10. Des économistes ont eu l’occasion de particulariser la loi d’offre
hypothétique de marchandises en faisant référence à la notion algébrique
d’élasticité-prix, en général, et, en particulier, à celle d’élasticité-prix
infinie.
Et ils ont interprété l’inverse de cette dernière comme une « situation de
concurrence » (cf. Lecaillon, 1988) alors qu’une autre interprétation est
possible...
11. En effet, ils ont d’abord associé la notion algébrique d’« élasticité-prix
en monnaie » aux lois hypothétiques de l’offre et de la demande de
marchandises.
Ils ont fait apparaître ensuite que la notion permettait de caractériser, de
façon simple, le cas de la notion d’offre de marchandise où l’élasticité-prix
était positive et le cas de la notion de demande où elle était négative.
Ils en ont conclu que les variations de la notion d'offre de marchandises
variaient dans le même sens que les variations du prix en monnaie tandis que
les variations de la notion de demande de marchandises variaient en sens
contraire ...
12. Une partie d’entre eux n’a pas hésité à centrer son propos sur le cas
extrême de l’« élasticité-prix infinie » de l’offre de marchandise.
Algébriquement, l’« élasticité-prix infinie » de l’offre de marchandise ne
devait pas cacher que l’inverse de la notion d’ « élasticité prix infinie »
était nul.
Et nos économistes ont pu en conclure que l'offre de marchandises n'avait pas
d'influence sur le prix en monnaie de la marchandise.
13. Et ils lui ont donné une interprétation économique.
Ils ont interprété la notion algébrique d’« élasticité-prix infinie » de la loi
d’offre de marchandise comme caractéristique de la notion économique de «
concurrence »-.
Ils ont ainsi fait appel à la notion économique de « concurrence » très en
vogue alors, au XIXème siècle - la « liberté » en économie politique étant
l’aspect économique de la liberté selon, en particulier, les mots de Bastiat ou
de Pareto - :
c’est la liberté.
c’est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de
comparer ;
c’est tuer l’intelligence, c’est tuer la pensée, c’est tuer l’homme.» (Bastiat,
1850b),
14. Pareto a d’ailleurs eu l'occasion de faire connaître son point de vue sur
la question de la concurrence, en particulier, dans un article de 1893 dans Le
monde économique (23 septembre) :
"Il était écrit, ou, pour le dire en des termes moins clairs et un peu plus
prétentieux, le présent moment historique exigeait que nos lecteurs eussent à
subir une avalanche de lettres d'un économiste cristallisé dans les théories
libérales.
Il vous écrivait, il y a quelque temps, pour demander humblement qu'on laissât
faire les économistes qui voulaient employer les mathématiques ;
aujourd'hui, il ose porter encore plus haut ses regards téméraires et
s'attaquer aux doctrines de la sacro-sainte école historique.
C'est l'occasion qui pousse au crime.
Nous jurons par tous les dieux infernaux que rien n'était plus loin de notre
intention que de nous fourrer dans ce guêpier, quand le hasard fit tomber dans
nos mains une brochure intitulée: La France, les partis, et les élections, par
M. de Pressensé.
Le nom de l'auteur nous engagea à la lire.
Nous ne connaissons pas de plus éloquent plaidoyer en faveur du laissez-faire,
en matière de conscience et de religion, que le livre L'Église et la Révolution
française, par M. Edmond de Pressensé, c'est notre vade-mecum, notre arsenal où
nous puisons les arguments historiques - les économistes libéraux, bien
qu'indignes, s'en servent quelquefois - pour prouver qu'il n'y a rien de bon à
attendre de l'intervention de l'État dans les questions religieuses.
Mais, hélas ! l'auteur de la brochure n'est pas M. Edmond, c'est M. Francis, et
il maltraite fort le maudit laissez-faire.
Jugez-en par ces extraits.
L'auteur se demande quelle solution il faut donner à ce qu'on appelle la
question sociale.
Il dit:
« J'ose croire qu'il est une solution, du moins, qui est totalement exclue, et
c'est celle de l'individualisme économique pur et simple.
Cette parole a l'air téméraire ;
en France (sic !), en particulier,
où l'orthodoxie économique a encore beaucoup de fidèles, ou plutôt,
où elle règne en maîtresse (que dira M. Méline ?) dans les académies, dans les
universités et dans la science,
il peut sembler singulièrement présomptueux de s'exprimer de la sorte.
Ah ! sans doute,
si nous fermons systématiquement les yeux à tout ce qui se fait hors de nos
frontières,
si notre libre-échangisme doctrinaire ne croit pouvoir se défendre que par la
protection ou même la prohibition des denrées intellectuelles d'Outre-Rhin ou
d'Outre-Manche,
il est aisé de s'endormir dans la contemplation des beautés de l'ordre social
et de rejeter dédaigneusement les revendications de la foule ou les théories
des novateurs ».
