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Les échanges internationaux.
La contraction mondiale des échanges internationaux fin 2008- 2009 a
donné lieu à de nombreuses études (par exemple, celle-ci
) et de nombreux commentaires, par exemple :
« Trade in the last quarter of 2008 and the first quarter of 2009
contracted in an exceptionally sudden, severe, and globally synchronised
fashion.
According to Eichengreen and O’Rourke (2009) the drop has been
even fiercer than that during the Great Depression.
Beyond a limited resurgence of protectionism (Baldwin and Evenett 2009; Evenett 2009 and Bussiere et al.
2009), two broad explanations for the collapse of world trade have been put
forward. »
L'évolution des
exportations françaises de biens et services ces dernières années
2001-2009 (cf. figure 1) a beaucoup moins intéressé.
Figure 1.
Exportateurs et exportations français
2001 - 2009
(données mensuelles)
sources : http://www.voxeu.org/index.php?q=node/4163
http://xxi.ac-reims.fr/bayen/pedagogie/siteses/cours%20td/premtd2%20echanges%20exterieurs.pdf
Pourtant et d'abord, on a assisté à une baisse tendancielle
nette du nombre des exportateurs.
Quant aux exportations de biens et services, elles ont été
stables ou presque de 2001 à 2004, puis ont cru jusqu'à mi-2008
pour s'écrouler en 2009.
Si, de 1993 à 2000, l'évolution des exportations
françaises se confond avec celle de l'Allemagne, son principal
partenaire dans la zone euro (cf. figure 2), depuis 2000, l'évolution
française a connu une inflexion significative.
Figure 2.
Exportations de biens et services
françaises et allemandes
1993 - 2005
(données trimestrielles)
Pour sa part, la contraction des exportations de biens et services des
Etats6unis a été significative fin 2008-2009, qu'il s'agisse
des exportations globales (cf. fig. 3), à destination de l'Allemagne
(cf. fig. 4), ou à destination de la Chine populaire (cf. fig. 5).
Figure 3.
Exportations de biens et services des U.S.A.
1960 - janvier 2011
(données mensuelles)
source : Banque fédérale de Saint Louis
Figure 4.
Exportations des U.S.A. vers l'Allemagne
(biens et services )
1985 - janvier 2011
Figure 5.
Exportations des U.S.A. vers la Chine populaire
( biens et services )
1985 - janvier 2011
Mais, depuis 2009, la reprise des exportations des Etats-Unis est
marquée, en particulier, celles à destination de la Chine
populaire.
La tendance quasi exponentielle des années antérieures est
reprise.
II. Balances commerciales
nationales.
La balance des échanges internationaux de biens et services de la
France est passée en 2004-05 (cf. figure 6) d'un excédent en
réduction tendancielle de 1999à 2004 à un déficit
en augmentation tendancielle de 2005 à 2011 .
Figure 6.
Solde de la balance française
des transactions courantes
1999-2011
(données
mensuelles)
source : JP Chevallier
Cette évolution n'est pas sans rappeler celle du nombre des
exportateurs (cf. fig. 1) pour ne pas dire qu'elles se superposent
géométriquement.
Il reste que, d'une façon générale, pour autant que les
exportations et les importations de biens et services d'un pays augmentent,
l'évolution tendancielle de la balance commerciale n'a rien
d'économiquement inquiétant, les échanges
extérieurs augmentent et laissent entendre que les échanges
intérieurs augmentent aussi et, par conséquent, la production,
les revenus et l'emploi.
Et c'est le cas de la France sur les périodes
considérées comme l'atteste - s'il en était besoin - la
figure 7 pour la période 1986-2010.
Figure 7
Variations du PIB de la France
(données trimestrielles)
1986-2010
Source : JP Chevallier.
Il en est autrement si les exportations et les importations diminuent car,
dans ce cas, les échanges intérieurs doivent diminuer eux aussi
(cas de fin 2008-2009).
Il reste que néanmoins, dans le même temps, la balance
commerciale allemande a conservé la même tendance, à
savoir celle de l'excédent en augmentation tendancielle (cf. figure 8
pour la période 1992-2006).
Figure 8
Solde de la balance allemande
des transactions sur biens
1992 - 2006
(en données trimestrielles)
source : tutor2u
Soit dit en passant, dans la mesure où la France et l'Allemagne ont la
même monnaie, l'établissement de ces balances des
échanges internationaux nationales est peu justifié sauf
à vouloir disposer d'un indicateur des échanges
extérieurs dont on tire une information sur les échanges
intérieurs qu'on ne calcule pas ...
