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1. L'incertitude, la science
économique et la rhétorique.
L'homme est incertain sur son environnement et sur son avenir.
Mais, curieusement, les économistes, en majorité, mettent de
côté ce fait, véritable condition de l'action humaine,
pour étayer leurs raisonnements.
Dans la foulée, ils refusent aussi de prendre en considération
l'action même de la personne juridique physique, la mettent de
côté ou la caricaturent.
Dans le meilleur des cas, s'ensuivent des analyses en termes d'offre et de
demande désincarnées ou d'équilibre de marchés
dans quoi, acculés dans leur raisonnement, ils parachutent
l'incertitude, mais pas l'action humaine. Dans le pire..., n'en parlons
pas.
Pour sa part, l'être humain a tendance à dire, de façon
rhétorique, que les choses, les éléments de
l'environnement ou de l'avenir, bref de la réalité
économique qui lui tiennent à coeur et sur quoi il met le
doigt, sont incertains.
Il a aussi tendance à considérer qu'ils sont risqués,
à risques ou incertitudes de gain ou de perte.
Et, le cas échéant, il s'efforce d'en donner des mesures, fort
de ses connaissances mathématiques en probabilités, en lois de
probabilité, en moyennes, variances ou autres "moments" de
ces lois...
Estimées "durables" - on est toujours dans la
rhétorique - par ses soins, les choses, les éléments de
la réalité deviennent à ses yeux, des biens de capitaux,
des capitaux, financiers ou non, risqués..., à risques de gain
ou de perte.
Passant à l'extrême qu'il a imaginé - nouvelle forme
rhétorique mais grande confusion -, il en arrive à dire que la
réalité ou, mieux, le "système"... est
risqué, qu'il y a un "risque systémique".
En vérité, ce n'est pas lui, l'homme de tous les jours, qui a
la démarche ou qui en arrive à adopter le point de vue et
à avancer tout cela.
Ce sont surtout les hommes de l'Etat - et leurs conseillers ou autres experts
stipendiés - qui ont la capacité, juridique ou non, de lui
interdire de faire ou celle de l'obliger à faire sous prétexte
qu'ils seraient, eux, éclairés, instruits, à têtes
bien faites - surtout élus ...-, qu'ils serviraient
l'intérêt général, la justice sociale,
l'utilité publique qu'ils connaîtraient si bien et permettraient
ainsi à la "pseudo-démocratie socialiste" de
croître et embellir.
Et ce sont ces mêmes hommes de l'Etat, mais d'un grand nombre de pays
qui, depuis la décennie 1920, ont créé des organisations
dites "internationales" pour soi-disant le meilleur ...
2. La Banque des
règlements internationaux.
Construction exemplaire du genre qui perdure, la "Banque des
règlements internationaux" (B.R.I.) quoiqu'il en soit très
peu question.
Il y a quatre-vingts ans, la B.R.I. que nos têtes prétendument
bien faites, mais surtout élues..., venaient de créer publiait
son premier rapport annuel d'activité (1931).
L'idée même du "Fonds monétaire international"
(F.M.I.) qu'ils créeront treize années plus tard, n'effleurait
pas encore les esprits.
2.A. Les réparations allemandes.
Coeur de la B.R.I. affiché, les "réparations
allemandes", i.e. les paiements que l'Allemagne, Puissance vaincue de la
guerre de 1914-18, devaient faire aux vainqueurs, au nombre desquels la
France, en raison des destructions causées.
Car ces règlements posaient pour le moins problème non
seulement aux Allemands mais encore à d'autres, un peu comme
aujourd'hui, les dépenses de l'Etat grec et d'autres Etats des pays de
la zone "euro" posent problème aux uns et aux autres.
Et le premier rapport annuel de préciser :
"Paiements
d'annuité du Reich.
L'annuité allemande fixée par le nouveau Plan pour
l'année qui s'étend du 1er avril 1930 au 31 mars 1931
s'élevait à 1641,6 millions de reichsmarks, plus les frais du
service de l'Emprunt Extérieur Allemand de 1924 payable par
mensualités égales, le 15 de chaque mois ou le premier jour
ouvrable qui suit.
Sur ce total, 512.013.400 reichsmarks étaient payables en reichsmarks
pour les programmes financiers des prestations en nature, le solde
étant payable en monnaies étrangères, sous
réserve des dispositions du nouveau Plan.