Vraiment, si notre auteur ne l'assurait, jamais nous n'aurions cru que les
économistes français fussent aussi ignorants de ce qui se passe au dehors des
frontières de leur pays, et qu'ils s'endormissent de la sorte en contemplant
les beautés de l'ordre social.
Mais comme nous aimons suivre en tout la méthode expérimentale, on voudra bien
nous excuser si nous avons tenu, nous ne dirons pas à vérifier, mais à
constater, comment se manifestait cette admiration.
Ouvrons, par exemple, un livre de M. G. de Molinari : Les lois naturelles de
l'économie politique et voici ce que nous trouvons à la page 218 :
« Le relâchement de la concurrence politique a transformé l'État en un
instrument d'exploitation aux mains de ceux qui le possèdent et quelles que
soient ces mains. jusqu'à présent il est demeuré au pouvoir des classes
supérieure et moyenne.
Dans la plupart des pays civilisés, la classe moyenne a fini par conquérir une
prépondérance décisive.
C'est elle qui gouverne.
Comme l'avaient fait ses devancières, la noblesse et le clergé, dès l'époque où
leurs appétits avaient cessé d'être contenus par la permanence de l'état de
guerre, et dans une plus forte mesure encore, car elle a un plus grand nombre
de bouches à nourrir,
la classe moyenne s'est servie de l'appareil à légiférer et à taxer pour
augmenter les attributions de l'état et multiplier les emplois civils et
militaires, elle a créé des monopoles à son usage et généralisé le
protectionnisme,
le tout en vue d'augmenter les jouissances de ses membres et de diminuer leur
travail et leur peine ».
Il faut avouer que M. de Molinari a une singulière façon d'exprimer son «
admiration pour l'ordre social» existant.
Comment s'y prend-il donc quand il veut blâmer les gens ou les choses, si pour
les louer il en parle de la sorte ?
Notre bon ami M. Ernest Brelay ne nous semble guère non plus admirer les
classes dirigeantes, qu'il se permet d'appeler digérantes.
Il se peut qu'en iroquois ce mot se prenne pour un compliment, mais en
français, nous serions assez porté à lui donner un sens contraire.
Un de nos maîtres, M. G. du Puynode, doit, lui aussi, employer quelque langue
inconnue, qui attend encore son Champollion, mais comme elle ressemble
étonnamment à du bon français, nous nous imaginions que ce n'était pas
précisément en vue de payer son tribut de louange à l'ordre social existant
qu'il disait :
« Voici trois années surtout que diminuent de plus en plus nos nouvelles
sociétés commerciales et les capitaux qui les alimentent...
Ce sont les ignorances économiques des pouvoirs publics, nos budgets accablants
et les excitations insensées adressées aux foules dont on convoite les votes,
qui donnent une fois de plus la raison de cette nouvelle crise 1) ».
_______________
1) Journal des économistes, janvier 1893.
Quant aux « revendications de la foule », il nous semble que M. Léon Say
tâchait de les interpréter quand, à la tribune, il demandait qu'on n'imposât
pas sur le pain des ouvriers un tribut au profit des grands propriétaires
fonciers.
Il est vrai qu'il n'est pas partisan des « revendications » socialistes, mais
il se pourrait que ce fût simplement parce qu'il les croit plus aptes à faire
le mal que le bien du peuple et des travailleurs.
C'est en effet là le noeud du problème.
Il s'agit de savoir si, oui ou non, la libre concurrence produit le maximum du
bien-être pour le plus grand nombre des humains.
Les économistes libéraux disent oui, et ils produisent leurs preuves.
Celles-ci sont de deux sortes.
Les unes déductives,
les autres vérifiant expérimentalement les résultats de la déduction.
Que l'on conteste ces preuves, rien de mieux, toute discussion sérieuse ne
pouvant que servir au progrès de la science.
Mais les partisans des différentes écoles socialistes se gardent bien de se
laisser entraîner sur ce terrain.
Ils nous reprochent notre dogmatisme, et eux ne procèdent que par des
assertions qu'ils ne daignent pas appuyer de preuves.
On ne saurait lire leurs écrits sans se rappeler ce que dit Montesquieu des
livres de théologie « doublement inintelligibles et par la matière qui y est
traitée et par la manière de la traiter »1).
______________
1) Lettres persanes, CXXXIV.
Ce reproche ne s'adresse pas à notre auteur.
Il écrit en français c'est un avantage pour ses critiques, mais c'est un
préjudice pour ses théories.
