Dans une conférence donnée en 1976, publiée en 1978 (cf. https://www.researchgate.net/publication/2374..._LIBERAL_SCHOOL),
traduite récemment par Arthur
Gautier de target="_blank" l'Institut
Coppet), Joseph Salerno a
montré qu’il existait dans l’économie politique anglo-saxonne une véritable «
conspiration du silence » concernant le travail et les réalisations du
"Groupe de Paris" et de l’"École libérale française" en
économie politique.
Il s’avère que le propos de
Salerno complète des billets antérieurs que j’ai écrits sur le sujet et qui
mettaient l'accent sur des économistes américains qui remettaient en question
ce qu'il était convenu d'accepter aveuglément:
- l'un à propos de target="_blank" la "boite
d'Edgeworth Bowley" de juillet 2014,
- l'autre à propos de target="_blank" la
préférence donnée à Marshall sur Cournot, d’octobre 2016.
Bien d’autres billets du même
ordre pourraient être cités comme celui qui dénonçait target="_blank" la causalité de
la "quantité de monnaie" sur l'activité économique en juin 2014.
J’ajouterai à la démonstration
de Salerno que je partage, qu’il existe aussi dans l’économie politique
française un véritable « bannissement" ou, si on préfère, une
véritable « proscription", méconnu des économistes qui essaient de
développer les idées du "Groupe de Paris" plutôt que ceux du
« néo socialo marxisme » ambiant en France.
Sur ce dernier point, je ne saurais trop faire allusion au sort réservé au
jury du Concours de l'agrégation de sciences économiques de l'enseignement
supérieur en 2004 (cf. ce target="_blank" billet
de juillet 2007).
Le moteur de la situation se
trouve dans l’initiative permanente des hommes de l’état de France depuis la
décennie 1870 qu’a évoquée, mais sans y insister, Salerno dans le texte.
On peut y lire en effet que:
"En réalité, la domination du Groupe de Paris sur la science
économique française fut si complète et son adhésion aux principes du
laissez-faire si tenace que le gouvernement français lui-même, sentant la
menace, chercha à réduire l’influence du groupe.
En 1878, lorsque le gouvernement créa des chaires d’économie politique
dans toutes les facultés de droit [cf. ce target="_blank" billet
de 2016], il s’arrangera pour nommer le moins de professeurs
possibles qui fussent favorables aux idées du Groupe de Paris.
Cet épisode marqua la fin de l’autorité incontestée de l’Ecole libérale,
dont l’influence sur la science économique française déclinera
progressivement jusqu’à la guerre,
'même si le noyau dur des champions du laissez-faire, non moins
remarquable pour sa longévité que pour sa force de conviction, résistera tel
les Spartiates de Léonidas aux Thermopyles' (Joseph A. Schumpeter, History
of Economic Analysis (New York: Oxford University Press, 1954), p.
843)."
Soit dit en passant, à sa
façon, l’absence de scientificité que reproche Joseph Schumpeter à
l’Ecole libérale française, n’est en réalité qu’une démonstration de son
acceptation tacite du scientisme qui fait qu'il n'a pas à être considéré
comme un "économiste autrichien", contrairement à l'habitude des
historiens de la pensée économique...
Il s’agirait de s’opposer une
bonne fois pour toutes, à ce lancinant bannissement qui ne tient pas à une
prétendue faiblesse analytique de l’Ecole libérale française dans la
"théorie de l’équilibre économique général", la seule qui existait
alors, comme certains s’en sont formalisés contre toute attente.
Il s'agit de faire connaître la
vision lucide de l’Ecole sur les soubassements méthodologiques propres
à l'économie politique qu'elle a adoptée et qu'ont toujours refusés non
seulement les hommes de l’état français, mais aussi ceux d'autres pays,
entichés qu'ils sont désormais d’"approches de théorie
macroéconomique", pour le moins déraisonnables.
C'est à cela que vise le présent blog.