1. Les faits.
Devant l'abondance des faits qui s'offrent à lui, le savant a une
alternative:
- soit étudier ceux qui lui paraissent les plus pertinents (cf. Poincaré,
Science et méthode, 1908),
- soit amalgamer des faits, cernés d'une façon ou d'une autre par ses
soins ou par d'autres, les agréger via l'idée fausse de l'interdisciplinarité
(cela dans le meilleur des cas; dans le pire...).
Avec la première démarche sur quoi il a insisté, Henri Poincaré
a fait toucher du doigt aux savants qui ne s'en doutaient pas, leur
infirmité face à l'abondance des faits.
Pour le savant, le problème n'est pas, en effet, la rareté des
choses, comme le soulignent des économistes en postulat, mais l'abondance des
faits à quoi sont confrontés tous les savants, y compris les économistes ...
La seconde démarche que n'a pas évoquée Poincaré n'est autre que ce
qu'on peut dénommer "le socialo-communisme".
La démarche n'a fait que croître aux XIXème et XXème siècles et a conduit
aux errements dont on doit supporter en permanence les conséquences bien
connues (cf. Hayek,
La route de la servitude, 1944).
2. L'organisation de la sécurité sociale.
Le plus connu de ces errements est, en France, l'organisation de la
sécurité sociale qui a vu le jour à partir de 1941-45 (cf. ce texte
de décembre 2007), suite à son sommet de 1936 (cf. ce texte).
Il a conduit à amalgamer une grande partie de ce qui avait trait à la
maladie, la totalité des retraites, les accidents du travail et la famille...
sous le couvert de l'organisation indépendante, construite en juxtaposition
de l'organisme "Etat", et non pas sous sa tutelle, sous le nom de
"Sécurité sociale" (cf. texte
de 2005).
L'amalgame n'a eu qu'un temps très court et, depuis lors, il implose et
explose à la fois dans toutes les directions, même les plus invraisemblables
(cf. ce texte
de décembre 1993).
Loin d'être la centralisation désirée par certains, l'amalgame n'a fait
qu'avoir l'évolution évoquée ci-dessus au grand dam de beaucoup d'ignorants
(car il ne pouvait en être autrement...) malgré la myriade de
"rustines" qui lui ont été appliquées (cf. par exemple ce texte
de 2007 ou celui-ci
de mai 2008).
3. Ce qu'on dénomme "monnaie".
Le plus inconnu des errements est celui qui a consisté à amalgamer
trois façons successives de caractériser ce qu'on a dénommé
"monnaie" jusqu'au début du XXème siècle, à savoir :
- moyen de paiement des échanges,
- réserve de valeur,
- unité de compte (et non pas "unité de valeur"...).
Soit dit en passant, pour beaucoup de gens, en France, l'errement semble
être sans relation avec l'organisation de la sécurité sociale, mais en osmose
avec l'économie mondiale.
Ils oublient le degré de la coercition socialo-communisme où ils se
trouvent et qui supportent ce à quoi ils sont sensibles.
On ne peut que le regretter.
Ces façons ont vu le jour progressivement dans le passé, la première
d'entre elles ayant été le moyen de paiement, la plus longue seule.
a. La monnaie réglementée.
Mais, de fait, les hommes politiques se sont moqués, eux aussi
progressivement, de l'évolution observable (cf. ce texte d'août 2013) pour en arriver
aux destructions qu'ils ont accomplies au XXème siècle (cf. ce texte de janvier 2014).
En particulier, la démarche qui avait amené certains, au XIXème
siècle, à privilégier dans leur pays une banque, dite "banque
centrale" - par exemple, "Banque de France" en France -, à lui
donner le privilège de monopole des coupures de billet sur les autres banques
et la tutelle de celle-là sur celles-ci, a fait florès (la Banque centrale
des Etats-Unis ne date que de fin 1913).
b. Le coût de l'échange.
