L'économie politique a été fauchée, au début du XXème siècle, en
plein développement, délibérément en France en particulier, et doit être
sauvée.
N’oublions pas que :
« C'est en 1615 que
l'Économie politique a reçu pour la première fois le nom sous lequel elle est
aujourd'hui connue, dans un livre français, le Traicté de l'OEconomie
Politique, par Antoine de Montchrétien. (Gide, 1931, p.15)
Et que Jean-Baptiste Say précisait
que :
" Qu’est-ce que nous enseigne l’économie
politique ?
Elle nous enseigne comment
les richesses sont produites, distribuées et consommées dans
la société. »
Tout cela est bel et bon, mais
Say en arrivait aussi à mettre l'accent
- sur le gouvernement de l'Etat d'un pays et
- non pas sur les choses, les richesses que les gens cernaient ou
produisaient, valorisaient et échangeaient, étant donné la nature, la
réalité, où ils se trouvaient et dont chacun ne pouvait qu'avoir une
connaissance limitée.
Say précisait en effet que :
"Cependant les richesses
sont essentiellement indépendantes de l'organisation politique."
Dans le "Discours
préliminaire" de son livre intitulé Traité d'Economie politique
(1803), Say avait considéré que :
" On a longtemps confondu
- la Politique proprement dite, la science de
l'organisation des sociétés,
- avec l'Economie politique qui enseigne comment se
forment, se distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux
besoins des sociétés."
Mais A.A. Cournot dans la préface au livre intitulé Recherches sur les
principes mathématiques de la théorie des richesses,(1838)
a ajouté en particulier que :
« Les essais dont il
s'agit ici sont restés fort obscurs, et je n'ai pu les connaître que par
leurs titres, à l'exception d'un seul, les Principes d'Économie politique,
par Canard, petit ouvrage publié en l'an X, et couronné par l'Institut.
Ces prétendus
principes sont si radicalement faux, et l'application en est
tellement erronée, que le suffrage d'un corps éminent n'a pu
préserver l'ouvrage de l'oubli.
On conçoit aisément que des
essais de cette nature n'aient pas réconcilié avec l'algèbre
des économistes tels que Say et Ricardo.»
étant entendu que :
« La science à laquelle
on donne le nom d'Économie politique, et, qui a si fort
occupé les esprits depuis un siècle, est aujourd'hui plus
répandue que jamais. »
1. Economie du bien commun
Ce n'est pas le livre intitulé Economie du bien commun de Jean
Tirole (2016), un "antique" de l'Ecole polytechnique qui,
elle-même, ne s'est jamais remise des "antiques" du "groupe
X crise" (décennie 1930), qui la sauvera.
Soit dit en passant, que n'a-t-il lu ou compris les travaux de Jacques
Rueff, autre antique de l'Ecole, et, en particulier, son article intitulé
"Pourquoi malgré tout je reste libéral" (1934) qui s'était opposé
aux idées du « groupe X crise » et au communisme sous-jacent
qu’elles instillaient (cf. ce texte
de juin 2007) comme, aujourd’hui celui de Tirole ...
Je ne lui rappellerai pas non plus le texte
de ce billet d'avril 2009 sur les "ordres du cadavre" de
Maurice Druon.
2. Les extrêmes en place.
Il faut sortir l'économie politique des deux extrêmes en place dont les groupes
d'intérêt ont mis ses points forts dans un cul de basse fosse.
Quels extrêmes ?
- le prétendu sens de l'Histoire des uns, et,
- des autres, la téléologie de l'équilibre économique général:
ou macroéconomique, aux griffes des hommes de l'état.
Les extrêmes ne sont en vérité qu’apparents.
Ils sont réunis en fait par telle mathématique ou telle statistique
employée sans raison par les auteurs.