Le nouveau Plan n'étant pas entré légalement en vigueur
avant le 17 mai 1930, bien que son état des paiements ait
déjà été provisoirement appliqué, les
versements dus le 15 avril et le 15 mai 1930 ont été
reçus et administrés par l'Agent Général des
Paiements de Réparations qui a remis à la Banque des
Règlements Internationaux, le 17 mai 1930, conformément aux
Accords de La Haye, ses soldes disponibles non répartis, soit un
montant équivalent à 182.691.763,57 reichsmarks.
La Banque des Règlements Internationaux a donc assumé la
réception et l'administration des annuités allemandes.
Conformément aux dispositions du nouveau Plan et au Contrat de Mandat
(Trust), y annexé, entre la Banque et les Gouvernements
créanciers de l'Allemagne elle a régulièrement
reçu et elle conserve le Certificat de Dette du Reich, muni de coupons
représentant les annuités payables par l'Allemagne en vertu du
nouveau Plan;
elle a également reçu et elle conserve le Certificat
émis par la Compagnie des Chemins de Fer allemands, confirmant la
contribution de celle-ci à l'annuité par un impôt du
Reich s'élevant à 660 millions de reichsmarks par an.
Les détails du fonctionnement de la Banque en ce qui concerne
l'annuité allemande, pendant la période du 17 mai 1930 au 31
mars 1931, sont donnés en entier aux Annexes Via et b sous la forme
approuvée et certifiée par les commissaires-vérificateurs.
[...]
Outre les paiements effectués par l'Allemagne pour les
annuités, [...], le Gouvernement allemand a versé et
laissé, ainsi qu'il est prévu par l'article VI du Certificat de
Dette du Reich, un dépôt non productif d'intérêts,
mais donnant droit à une part des bénéfices, égal
à 50 % du dépôt moyen des Puissances
créancières restant au Compte de Trust des annuités
prévu par le Contrat de Mandat (Trust) entre la Banque et les
Puissances créancières. Ce solde au 31 mars 1931
équivalait à 62.500.000 reichsmarks. [...]
En ce qui concerne les prestations en nature, la Banque a limité
son rôle à un rôle de banquier, et elle n'a aucune
compétence pour établir un contact entre les acheteurs et les
vendeurs, pour conclure des contrats ou en surveiller l'exécution.
Paiements
d'annuités de la Bulgarie, de la Tchécoslovaquie et de la
Hongrie.
Les Accords de La Haye de janvier 1930 prévoient que la Banque des
Règlements Internationaux remplira, si elle y consent, les fonctions
de mandataire (trustee) des Puissances créancières pour les
paiements que doivent effectuer la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la
Bulgarie. [...]
Service de l'emprunt
extérieur allemand de 1924.
En tant qu'agent financier des mandataires (trustees) de l'Emprunt
Extérieur Allemand de 1924, la Banque a, depuis sa nomination d'agent
financier, le 17 mai 1930, régulièrement reçu en temps
voulu et distribué tous les montants nécessaires au service de
cet Emprunt, conformément aux termes de l'Obligation
Générale qui le garantit. [...]
Service de l'emprunt
international 5%% 1930 du gouvernement allemand.
La Banque, en plus de son rôle de mandataire (trustee) pour le service
de l'Emprunt International 5%% 1930 du Gouvernement allemand, a servi d'agent
du Gouvernement allemand et des Puissances créancières pour la
première émission de l'Emprunt qui s'est effectuée en
juin 1930 sur les marchés suivants: Belgique, France, Allemagne,
Grande- Bretagne, Hollande, Italie, Suède, Suisse et Etats-Unis.
Le montant nominal total de l'émission, exprimé en dollars, a
été d'environ 351 millions de Dollars et le produit net,
déduction faite des droits d'émission, compte tenu du prix
d'émission, soit 90% du pair, ainsi que des commissions et frais, a
été de $302.116.707,09. [...]
Emprunt international de la
République Fédérale d'Autriche 1930.
En juillet 1930, la Banque a accepté la fonction de mandataire
(trustee) de l'Emprunt International de la République
Fédérale d'Autriche 1930 émis pour un montant nominal
équivalent à 439.000.000 shillings.
Le service de cet Emprunt a été régulièrement
reçu et distribué conformément à l'Obligation
Générale et aux contrats y relatifs.