La montée absurde des idées de ce genre dans des pays dits
"libres" a conduit, au XXème siècle, les hommes politiques à la
dénaturation du vrai principe de ce qu'on dénommait "monnaie" et
qu'ils ignoraient, à savoir la "diminution des coûts des échanges de
marchandises menés par vous et moi" (cf. ce texte de février 2015).
c. Le socialo-communisme monétaire.
Ce fut, à la place et par juxtapositions successives, l'abandon des règles
juridiques de l'étalon-or (cf. ce texte de février 2012) et la
création d'un organisme dit "international", dénommé "fonds
monétaire international" (F.M.I.).
Pour sa part, le F.M.I. a eu l'occasion de montrer rapidement son inanité
et sa faillite, mais il a perduré malgré tout jusqu'à aujourd'hui (cf. ce texte d'avril 2013 ou celui-ci de mars 2009).
d. L'€uro.
Le sommet de l'absurdité de ce qu'on dénomme "monnaie" aujourd'hui
a été atteint en 1999, avec la création d'une machine dénommée
"€uro" (cf. ce texte
de septembre 2011), de plus en plus infernale (cf. Jean Cocteau).
Prétendue "monnaie unique" de certains pays de l'Europe
géographique par des hommes politiques et des médias, cette machine a des
rouages créés au fur et à mesure de ce que jugent bon ou moins mauvais les
oligarques - autoproclamés du moment - du domaine (cf. ce texte de janvier 2015) et
sans relation avec les lois et règlements premiers qui lui ont donné
existence.
Exemplaires sont, d'un côté, les O.M.T. (cf. ce texte
d'octobre 2012) et de l'autre, le M.E.S. (cf. ce texte de février 2012).
A défaut de donner l'illusion que l'errement fonctionnait, comme l'a fait
l'organisation de la sécurité sociale, dès le départ, l'€uro a fait douter
comme en témoigne le graphique ci-dessous du taux de change de l'€uro en
dollar des Etats-Unis.
Graphique
Février 1999 - février 2015
4. La croissance économique.
Les explications de la croissance économique, slogan à la mode des hommes
politiques et des médias, sont multiples.
Les uns en parlent sans faire intervenir les règles de droit, les autres
en prenant pour point de départ l'équilibre économique général ou l'équilibre
macroéconomique.
Il y a, en particulier, l'idée que les lois et règlements qui prennent
pour cible la croissance économique et qui sont décidés par les hommes de
l'état, y contribuent favorablement.
Le fait est que, loin de la favoriser (cf. ce texte d'actualité), toutes les
réglementations évoquées ci-dessus dans le texte (qui développent
interdictions ou obligations de toute sorte) ont porté atteinte et portent
atteinte aux actions économiques de vous et moi et à leurs conséquences
économiques favorables et, par conséquent, à la croissance économique.
5. Un dernier mot.
Une double chose est certaine.
Il faut vraiment refuser les règles de la logique, de façon absurde, pour
pouvoir admettre que tous ces lois et règlements pussent être favorables à la
croissance économique.
Il faut aussi s'opposer aveuglément à ces règles de la logique de la même
façon, ou les ignorer, pour admettre que les prix des marchandises, qui font
aboutir librement les échanges des personnes juridiques physiques, ou leurs
variations fussent des troubles, des perturbations, des crises économiques et
non pas les conséquences bienheureuses résultant des disharmonies des actions
humaines et des marchés et visant à leurs harmonies (cf., Bastiat, 1850, Harmonies économiques,
2006 et Harmonies
sociales, 2007).
Les quantités de monnaie unitaires dont conviennent les personnes
juridiques physiques pour les quantités de marchandises qu'elles échangent, autre
façon de parler de leurs prix en monnaie, ne sauraient être solubles dans des
lois et règlements, mais tout simplement empêchées.
On comprend que, dans ces conditions, il ne puisse y avoir de croissance
économique car s'y oppose l'amalgame.