3. Comment espérer y parvenir ?
A les écouter,
- « en abandonnant la toute puissance de la mathématique ou de la
statistique en question », diront les uns, tendant à cacher par
là-même à tout un chacun leur sens de l'Histoire, leur
idéologie positiviste déterministe, comme si cela menait quelque part : la
mathématique ou la statistique est serve, ses axiomes n'ont pas de sens,
elle n'est pas causale, elle n'explique rien ;
- « en faisant confiance à l'équilibre (macro)économique téléologique
imaginé », diront les autres, semblant oublier toutes les questions que
pose la notion d'équilibre économique et qu'avait exposées Fritz
Machlup, fin de la décennie 1950 début de la décennie 1960 (cf. ce texte de
septembre 2016).
Et les uns et les autres agissent dans ces sens et les destructions s'accumulent.
Mais il ne faut pas les écouter.
4. Que faire alors ?
Pour ne plus avoir tendance à les écouter, il faudrait d'abord avoir
conscience que :
"Les
présupposés qui [...] sous-tendent [beaucoup
de propositions] imprègnent notre atmosphère intellectuelle comme
des microbes d'une peste noire épistémologique qui se tiendrait à l'affût
pour infecter et abattre toute idée qui se réclamerait d'une argumentation
logique concluante.
Peste qui répand le subjectivisme et la dévastation conceptuelle dans son
sillage.
Cette peste est une théorie formelle chez les spécialistes de la
philosophie.
On l'appelle la dichotomie analytique-synthétique.
Elle est acceptée, sous une forme ou sous une autre, pratiquement par tous
les philosophes contemporains influents : aussi bien les pragmatiques que les
positivistes logiques, les analystes et les existentialistes.
La théorie de la dichotomie analytique-synthétique pénètre dans tous les
recoins de notre culture, atteignant, directement ou indirectement, toute
vie, tout problème et toute préoccupation humaine.
Ses porteurs sont légion, ses formes subtilement diverses, ses causes
fondamentales complexes et occultes et ses premiers symptômes prosaïques et
apparemment bénins.
Mais elle est mortelle.
En fait, la comparaison avec une peste n'est pas complètement exacte.
Une peste attaque le corps de l'homme, non sa faculté conceptuelle ; et
elle n'est pas propagée par ceux dont c'est le métier d'en protéger les gens.
Aujourd'hui, chacun doit être son propre garde du corps intellectuel.
Sous quelque forme qu'il soit confronté à la théorie de la dichotomie
analytique-synthétique, il doit être capable de la déceler, de la comprendre,
et de lui répondre.
Ce n'est qu'à ce prix qu'il pourra résister à l'assaut et demeurer
épistémologiquement intact."
Et Peikoff, puisque tel est le nom de l'auteur du texte
précédent, d'avoir poursuivi, quelques lignes plus loin, son
propos en ces termes:
"Dans
le domaine des propositions, il n'y a qu'une distinction épistémologique
fondamentale: la vérité et l'erreur.
Et une seule question fondamentale : par quelle méthode découvre-t-on et
valide-t-on la connaissance vraie ?
Implanter une dichotomie à l'origine de la connaissance humaine, affirmer qu'il
y a des méthodes de validation et des types de vérité opposés est une
procédure sans fondement ni justification.
Dans un sens, aucune vérité n'est "analytique".
Aucune proposition ne peut être validée par une simple "analyse
conceptuelle" ; le contenu du concept, à savoir les caractéristiques des
existants qu'il intègre, doit être découvert et validé par l'observation,
avant qu'aucune "analyse" ne soit possible.
Dans un autre sens, toutes les vérités sont analytiques.
Quand une caractéristique quelconque d'une entité a été découverte, la
proposition attribuant cette caractéristique à l'entité en question sera
identifiée comme "logiquement vraie" (sa négation contredirait la
signification du concept désignant l'entité).
Dans les deux cas, la dichotomie analytique-logique-tautologique contre
synthétique-empirique-factuel s'effondre complètement.
Pour justifier leur opinion que certaines des caractéristiques d'une
entité sont exclues du concept qui la désigne, aussi bien les platoniciens
que les nominalistes font appel à la distinction entre les caractéristiques
"essentielles" et "non-essentielles" d'une entité.
Pour les platoniciens, cette division représente une division
métaphysique, intrinsèque à l'entité, indépendante de l'homme et de la
connaissance humaine.