La première année de cet Emprunt se terminera le 30 juin 1931,
de sorte que nous ne disposons pas encore des comptes vérifiés
de cet Emprunt [...]." (B.R.I., 1931, pp.8-10)
2.B. La collaboration des banques
centrales.
Coeur "annexe" de la B.R.I., la collaboration entre les banques
centrales des pays membres de celle-ci qui avaient fleuri depuis le
début du XXème siècle.
Et le premier rapport annuel d'être très explicite :
"Liaison entre les
banques centrales.
L'un des objets de la Banque est de faciliter la collaboration des Banques
Centrales dont la monnaie satisfait aux exigences pratiques de
l'étalon-or ou de l'étalon de change-or — collaboration
qui n'a pas seulement pour objet le maintien de la stabilité des
monnaies mais qui vise en outre à permettre une meilleure organisation
du crédit sur les différents marchés et à
faciliter les mouvements internationaux de capitaux.
Cette collaboration, pour être efficace, doit se fonder sur une
connaissance et une compréhension réciproques
et, à cet égard, l'établissement de contacts personnels
réguliers entre les Gouverneurs de plusieurs Banques Centrales
à l'occasion des séances du Conseil n'a pas manqué
d'être particulièrement utile.
Non seulement les Gouverneurs des Banques Centrales actuellement
représentées au Conseil ont pu échanger des vues
à l'occasion de chacune de nos séances mensuelles, mais les
Gouverneurs d'autres Banques Centrales, actionnaires de la B. R. I., sont,
eux aussi, venus de temps à autre à Bâle pour y
rencontrer leurs collègues.
En plus des réunions de Gouverneurs, nous avons pu mettre en
présence, un certain nombre de fois, des experts ou des techniciens de
Banques Centrales et organiser entre eux des conférences pour la
discussion de problèmes d'intérêt commun.
Depuis la création de la Banque, il ne s'est, en fait, passé
aucune semaine sans que nous ayons eu la visite de plusieurs
représentants de Banques Centrales.
Ces échanges de vues et le contact permanent ainsi maintenu avec
Bâle ont présenté un intérêt tout
particulier pour le développement de la collaboration des Banques
Centrales.
Dès maintenant, l'existence d'un organisme central facilite
l'étude en commun des problèmes qui intéressent au
même degré les différents organismes responsables du
maintien de la stabilité des changes:
- méthodes permettant de suivre le développement du volume du
crédit sur les diverses places,
- politique d'escompte,
- influence du taux officiel sur les taux pratiqués au marché
libre et de ces taux sur le mouvement international de capital,
- politique de change et
- conditions de convertibilité des monnaies.
Outre le contact permanent avec les institutions déjà
rattachées à l'étalon-or ou à l'étalon de
change-or, la Banque a été heureuse de pouvoir entrer en
rapports avec les Banques Centrales de pays qui n'ont pas encore
stabilisé leur monnaie et elle s'est déclarée disposée,
en principe, à étudier les possibilités de fournir une
assistance technique aux institutions qui se proposent de rétablir la
convertibilité légale de leur monnaie.[...]
La concentration à la B. R. I. d'une partie des réserves de
devises des Banques Centrales a permis le développement
d'opérations de transfert de banque à banque par transferts
dans les livres de notre institution sans passer par le marché.
Ces virements du compte d'une banque au compte d'une autre banque permettent
l'exécution de règlements internationaux sans aucune
réaction sur le marché de la devise ainsi
transférée.
La Banque continue, en effet, à détenir, comme contre-partie du
dépôt de la banque créditée, les actifs qu'elle
détenait sous le dépôt de la banque ayant effectué
le paiement.
Le développement et le perfectionnement de ces opérations de
clearing est actuellement l'objet d'échanges de vues avec les Banques
Centrales et nous espérons pouvoir faire prochainement de nouveaux
progrès dans cette direction.
