"République" et "démocratie" sont des noms donnés à
deux types d'organisation politique.
Ils reposent l'un et l'autre sur des ensembles de réglementations qui
parfois se recoupent.
1. La république.
Etymologiquement, la "république" (depuis au moins Platon,
428-348 avant J.C., ci-dessous à gauche)
n'est jamais qu'une qualification des effets de la "nature des
choses" (sur quoi s'était interrogé Lucrèce, 98-55 avant J.C.,
ci-dessous à droite), effet
réel ou supposé, imaginé par les gens.
La "république" en tant que "chose ou richesse
publique", "intérêt général ou national", etc., s'oppose
à la "chose ou richesse privée" ...
. Economie politique.
A cet égard, on peut insister sur le fait que, depuis J.B. Say et son
Catéchisme
de l'économie politique (1815), l'économie politique (devrait)
enseigne(r) comment les richesses sont produites, distribuées et consommées
dans la société.
Mais aujourd'hui on en est loin!
2. La démocratie.
La "démocratie" repose sur la notion - non définie - de
"peuple" et non pas de la "société".
Peuple et société font deux.
La "démocratie" représenterait le "pouvoir" -
notion elle aussi non définie - du peuple.
Elle est à distinguer, entre autres, de l'"aristocratie".
3. Le socialisme.
Le socialisme n'a rien à voir avec les notions précédentes héritées du
passé.
Il a tout à voir avec une notion qui lui a été juxtaposée au XIXème siècle,
contre toute attente.
Il a été en vérité une façon de donner un nom au qualificatif
"socialiste", notion autant non définie qu'à trop de définitions
nouvelles.
En 1850, Frédéric Bastiat voyait dans les écoles socialistes une
organisation nouvelle, artificielle, supposée solution au problème social.
Et l'ambigüité "socialiste"-"social" allait faire
flores.
Elle s'opposait à l'organisation naturelle pour qui les intérêts humains
sont harmoniques et que Bastiat développait ainsi dans son livre intitulé Harmonies
économiques :
…
"Ce qui sépare radicalement les diverses écoles socialistes (j'entends
ici celles qui cherchent dans une organisation artificielle la solution au
problème social) de l'Ecole économique, ce n'est pas telle ou telle vue de
détail, telle ou telle combinaison gouvernementale ;
c'est le point de départ, c'est cette question préliminaire et
dominante : les intérêts humains laissés à eux-mêmes, sont-ils
harmoniques ou antagoniques?
Il est clair que les socialistes n'ont pu se mettre en quête d'une
organisation artificielle que parce qu'ils ont jugé l'oganisation naturelle
mauvaise ou insuffisante ; et ils n'ont jugé celle-ci insuffisante et
mauvaise que parce qu'ils ont cru voir dans les intérêts un antagonismes
radical car sans cela ils n'auraient pas eu recours à la Contrainte..
Il n'est pas nécessaire de contraindre à l'harmonie ce qui est harmonique
de soi" (Bastiat, Harmonies économiques, p.4)
Cinquante ans plus tard, en 1900, Vilfredo Pareto a vu dans le socialisme
un péril à attendre (cf. ce texte
de décembre 2008).
En France, le péril s'est réalisé en 1936 et on n'en est jamais sorti,
malgré la guerre de 1939-45, bien au contraire, et tout cela malgré aussi ce
qu'en avait écrit en 1922 Ludwig von Mises dans son ouvrage intitulé Le
socialisme : étude économique et sociologique.
4. La comptabilité nationale.
Etant donné ces conditions, des gens ont créé, il y a
seulement quelques décennies, une méthode de mesure des choses
économiques échangées, des richesses, dénommée "comptabilité
nationale".
Ce fut le cas en France, à partir de la décennie 1940, à l'aide d'un
monopole de production de données privilégié dénommé "I.N.S.E.E.",
créé pour l'occasion.
a. Le produit intérieur brut.
Héraut de la mesure, principal agrégat de la mesure ordinairement évoqué,
le "produit
intérieur brut" (sigle "P.I.B.").
Le "P.I.B."
a des acceptions qui varient selon les nations et qui ont donné lieu à
ce que des agences ou prétendues telles les modifient pour les rendre comparables
(Eurostat, F.M.I., O.C.D.E., O.N.U., etc.).
b. La falsification qu'est la comptabilité nationale.
En vérité, malgré son nom, le "P.I.B." a peu de chose à voir
avec les produits, mais tout avec le non dit des échanges de marchandises
qu'ont effectués les gens.
Ces échanges sont allés de pair avec des prix d'échange, le plus souvent
ignorés.
Soit dit en passant, les gens de l'I.N.S.E.E. ne font pas de différence,
semble-t-il, entre les uns et les autres.