Pour les nominalistes, elle émane d'une décision humaine subjective,
indépendante des faits de la réalité.
Pour ces deux écoles, quelles que soient leurs différences terminologiques
ou autres, un concept ne désigne que les caractéristiques essentielles (ou
définitionnelles) de ses unités.
Ni l'une ni l'autre école ne fournit de distinction objective pour la
distinction entre les caractéristiques "essentielles" et
"non-essentielles" d'une entité (le surnaturalisme, dans sa forme
avouée ou laïcisée, n'est une base objective de rien du tout).
Ni l'une ni l'autre école n'explique pourquoi une telle distinction serait
objectivement nécessitée par le processus de conceptualisation.
Cette explication est fournie par l'objectivisme, qui expose les erreurs
fondamentales de la position platonicienne-nominaliste.[...]
Pour recouvrer l'empire de la philosophie, il faut absolument mettre en
cause, pour les éliminer, les prémisses fondamentales qui sont responsables
de la débâcle actuelle.
Un progrès majeur dans cette direction serait d'éliminer cet instrument de
mort connu sous le nom de dichotomie analytique-synthétique."
(Léonard Peikoff dans un article intitulé “The Analytic-Synthetic
Dichotomy” paru dans The
Objectivist, mai-septembre 1967 (extrait de Ayn Rand et
Leonard Peikoff :Introduction to
Objectivist Epistemology, New York, New American Library,
1979 ; traduit de l'anglais par
François Guillaumat en novembre 1988),
5. La vérité et les erreurs.
Il faudrait ensuite revenir aux principes de la science économique pour
atteindre la vérité et s'éloigner des erreurs.
Il s'agit de les retrouver, en particulier en France, et de les
approfondir étant donné la situation où ils se trouvent aujourd'hui dans le
monde et non pas où ils se trouvaient, infectés qu'ils étaient dans la
décennie 1930.
6. Théorie de la valeur.
Au départ de l'économie politique, il y a eu la "théorie de la
valeur" et rien ne justifie qu'elle ait été mise à l'écart par les deux
idéologies positivistes citées précédemment qui y ont été substituées par des
malfaisants (cf. texte
d'octobre 2015).
7. Galaxie de mots éconduisante.
Si elles sont arrivé à leurs fins, c'est parce que le mot
"valeur" en était arrivé à signifier une galaxie de mots qui
faisait divaguer les gens, pour ne pas dire eux-mêmes, sur le bon à
employer ; des mots tels que, par exemple :
- droit de propriété ;
- bien ou mal économique (à l'initiative de François Quesnay 1694-1774);
- richesses (dont l'ensemble en propriété d'une personne était
dénommé "fortune" ) ;
- choses ...
- objet ou service ...
- échange, marchandise, liquidité ;
- intermédiaire des échanges ;
- produit et facteur de production ;
- quantité ou nombre de ..., incluant la rareté ou
l'abondance (cf. texte
de mars 2016) ;
- taux ou rapport d'une (quantité ou nombre de) chose contre une
autre: ainsi, selon Walras dans Théorie
de la monnaie:
« Je
crois, quant à moi, que,
lorsqu'il s'agit d'étudier des rapports essentiellement quantitatifs comme
sont les rapports de valeur,
le raisonnement mathématique
- permet une analyse bien plus exacte, plus complète, plus claire et plus
rapide que le raisonnement ordinaire et
- a, sur ce dernier, la supériorité du chemin de fer sur la diligence pour
les voyages» (Walras, 1886)
- prix des marchandises … en marchandise:
comparé au taux d'échange de marchandises entre deux personnes ou deux
populations de personnes, le prix d'une marchandise est un taux convenu
par les parties.
- intermédiaire des échanges ...
en théorie ou en pratique, on peut toujours diviser l'échange et donner le
nom d'intermédiaire à l'échange en question, un échange désormais indirect.
- monnaie:
Say avait bien vu que ce qu'on dénommait alors "monnaie"
était un exemple d'intermédiaire des échanges, mais cela a été perdu de
vue.