L'ensemble de ces mesures montre l'étape que nous avons pu parcourir
pendant notre première année d'exercice vers
l'établissement d'une solidarité monétaire entre les
Banques Centrales à monnaies-or." (ibid., pp.6-7)
On sait la suite jusqu'à aujourd'hui inclus. Ce sera :
a - l'arrêt des règlements des
réparations peu d'années plus tard, à
l'initiative de Adolphe Hitler, chancelier de l'Etat allemand et donc...
l'échec de la B.R.I. qui aurait du disparaître dans la
foulée, faute d'avoir rempli la mission fondamentale pour quoi elle
avait été créée,
b - la destruction progressive de la nature de la monnaie via l'interdiction
de la convertibilité intérieure, puis extérieure des
substituts de monnaie bancaires en monnaie or, par les banques centrales
à partir de la même décennie,
c - la création, puis le fonctionnement et enfin l'abandon du
système des taux de change fixes instauré en 1944 à la
suite de la conférence de Bretton Woods et donc... l'échec du
F.M.I., création d'icelle qui aurait du disparaître dans la
foulée pour n'avoir pas rempli, elle aussi, sa mission de gardien du
système qui lui avait été donnée, et
d - la construction de l'euro par fusion de
plusieurs systèmes monétaires nationaux historiques, puis son
fonctionnement à partir des années 1999-2001 et enfin son
absorption progressive d'autres systèmes .
3. Deux certitudes.
Dans notre monde d'incertitude, dans notre système risqué, deux
certitudes néanmoins qu'avaient essayé et qu'essayent de faire
connaître, sans succès auprès de l'opinion, des
économistes qui procèdent, dans leurs raisonnements, de
l'action humaine et de l'incertitude de l'avenir, condition de l'action
humaine.
La première est qu'en détruisant par l'interdiction de la convertibilité des
substituts de monnaie bancaire en monnaie, la nature de la
monnaie, à savoir réduire le coût de l'action
d'échange, les hommes de l'Etat ont ouvert la boite de Pandore de
l'incertitude, des risques particuliers à propos de la monnaie et de
la finance, et des effets économiques désastreux qui en
résulteraient s'ils se réalisent...
3.A. Monnaie ou
liquidité.
Malheur en effet, et d'abord, à J.M. Keynes qui, en 1936,
écrivait voir dans la monnaie "un lien entre le présent et
l'avenir".
Soit il n'avait rien compris à la nature de la monnaie, soit il
était machiavélique.
Le lien entre le présent et l'avenir se trouve dans les
préférences inter temporelles de chacun, i.e. de vous ou moi,
et celles-ci ont débouché, entre autres, sur l'émergence
de la finance, des taux d'intérêt et leurs
développements.
Contrairement à la monnaie, la finance est véritablement le
creuset de la fusion du présent et de l'avenir, elle rend
"liquide" le capital, les biens durables...
Mais on peut penser aussi que Keynes était machiavélique -
n'avait-il pas travaillé sur les travaux d'alchimie de Newton comme
l'ont souligné Prigogine et Stengers dans le livre intitulé La nouvelle alliance
... - et qu'en témoigne le déguisement qu'il a donné au
concept théorique de demande de monnaie, tout nouveau à
l'époque, en faisant intervenir le motif de
"préférence pour la liquidité".
"Liquidité", le mot non défini par excellence est
lâché : par ce mot, veut-il privilégier tacitement la
comptabilité monétaire pour ne pas dire bancaire ?
Prend-il acte - nous sommes donc en 1936 - qu'avec l'interdiction toute
nouvelle de la convertibilité intérieure des substituts de
monnaie, le mot "liquidité" est plus adapté que le
mot "monnaie" à ce que celle-ci dénommait ?
Ou cherche-t-il à dénaturer un peu plus encore la nature de la
monnaie pour en faire un curieux "instrument financier" comparable,
par exemple, aux instruments financiers à revenu fixe ?
...Pour laisser miroiter la capacité qu'auraient les autorités
monétaires d'avoir une politique "du même tabac" ?
Quant à la "préférence pour la
liquidité" - comme il devait s'y attendre ou l'espérer -,
le motif de l'objet a été pris pour l'objet et la
"préférence pour la liquidité" allait
rivaliser désormais, pour le pire, avec le concept tout nouveau alors
de "demande de monnaie".
3.B. Epreuve de force ou imposture.
L'autre certitude est qu'en construisant les banques centrales - la
dernière en date étant, faut-il le rappeler, la Banque centrale
européenne surgi de la décennie 1990 -, les hommes de l'Etat
ont ouvert la porte soit à l'épreuve de force permanente entre
Etat(s) et banque centrale - si celle-ci est régionale ou statutairement
indépendante des Etats -, soit à l'imposture - si elle est
nationale et dépend de l'Etat - et, de toutes les façons, aux
résultats désastreux de l'une ou l'autre, quoi qu'en diront les
théories mathématiques des jeux sur quoi ils pourront fonder
leurs décisions.