La langue française, avec son admirable clarté et sa précision, décèle
immédiatement le sophisme des raisonnements lâches et vagues.
Il fallait une langue comme le grec de la décadence pour disserter à perte de
vue sur [en grec...] et [en grec...].
Essayez d'expliquer en français ce que c'est que l'État de droit, ou l'État
éthique des auteurs allemands, et vous vous apercevrez de suite que ce ne sont
là que des ombres sans corps, des mots qui semblent vouloir dire quelque chose
et qui ne signifient rien.
Nous avons peut-être eu tort de prendre à la lettre les termes que la précision
de la langue française obligeait notre auteur d'employer.
Au fond, ce n'est pas l'admiration pour les beautés de l'ordre social qu'il a
entendu reprocher aux économistes français, c'est l'admiration pour les beautés
de la libre concurrence.
Ce n'est pas du tout la même chose, car les économistes se plaignent
précisément de ce que l'ordre social actuel viole, en maintes occasions, la
libre concurrence. Mais ne chicanons pas là-dessus." (Pareto,
pp.35-37)
15. Une situation de « concurrence » devenait ainsi une situation où - l’ «
élasticité-prix en monnaie de l’offre de marchandise » était supposée infinie,
et donc où - l’inverse de cette élasticité était supposé nul. La notion de
"concurrence" a fait florès depuis lors: elle a été l'objet de diverses
qualifications, d’abord, au XIXème siècle comme "concurrence pure et parfaite",
puis au XXème siècle, comme "concurrence imparfaite", etc. ...
Elle a donné lieu à une littérature économique abondante qui a tendu à
privilégier le « prix en monnaie de la marchandise » correspondant à l’égalité
du marché sur le couple « prix et quantité de marchandises » 4) de
l’égalité.
4)
Soit dit en passant, cela ne doit pas cacher que d’autres économistes ont fait
le choix opposé, celui de privilégier la « quantité de marchandises » sur le
couple « prix et quantité».
Exemplaire est la quantité du « marché de l’emploi » à l’incitation de
Keynes.
Et ainsi aujourd’hui, il est habituel d’entendre parler de l’emploi d’équilibre
éloigné du plein emploi, sans que les prix soient évoqués.
Cela ne doit pas cacher non plus que d’autres économistes ont généralisé la
démarche en considérant l’équilibre des marchés. Ils ont privilégié sur le
couple « prix et quantité d’équilibre », les quantités de l’équilibre
économique.
Exemplaire est, en France, est un des résultats de la démarche, à savoir la
comptabilité nationale…
IV. L’oubli de la notion de « fixation du prix en monnaie » de la
marchandise par une autorité...
16. Ce faisant, pour autant qu’ils s’en étaient aperçus (ce dont on peut
douter…), les économistes de l’« élasticite-prix en monnaie infinie » de la loi
d’offre de marchandises n’ont pas insisté, comme ils auraient dû s’y
astreindre, sur le fait que la notion d’ « inverse de l’élasticité-prix infinie
» pouvait aussi être interprétée par une notion économique de nature
diamétralement opposée à celle de « concurrence ».
Cette notion n’était autre que la « fixation du prix en monnaie de la
marchandise » par une autorité, par la puissance publique, par sa
réglementation.
A défaut que la variation de l’offre de marchandises n’ait pas d’influence sur
son prix en monnaie, la réglementation en question par l’autorité en fixait le
prix en monnaie …
Géométriquement, c’était la même chose, « une droite verticale dans le plan
(prix, quantité) » d’abscisse correspondant au prix pour montrer l’offre de
marchandises.
17. Ainsi, quand Pareto a écrit que
« les biens économiques se distribuent sous l’action de la concurrence »
(Pareto, op.cit. §416, p.299),
il signifiait
autant, mais sans le savoir ni le dire, qu’ils se distribuaient sous l’action
de la « fixation des prix en monnaie » des marchandises par les pouvoirs
publics du fait de la référence à l’élasticité-prix infinie de l’offre de
marchandises supposée …
Il cachait sans le vouloir l’alternative entre « concurrence » et « fixation
des prix en monnaie », à ma connaissance.
Cela explique, peut-être, toutes les erreurs dont ses propositions ont été
l’objet aux Etats-Unis d’Amérique à partir de la décennie 1930 puis partout
dans le monde par la suite et qui consistaient à confondre « économie de
concurrence » et « économie de fixation réglementaire des prix en monnaie
»...
18. Jamais d’ailleurs l’alternative entre « concurrence » et « fixation du prix
en monnaie » par les hommes de l'état n'a été évoquée, à ma connaissance
!