On ne calcule pas, par exemple, la balance des paiements de la ville de Paris
ou de celle de Berlin, pourquoi faudrait-il le faire dans le cas des pays ?
Il reste enfin que la tendance de la balance commerciale allemande est
diamétralement opposée à la tendance de la
française.
La comparaison des évolutions des soldes des balances commerciales
française et allemande est terrible – au sens premier du mot,
elle devrait inspirer une certaine "terreur"... -.
Les évolutions des soldes des balances commerciales italienne,
espagnole pires que la française ne sauraient réconforter qui
que ce soit (cf. figure 9 pour la période 1998-2007).
Figure 9.
Soldes de balances
nationales des transactions courantes
1998-2007
(données annuelles)
source : www.arhv.lhivic.org
III. Balances
commerciales nationales et prix des monnaies: la fausse et la vraie
causalités.
Une chose est certaine, ces évolutions des soldes des balances
commerciales de certains pays de l'euro - les "plus grands" - ne
sauraient expliquer les prix de l'euro en des monnaies nationales, en
particulier le dollar, nom donné à la monnaie des Etats-Unis,
et le yuan renminbi, nom de la monnaie de la Chine communiste.
C'est même une erreur économique de le croire.
Ludwig von Mises expliquait, il y a près de cent ans, l'erreur en ces
termes :
« Certes, il existe une théorie qui cherche à
expliquer la formation des taux de change par la balance des paiements
plutôt que par le pouvoir d'achat d'une monnaie.
Cette théorie établit une distinction dans la
dépréciation de la monnaie entre
- la baisse de la valeur monétaire sur les marchés
internationaux et
- la réduction de son pouvoir d'achat à l'intérieur du
pays.
Elle prétend qu'il n'y aurait qu'un lien ténu entre les deux,
voire, comme le disent beaucoup, aucun lien du tout.
Le cours des monnaies étrangères résulterait de la
balance des paiements du moment.
Si les paiements sortant du pays augmentent sans qu'il y ait d'accroissement
des paiements arrivant au pays, ou si les paiements en provenance de
l'étranger baissent sans qu'il y ait de réduction
correspondante des paiements sortant du pays, alors les taux de change des
monnaies étrangères doivent monter.
Nous ne spéculerons pas sur les raisons expliquant pourquoi une telle
théorie a pu être avancée.
Entre le changement du taux de change des devises étrangères et
le changement du pouvoir d'achat de l'unité monétaire
nationale, il existe habituellement un délai — plus ou moins
long.
Par conséquent, une observation superficielle pourrait facilement
conduire à la conclusion que les deux données sont
indépendantes.
Nous avons aussi entendu que la balance des paiements est la cause
immédiate des fluctuations quotidiennes des taux de change.
Une théorie qui n'expliquerait que les apparences et n'analyserait pas
la situation en profondeur pourrait facilement passer à
côté du fait que
(a) le rapport au jour le jour entre l'offre et la demande de devises
étrangères déterminé par la balance des paiements
ne peut que se référer à des écarts transitoires
par rapport au taux « statique » formé à
partir du pouvoir d'achat des différents types de monnaie,
(b) ces écarts doivent disparaître rapidement et
(c) ces écarts doivent cesser d'autant plus rapidement et
complètement que le commerce est à l'abri des contraintes et
que la spéculation est libre.
Il ne devrait assurément pas y avoir de raisons d'examiner cette
théorie plus en détail. Son compte a été
réglé sur le plan scientifique.
Le fait qu'elle joue un rôle important en politique économique
peut être une raison d'étudier la base politique de son
indéniable popularité auprès des officiels et des
auteurs du gouvernement. Il est cependant possible de laisser cette tâche
à d'autres.
Nous devons toutefois nous intéresser à une nouvelle variante
de cette doctrine de la balance des paiements, variante née avec la
guerre [de 1914-18].
Les gens disent qu'il est peut-être vrai en général que
c'est le pouvoir d'achat de la monnaie, plutôt que la balance des
paiements, qui détermine le cours des devises
étrangères.
Mais de nos jours, en raison de la diminution du commerce consécutive
à la guerre, ce ne serait plus le cas.
Comme le commerce est entravé, le processus qui restaurerait les
rapports d'échange « statiques »,
perturbés, entre les devises étrangères serait tenu en
échec.
Il en résulterait par conséquent que la balance des paiements
deviendrait le facteur décisif du cours des devises
étrangères.