- les lois d'offre et de demande supposées:
A.A. Cournot a mis l'accent sur les relations entre les quantités que
sont l'offre et la demande de marchandises supposées par sa théorie
mathématique, et le prix en monnaie, comme l'a rappelé Humphrey :
"Sans
doute l'outil le plus simple et le plus souvent utilisé de l'analyse
microéconomique est le diagramme classique de l'équilibre partiel des courbes
de demande et d'offre des manuels.
Les professeurs d'économie et leurs élèves emploient le diagramme pour au
moins six utilisations principales.
Ils l'utilisent pour décrire l'équilibre et l'ajustement du prix et de la
quantité de tout bien particulier ou de tout facteur de production du marché.
Ils l'emploient pour montrer comment les ajustements (walrasiens) du prix
ou (marshalliens) de la quantité assure l'équilibre:
- le premier en éliminant l'offre ou la demande excédentaire,
- le second en éradiquant les disparités entre le prix d'offre et le prix
de demande.
Ils l'utilisent pour illustrer comment les changements paramétriques des
courbes de demande et d'offre induits par des changements de goûts, de
revenus, de technologie, de prix des facteurs et de prix de produits connexes
fonctionnent pour modifier prix et quantité d'équilibre d'un bien.
Ils l'appliquent pour montrer comment le changement et l'incidence d'une
taxe ou d'un tarif sur les acheteurs et les vendeurs dépendent des
élasticités de la demande et de l'offre.
Grâce à lui, ils démontrent que les prix plafonds et les prix planchers
génèrent des pénuries et des excédents, respectivement.
Enfin, ils l'emploient pour comparer les effets d'allocation d'un prix de
concurrence par rapport à un prix de monopole et pour indiquer les coûts de
bien être des imperfections du marché.
Bien sûr, ccs applications du diagramme sont bien connus.
Mais pas si bien connues le sont ses origines et son histoire première.
Les économistes ont généralement tendance à associer le diagramme à Alfred
Marshall, son exposant le plus convaincant et le plus influent du XIXe
siècle.
Aussi forte est l'association des économistes qui ont baptisé le
diagramme, "croix marshallienne" ou "ciseaux
marshalliens", après l'analogie de Marshall comparant les propriétés de
détermination des prix d'une paire de courbes de demande et d'offre et les
propriétés de coupe des lames d'une paire de ciseaux.
Reste que le diagramme lui-même est largement antérieur à Marshall.
Antoine-Augustin Cournot l'a inventé en 1838." (Thomas Humphrey,
1992, Banque fédérale de réserve de Richmond Review,
mars-avril)
On regrettera qu'il n'ait pas explicité la notion de « prix en
monnaie ».
Mais il en était incapable.
- prix en monnaie d’une marchandise:
comparé au taux d'échange de marchandises en monnaie entre deux personnes
ou deux populations de personnes, le prix d'une marchandise en monnaie est un
taux convenu par les parties et non pas un taux quelconque (du type
"Cournot").
Au lieu de parler de taux d'échange en monnaie convenu, on peut parler
de quantité unitaire de monnaie convenue.
Et cela a amené Ludwig von Mises (1953) à soutenir que les prix en monnaie
des marchandises … étaient de la monnaie:
… «
Les prix ne sont pas mesurés en monnaie,
ils consistent dans de la monnaie. » (Mises, 1953, p. 664) (1).
_________
(1) Mises, L. von (1953), « Remarques
sur le traitement mathématique des problèmes de l'économie politique ,
Studium Generale, décembre, pp. 662-665 (traduit de l’allemand par
François Guillaumat).
_________
- utilité ("valeur" que présente tout ce qui précède à
en croire J.B. Say, V. Pareto, etc.).
8. Bastiat et Pareto.
Soit dit en passant, comme pour mettre un terme à la divagation, en
1850, dans le livre intitulé Harmonies économiques, Frédéric
Bastiat (1801-1850) avait fait le point sur le "principe de la valeur"
en économie politique.
D'après lui, la "valeur", c'était alors:
- pour Adam Smith (1723-1790), la matérialité et la durée,
- pour Jean Baptiste Say (1767-1832), l'utilité,
- pour David Ricardo (1772-1823), le travail,
- pour Nassau Senior (1790-1864), la rareté,
- pour Henri Storch (1766-1835), le jugement.
