minimum
en douter fortement.
Et, dans la foulée de l'hypothèse, des économistes prennent la monnaie comme
point de départ de certains raisonnements économiques ou politiques.
Pourtant, il faut convenir que, sans échange, il n'y a pas de monnaie: la
monnaie a pour raison d'être de diminuer le coût d'opportunité de l'acte
d'échange de marchandises de chacun.
A l'opposé, sans monnaie, il peut y avoir des actes d'échanges de
marchandises.
D’une part, il y a des échanges directs (sur la base de la fameuse "double
coïncidence des besoins" de Jevons).
D’autre part, il y a des échanges qui n'ont pas été menés et qui ne seront
pas menés à cause de leurs coûts d'opportunité évalués trop élevés par les
personnes juridiques physiques.
En d’autres termes, l’absence d’acte d'échange exclut la monnaie tandis que
l’absence de monnaie n’exclut pas l’acte d'échange.
Pour cette seule raison d'asymétrie méthodologique, il n'y a pas a priori
de relation de causalité particulière entre les échanges et la quantité de
monnaie.
Mais doivent y jouer des rôles essentiels le coût d'opportunité de l'acte
d'échange et le coût d'opportunité de la monnaie.
5.
Un dernier mot.
De
tout cela, des économistes de la "théorie de l'équilibre économique
général" n'en ont cure et continuent leur petit bonhomme de chemin
depuis qu'ils ont jugé qu'y étaient désormais introduits avec succès ce
qu'ils dénomment le temps et l'incertitude (décennie 1960).
De la même façon, des économistes de la théorie macroéconomique s'en moquent
et font des acrobaties de politique économique - en "novlangue", on
parlera de scénarii ou de scénarios - en relation avec l'équilibre macro économique ou la croissance.
Et des économistes de la théorie microéconomique s'en tiennent à des
expressions mathématiques tant du temps que de l'incertitude qui n'expliquent
strictement rien.
Tout
cela est bien triste.