Si l'on désire faire monter le cours de la monnaie, ou
l'empêcher de descendre davantage, il faudrait essayer de
rétablir une balance des paiements favorable.
[...]
L'erreur fondamentale de cette théorie vient de ce qu'elle ignore
complètement le fait que le niveau des importations et des
exportations dépend principalement des prix.
Ni les importations ni les exportations ne sont entreprises par caprice ou
pour le plaisir.
Elles sont entreprises pour réaliser un échange avantageux,
c'est-à-dire pour gagner de l'argent sur la différence de prix
de chaque côté.
Importations et exportations ont donc lieu jusqu'à ce que la
différence de prix disparaisse.
La doctrine de l'explication des taux de change par la balance des paiements
ne s'aperçoit absolument pas de la signification des prix dans le
mouvement international des biens.
Elle part de manière erronée
de l'acte de paiement au lieu de partir de la transaction commerciale
elle-même.
C'est une retombée de la théorie pseudo-légale de la
monnaie — théorie qui a eu les conséquences les plus
cruelles pour la science allemande.
Cette théorie considère la monnaie uniquement comme un moyen de
paiement, et non comme un moyen
d'échange généralisé.
Lorsqu'il se décide à effectuer une transaction commerciale, un
marchand n'ignore pas les coûts d'obtention des devises
étrangères jusqu'au moment où le paiement se
réalise effectivement.
Un marchand qui se comporterait ainsi ne conserverait pas longtemps son
métier.
Un marchand tient parfaitement compte du cours de la devise
étrangère dans ses calculs, de même qu'il a toujours un
œil sur les prix de vente.
Ainsi, qu'il se couvre contre des changements de cours futurs ou qu'il
accepte de courir lui-même le risque de modifications de la valeur des
devises, il prend en compte les fluctuations anticipées des cours.
La même situation prévaut mutatis
mutandis pour la fréquentation touristique et pour le
transport international. [...]
Il est facile de voir que nous n'avons affaire ici qu'à une nouvelle
forme de la vieille théorie de la balance commerciale favorable et
défavorable que soutenait l'École mercantiliste du XVIe au
XVIIIe siècles.
C'était avant l'usage répandu des billets de banque et des
autres devises bancaires.
On craignait alors qu'un pays avec une balance commerciale défavorable
ne perde tout son stock de métaux précieux au profit d'autres
pays.
On estimait par conséquent qu'en encourageant les exportations et en
limitant les importations autant que possible, un pays pouvait prendre des
précautions pour éviter cette situation.
Par la suite, on développa l'idée que ce n'était pas la
seule balance commerciale qui comptait, qu'elle n'était qu'un facteur
contribuant à la balance des paiements et qu'il fallait tenir compte
de la totalité de cette dernière.
Il en résulta une réorganisation partielle de la
théorie.
Mais son principe de base — à savoir que si un gouvernement ne
contrôlait pas les rapports commerciaux avec l'étranger tous ses
métaux précieux pourraient partir pour l'étranger
— persista jusqu'à ce qu'il fut finalement vaincu par la
critique percutante de l'économie classique.
La balance des paiements d'un pays n'est rien d'autre que la somme des
balance des paiements de toutes ses entreprises individuelles.
L'essence de chaque balance est d'avoir un débit et un crédit
équilibré.
Si l'on compare les entrées créditrices et les entrées
débitrices d'une entreprise, les totaux des deux colonnes doivent
être en équilibre.
La situation ne peut pas être différente dans le cas de la
balance des pays du pays tout entier.
Dans ce cas aussi les totaux doivent toujours être en équilibre.
Cet équilibre, qui doit nécessairement prévaloir parce
que les biens sont échangés — et non donnés
— au cours d'une transaction commerciale, ne vient pas au monde en
entreprenant tout d'abord des opérations d'exportation et
d'importation, sans s'occuper des moyens de paiement, puis en ajustant
ensuite la balance monétaire.
Au contraire, la monnaie occupe précisément la même
position quand il s'agit d'effectuer une transaction que les autres biens
échangés. La monnaie peut même être la raison
habituelle de faire des échanges.
Dans une société où les transactions commerciales sont
des transactions monétaires, toute entreprise individuelle doit
toujours prendre soin d'avoir à portée de main une certaine
quantité de monnaie.
Elle ne peut pas se permettre de voir ses encaisses tomber en
deçà d'un certain montant considéré comme
nécessaire pour mener ses transactions.