En d'autres termes, Ricardo n'avait pas été original.
Dans la droite ligne de Smith, de la matérialité et de la durée, il avait
privilégié un des facteurs de production, à savoir le travail, cela
cachant le privilège donné par le savant économiste, à la production
sur l'échange comme si la production était plus importante que
l'échange, comme si l'action humaine était d'abord action de production avant
d'être action d'échange...
Senior n'avait pas été non plus original.
Il avait mis l'accent sur un aspect de la matérialité et de la durée de
Smith, il l'avait dénommé "rareté".
La "rareté" cachait la quantité de chose à l'instant
"t" et une norme ignorée, à savoir celle que ceux qui en parlaient
dénommaient ainsi.
Pour sa part, Storch avait généralisé, sans le savoir ou en le sachant,
l'originalité de la notion d'utilité de Say, en y voyant un jugement de la
personne sur la chose (cf. un de ses livres où intervenait Say https://archive.org/details/coursdconomiepo02saygoog).
Mais Pareto a ajouté, pour sa part, en 1896-97, à la question
de l'état de la « théorie de la valeur" proposé
par Bastiat, les propos de :
- K. Marx (1818-83) qui faisait référence explicitement à la
"marchandise" (cf. §18),
- G. de Molinari (1819-1912) qui expliquait la valeur par
l'"intensité comparée des besoins" (cf. §81) et
- W.S. Jevons (1835-82) qui, selon lui, aurait introduit le concept
de "taux d'échange" d’une marchandise en une autre en économie
politique (cf. §74) et qu'il a dénommé "prix d'une chose en une autre
chose", ne mettant pas ainsi l’accent sur l’accord entre les parties.
Reste qu’au même moment, avaient émergé
- l'idée du marginalisme avec, en particulier, Carl Menger, et
- la double dénaturation de la notion d'"utilité" donnée
par les gens aux choses par celles
* d'utilité dite "marginale" - utilité que la personne
donne à la dernière unité de chose - et
* d'utilité collective (objective ou subjective, on ne sait...) supposée
gérée par les hommes de l'état.
Pareto avait eu l'occasion de répondre aux auteurs anglais en préférant la
notion d'"élément" à celle de "marge" qu'ils employaient
et qui conduisait à confondre à tort "marginal" et
"infinitésimal"... (cf. texte
de juillet 2016).
Pareto leur répondit aussi
- en n'insistant pas sur ce qu'avait écrit Say sur la notion d'utilité,
- mais en distinguant l'utilité et l'ophélimité: selon lui, l'utilité
était une notion objective et l'ophélimité une notion subjective.
9. Actions successives.
En relation avec la "valeur", il faudrait enfin faire
référence à la situation de chaque personne et à ce que cette dernière
choisit de faire de ses actions successives en relation avec son évaluation
de la situation où elle estime se trouver, chaque fois.
A ce propos, il faudrait insister sur la praxéologie en général et sur la
praxéologie de l’échange en particulier.
L’acte mené par la personne pour changer de situation ne doit pas cacher
la valeur de faire qu’elle lui donne.
Cette valeur est conditionnée par l'ignorance, incertitude,
espérance, probabilité, risque formé sur la situation par chaque personne.
Soit dit en passant, l'échelle de l'histoire des sciences, la prise
en considération de l'ignorance et de l'incertitude comme élément de la
science, est récente.
Pour fixer les idées, disons que Blaise Pascal s'est occupé de
l'incertitude d'un point de vue mathématique au XVIIème (avec la notion
d’espérance) avant Bernoulli et que les physiciens s'y sont intéressés,
surtout à partir de la seconde partie du XIXème siècle, avant de mettre le
doigt sur l’ignorance.
A cette situation de mi-ignorance mi-connaissance, on devrait considérer
que la personne donne une valeur, qu'elle en tire une insatisfaction qu'elle
cherche à amoindrir car elle y voit un "coût trop élevé" et agit en
conséquence, à sa façon, dans ce but.