Tout se passe comme si le produit était nécessairement échangé, tout se
passe comme si le produit avait cannibalisé l'échange, la marchandise,
effectué (cf. ce texte
de juin 2015).
c. Egalités.
Curieusement, au moins en France, le "P.I.B." n'a pas été défini
par ses constructeurs, mais conçu "égal" à trois grandeurs
différentes.
L'une de ces grandeurs est la "somme
des valeurs ajoutées brutes", comme si les gens créaient des
valeurs, les échangeaient donc sans difficultés et si les valeurs
s'ajoutaient les unes aux autres.
La valeur
ajoutée brute en question mérite attention car elle n'a pas de définition
précise non plus sinon d'être un :
…
"Solde du compte de production.
Elle est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation
intermédiaire."
5. La valeur.
Soit dit en passant, depuis au moins J.B. Say (1815), il est admis sans
réserve que toute personne donne une "valeur" à une (quantité de)
chose qui l'intéresse.
La valeur est donc subjective.
Cette valeur lui est propre, est ignoré des tiers jusqu'au moment où elle
choisit d'essayer de la céder ou de l'acquérir.
Dès lors qu'elle l'a cédée ou acquise, en sont résultés une quantité ou un
nombre échangé et un prix d'échange, eux-mêmes résultats de l'organisation de
l'échange qui témoignent d'une valeur commune ..., objective.
Soit il s'agit d'un échange sans intermédiaire des échanges, et donc
direct,
soit il s'agit d'un échange avec intermédiaire et, donc, indirect.
L'intermédiaire des échanges peut être un contrat synallagmatique ou faire
intervenir un marché organisé.
Selon les cas, il peut faire intervenir ou non une marchandise dénommée
"monnaie".
Reste que mot "valeur" est un vieux mot de l'économie
politique qui a connu trop de définitions depuis que Say y voyait en 1815 une
(quantité ou nombre de) richesse, de chose, d'objet matériel ou de
produit immatériel :
…
"Dans un ouvrage élémentaire, où l’on est obligé d’emprunter le langage
commun, surtout en commençant, j’ai dû renoncer à des expressions plus
exactes, mais qui supposent dans le lecteur et plus d’instruction et plus de
capacité pour réfléchir.
Tous les biens capables de satisfaire les besoins des hommes, ou de
gratifier leurs désirs, sont de deux sortes :
ce sont
- ou des richesses naturelles que la nature nous donne gratuitement comme
l’air que nous respirons, la lumière du soleil, la santé ;
- ou des richesses sociales que nous acquérons par des services
productifs, par des travaux.
Les premières ne peuvent pas entrer dans la sphère de l’économie
politique, par la raison qu’elles ne peuvent être ni produites, ni
distribuées, ni consommées.
Elles ne sont pas produites, car nous ne pouvons pas augmenter, par
exemple, la masse d’air respirable qui enveloppe le globe ; et quand nous
pourrions fabriquer de l’air respirable, ce serait en pure perte, puisque la
nature nous l’offre tout fait.
Elles ne sont pas distribuées, car elles ne sont refusées à personne, et
là où elles manquent (comme les rayons solaires à minuit), elles sont
refusées à tout le monde.
Enfin, elles ne sont pas consommables, l’usage qu’on en fait ne pouvant en
diminuer la quantité.
Les richesses sociales, au contraire, sont tout entières le fruit de la
production , comme on le voit dans la suite de l’ouvrage ;
elles n’appartiennent qu’à ceux entre lesquels elles se distribuent par
des procédés très-compliqués et dans des proportions très-diverses ;
enfin, elles s’anéantissent par la consommation.
Tels sont les faits que l’économie politique a pour objet de décrire et
d’expliquer. (Note de l’Auteur) "
Frédéric Bastiat en 1850
comparut, pour sa part, les théories de la valeur selon leurs auteurs
(cf. ce texte
d'octobre 2015 ou celui-ci
de décembre 2015).
Et Vilfredo Pareto en 1896-97 revint sur toutes les théories de la valeur
antérieures (dont celle de Bastiat) dans son Cours
d'économie politique ...
6. Comptabilité nationale et comptabilité générale.
A défaut d'en être une falsification quoique..., la comptabilité nationale
n'a rien à voir, ou très peu, avec la comptabilité générale qui mesure les
échanges effectués par les gens, étant donné les principes de l'économie
politique et ce qu'ils cachent (en particulier, les règles de droit).
La comptabilité générale a pour principe de permettre à la personne
juridique en question (physique ou morale) de "rendre compte" des
valeurs échangées avec les tiers dans une période de temps et avec des
détails juridiques plus ou moins grands, en les comparant, en les additionnant
ou en les soustrayant.