Inversement, une entreprise n'acceptera pas de voir ses réserves de liquidités
dépasser le montant nécessaire car accepter que cette
quantité de monnaie reste stérile conduirait à perdre
des intérêts.
Si elle a trop peu de monnaie, elle doit réduire ses achats ou vendre
certains articles.
Si elle en a trop, elle doit acheter des biens.
Pour les buts qui nous concernent ici, il importe peu de savoir si
l'entreprise achète des biens de production ou de consommation.
De la même manière, tout individu veille à ne pas
être sans argent.
Comme chacun s'occupe de ses propres intérêts à ce sujet,
il est impossible que le libre jeu des forces du marché cause une
fuite de toute la monnaie hors d'une ville, d'une province ou de tout un
pays.
Le gouvernement n'a pas plus besoin de s'occuper de ce problème que la
ville de Vienne n'a besoin de se soucier de la perte de ses réserves
monétaires vers la campagne environnante.
Le gouvernement n'a pas non plus à se préoccuper — en
supposant l'existence d'un étalon constitué par un métal
précieux (la monnaie purement métallique de la Currency School anglaise)
— de la possibilité que toutes les réserves de
métaux précieux ne sortent du pays.
Par conséquent, si nous avions un étalon-or pur, le
gouvernement n'aurait pas besoin de se sentir le moins du monde
concerné par la balance des paiements.
Il pourrait tranquillement laisser au marché la responsabilité
d'assurer le maintien d'une quantité d'or suffisante dans le pays.
Sous l'influence des forces du libre-échange, les métaux
précieux ne quitteraient le pays que si un surplus était
disponible et ils reviendraient s'ils n'y en avait pas assez de disponible,
de la même façon que tous les autres biens sont importés
s'il en manque et sont exportés s'ils sont en surplus.
Nous voyons ainsi que l'or est constamment transféré des pays
qui en produisent beaucoup vers ceux où la demande d'or dépasse
la quantité extraite — sans que la moindre action
gouvernementale ne soit nécessaire pour que cela se produise. [...]
On pourrait néanmoins se demander si l'Histoire n'offre pas de
nombreux exemples de pays dont la monnaie métallique (or et argent)
est partie vers l'étranger ?
Les pièces d'or n'ont-elles pas disparu du marché en Allemagne
très récemment ?
Les pièces d'argent ne disparaissent-elles pas ici même, en
Autriche ?
Ces exemples ne sont-ils pas clairement en contradiction avec l'affirmation
selon laquelle le commerce maintient spontanément les réserves
monétaires ?
N'est-ce pas là la preuve que l'État a besoin d'intervenir dans
la balance des paiements ?
Ces faits ne contredisent cependant nullement notre affirmation.
La monnaie ne part pas parce que la balance des paiements est
défavorable et parce que l'État n'est pas intervenu.
Au contraire la monnaie s'en va précisément parce que
l'État est intervenu et que ses interventions ont
entraîné le phénomène décrit par la célèbre
loi de Gresham.
C'est le gouvernement lui-même qui a conduit à la ruine de la
monnaie par les mesures qu'il a prises.
Et il essaie ensuite en vain, par d'autres mesures, de restaurer la monnaie
qu'il a ruiné.
La disparition de la monnaie-or du commerce vient du fait que l'État
rend équivalente, du point de vue du pouvoir d'achat légal, une
monnaie possédant une valeur moindre et une monnaie ayant une valeur
plus grande.
Si le gouvernement introduit dans le commerce de grandes quantités de
billets de banque non convertibles, cela doit conduire à une
dépréciation monétaire. La valeur de l'unité
monétaire baisse.
Cette dépréciation de la valeur ne peut cependant concerner que
les billets non convertibles.
La monnaie d'or conserve toute, ou presque toute, sa valeur sur le plan
international.
Mais comme l'État — et son pouvoir de faire usage de la force de
la loi — déclare que les billets de valeur moindre ont un
pouvoir d'achat équivalent à la monnaie-or de valeur plus
importante et interdit d'échanger la monnaie d'or contre des billets
de papier à des taux plus élevés, les pièces d'or
doivent disparaître du marché.
Elles peuvent disparaître à l'étranger.
Elles peuvent être fondues pour être utilisées par
l'industrie nationale.
Ou elles peuvent être thésaurisées.
C'est le phénomène où la mauvaise monnaie chasse la
bonne, observé il y a fort longtemps par Aristophane
et que l'on appelle loi de Gresham.