Bonheur malgré tout aux banques centrales si la création de
celles-ci résulte des actions des banquiers qui cherchent à
améliorer leur activités en relation avec le processus
monétaire.
Aujourd'hui, au XXIème siècle, étant données les
nouvelles techniques d'information et de communication, la centralisation
prend davantage le fond et la forme de réseaux d'ordinateurs
"propriétaires" que ceux de bâtiments "sis
à Paris, boulevard Haussmann" ou ailleurs, par exemple, à
Londres, dans la "City", etc., où s'activent des "ronds
de cuir", comme cela était le cas au XIXème siècle.
Mais malheur aux banques centrales si les constructions de celles-ci
résultent de réglementations nécessairement arbitraires
et aveugles et sont destinées, implicitement ou non, à
"financer" les déficits ou les endettements des budgets des
Etats, sans que cela soit affiché, voire bien que cela leur soit
interdit par leur statut juridique.
Et malheur à l'organisation résultante si les banquiers
centraux se donnent en sus une telle organisation pour soi disant coordonner
leurs activités.
"Soyez libéral, soyez dirigiste, mais ne soyez pas menteur"
a écrit Jacques Rueff à diverses occasions.
Le mensonge ne peut que donner lieu à des destructions.
4. Un "ministre des
finances" pour la zone euro.
La Banque centrale européenne, indépendante statutairement des
Etats des pays de la zone euro, n'a pas à financer les déficits
ou les endettements des Etats des pays de la zone euro comme elle semble y procéder - et
cela contrairement à ses statuts - et comme certains voudraient
qu'elle le fasse encore davantage.
Soit dit en passant, les déficits des Etats ne sont rien d'autres que
des dépenses budgétaires qui sont excessives par rapport aux
recettes fiscales et qui ont comme propriété de
"s'auto-augmenter" automatiquement, en termes nominaux, toutes
choses égales par ailleurs, à concurrence de la charge
d'intérêt dès lors qu'ils deviennent permanents.
Pour sa part, l'Etat de la Grèce soumis aux affres du déficit
et de l'endettement croissant a bon dos.
Il n'est pas à lui tout seul la partie émergée de
l'iceberg des Etats des pays de la zone euro soumis aux mêmes affres,
même si "on" parle moins de ces derniers, voire
"on" les tait...
Il est davantage l'élément marginal de l'"offre des
déficits des Etats de la zone euro...".
Selon Bloomberg du 26
mai 2011 :
"The E.C.B. and the 17 national central banks have about 130 billion
euros of risk from Greek debt, Andrew Bosomworth, a fund manager at Pacific
Investment Management Co., told reporters in Paris yesterday. Germany, France
and other euro nations may need to recapitalize their central banks in the
case of a default, which might be “inevitable,” he said. "
On imaginera sans peine les "risques pris" par les banques en
question en relation avec la totalité des 17 pays.
En d'autres termes, est en gestation avancée une formidable
épreuve de force entre la banque centrale européenne et les
hommes de l'Etat des pays de la zone euro qui vont se répartir en au
moins deux clans, l'un pour que les statuts de la Banque centrale
européenne soient respectés, l'autre pour qu'ils ne le soient
pas - étant donné le passé récent, "ils n'en
sont plus à cela près" !-.
J'en veux pour indice que, le 2 juin dernier, Jean Claude Trichet,
président de la B.C.E., a avancé que les gouvernements des pays
de la zone euro devraient s'entendre pour mettre en place un "ministre des finances" chargé
de coordonner les politiques budgétaires.
Il n'a pas osé songer, semble-t-il, à la construction d'une
Banque des règlements internationaux "bis" et "nouvelle
formule" chargée non plus des règlements internationaux en
relation avec des réparations de destructions "dues à la
guerre...", mais cette fois des règlements internationaux en
relation avec les dépenses budgétaires excessives des pays de
la zone euro dues à la pseudo
démocratie socialiste.
Georges
Lane
Principes de science économique
Georges Lane
enseigne l’économie à l’Université de
Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du
séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi
les très rares intellectuels libéraux authentiques en France.
Publié avec
l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits
réservés par l’auteur
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