Aucune intervention spéciale du gouvernement n'est nécessaire
pour retenir les métaux précieux en circulation au sein d'un
pays.
Il suffit à l'État de renoncer à toute tentative de
soulager ses difficultés financières en ayant recours à
la planche à billet.
Pour soutenir la monnaie il ne faut pas faire plus que cela.
Et il suffit de le faire pour atteindre cet objectif.
Tous les ordres et toutes les interdictions, toutes les mesures limitant les
transactions commerciales avec l'étranger, etc. sont totalement vaines
et inutiles.
Si nous avions un étalon-or pur, les mesures destinées à
éviter une fuite de l'or hors du pays à la suite d'une balance
défavorable des paiements seraient complètement superflues.
Celui qui n'a pas de monnaie pour acheter à l'étranger parce
qu'il n'a ni exporté de biens ni rendu de service à
l'étranger, ne pourra acheter à l'extérieur que si des
étrangers lui font crédit.
Ses achats à l'étranger ne perturberont alors en aucune
façon la stabilité de la monnaie nationale. [...] »
(Mises, 1919)
Source : Hervé Dequengo
L'explication que donnait Mises de l'influence des taux de change sur les
balances des paiements est toujours valable aujourd'hui même si le
système monétaire international n'est plus le même.
C'est ainsi que tant l'évolution du prix du dollar en euro que celle
du prix du dollar en yuan renminbi ont des influences sur les balances des
paiements et les expliquent en grande partie.
La baisse du prix de l'euro en dollar – l'appréciation de l'euro
-est favorable aux balances des paiements des pays de l'euro pour autant
qu'il soit justifié de parler de telles balances des paiements et de
voir dans un excédent une évolution favorable.
La hausse du prix de l'euro est défavorable pour autant qu'il soit
justifié de voir dans un excédent en réduction ou un
déficit en augmentation une évolution défavorable.
La baisse du prix du dollar en yuan renminbi – l'appréciation du
yuan - est favorable à la balance des paiements des USA et
défavorable à la balance chinoise.
La hausse du prix du dollar lui est défavorable à la balance
des USA et favorable à la balance chinoise.
IV. Yuan renminbi, dollar
et euro : un triangle infernal ?
IV.A. Quels sont les faits
récents ?
Alors que le yuan renminbi s'est fortement déprécié par
rapport au dollar de 1980 à 1999 (cf. figure 10), depuis 1999, il
s'est peu apprécié par rapport à lui mais de
façon continue.
Figure 10
Prix du dollar en yuan renminbi
(1980 - janvier 2011)
(données mensuelles)
Pour sa part, à ce jour, l'euro s'est lui aussi peu
apprécié par rapport au dollar depuis qu'il a été
construit (1999), mais a connu des variations pour le moins heurtées
(figure 11)
Figure 11.
Prix du dollar en euro
(1999- janvier 2011)
(données mensuelles)
Ces appréciations modestes de l'euro et du yuan ne sauraient avoir
influencé fortement les balances des paiements nationales et, en
particulier, contribué à défavoriser celles des pays de
l'euro ou de la Chine populaire ou favoriser celle des Etats-Unis.
IV.B. Marché ou
réglementation étatique arbitraire.
Il reste que l'appréciation modeste de l'euro est la
conséquence du processus de marché alors que, jusqu'à
présent, l'appréciation modeste du yuan est le résultat
d'accords des gouvernements américain et chinois.
Les appréciations ne sont donc pas de même nature.
Pour cette raison, les deux évolutions ne sont pas comparables en
toute rigueur.
IV.C. Quid de l'euro en dollar ?
A coup sûr, l'appréciation modeste de l'euro – ou, si on
préfère, la dépréciation modeste du dollar - n'a
pas contribué à nuire aux exportations de biens et services et
à la balance commerciale allemande comme certains voudraient faire
croire qu'elle y a procédé dans le cas de la France.
Le décrochage des exportations françaises de biens et services
par rapport aux exportations allemandes et la tendance du solde de la balance
commerciale française opposée à celle du solde de la
balance allemande ont des causes à rechercher ailleurs que dans
l'évolution du prix de l'euro.
Mais ces causes, débusquées ou sur le point de l'être,
pourraient bien être des éléments précurseurs de
l'abandon politique prochain de la monnaie politique qu'est l'euro .
Georges
Lane
Principes de science économique
Georges Lane
enseigne l’économie à l’Université de
Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du
séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi
les très rares intellectuels libéraux authentiques en France.
Publié avec
l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits
réservés par l’auteur
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