Elle est pour le moins discutable.
L’alternative est une véritable ambiguïté de l’interprétation économique de la
notion algébrique.
Elle s’ajoute à la méthode première du savant économiste de l’époque – Cournot
pour ne pas le nommer - qui avait consisté à construire un « modèle du marché »
; puis à donner une interprétation économique à la théorie mathématique
(algébrique, géométrique ou algébrico-géométrique 5)) qu’il en
tirait…
5) http://www.cnrs.fr/insmi/spip.php?article1746
https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-mille...trie-algebrique
Et le principe
de la succession des éléments de la méthode est pour le moins discutable.
6)
6) target="_blank"
http://blog.georgeslane.fr/post/2016/10/15...9t%C3%A9-perdue.
19. La principale raison de la discussion est que la « fixation du prix en
monnaie » par l’autorité crée des "marchés noirs" et cache ainsi des coûts
économiques jamais évoqués tandis que la « concurrence » ne cache que des «
marchés blancs», moins de coûts économiques et, grâce à cela, peuvent se
dérouler la liberté économique, l’innovation et le progrès social de chaque
personne.
On peut se demander pourquoi Pareto ne s’était guère montré intéressé par les
coûts en question quoique ces derniers fussent essentiels.
V. L’oubli de Pareto … au profit d’Edgeworth ou Bowley.
20. L’explication de la valeur que Pareto a proposée a été imputée, par la
suite, par les économistes à Edgeworth ou à Bowley.
En effet, en 1972, Vincent J. Tarascio, économiste de l'Université de Caroline
du Nord à Chapel Hill (Etats-Unis d’Amérique), a relevé dans un article du
Western Economic Journal intitulé target="_blank"71;
A Correction: On the Genealogy of the So Called Edgeworth Bowley Diagram"
:
"Presumably, when a tag bearing an individual's name is attached to a concept
or conceptual device, it is done to designate priority of discovery.
In that case, the box diagram so extensively used in the literature and
generally attributed either to Edgeworth or to Edgeworth and Bowley is
mislabelled.
To my knowledge, the box diagram does not appear anywhere as such in
Edgeworth's writings, and Bowley was not the first to use the box device.
The purpose of this note is to show where and when the diagram really
originated. It is curious that, with very few exceptions, when the box device
is attributed to Edgeworth or Edgeworth-Bowley, no sources are cited at
all.
So far as Edgeworth is concerned, in the few instances where a source is cited,
it is Mathematical Psychics (188l), but usually without page
reference.
Baumol alone, among the authors I have consulted, gives a page reference.
Neither on that page nor anywhere else in Mathematical Psychics nor in
the three volumes of Edgeworth's Papers
Relating to Political Economy is a box diagram to be found.
It might be argued that the idea of a box construction is suggested in
Mathematical Psychics in either of two diagrams (pp. 28 and
114).
Can Edgeworth's graphs be converted to a box apparatus by simple geometric
manipulation?
The answer is no - a geometric manipulation of Edgeworth's diagram on page 28
of Mathematical Psychics results in a box diagram which is nonsensical
in terms of the conventional box diagram.' "
Et Tarascio d'en arriver à retracer les origines de la soi-disant « boîte de
Edgeworth – Bowley » à partir du Manuel d’économie politique de Pareto
(1905).
Il montrait ainsi que Pareto, non pas Francis Ysidro Edgeworth, fut le premier
à présenter le diagramme de la boîte, sous sa forme contemporaine.
L’intérêt de la « boite de Pareto » était de montrer que le prix d’une
marchandise en une autre résultait de l’accord d’échange dont étaient convenues
deux personnes sur deux (quantités de) marchandises.
Le prix d’une marchandise était un taux d’échange convenu entre deux personnes,
une quantité unitaire convenue d’une marchandise dans l’autre, par exemple,
dans ce qu’on dénommait alors « monnaie ».
21. Pourquoi alors a-t-on appelé, par la suite, "boite d'Edgeworth-Bowley", la
« boite de Pareto »?
Quatre années plus tard, en 1976, James L. Weatherby Jr., économiste de
l'Université du Texas à Austin, a pris la balle au bond dans un article écrit
dans la revue Economic Inquiry intitulé target="_blank"220;Why
Was It Called an Edgeworth Bowley Box? A Possible Explanation” (en
français, "Pourquoi l'a-t-on appelée boite d'Edgeworth Bowley? Une explication
possible.").
Weatherby Jr. ne s'est pas intéressé à l'oubli de Pareto, fondateur attitré de
la « boite », mais a recherché la cause de l'oubli.
J'en extrais les propos suivants.
"In a recent paper, Vincent J. Tarascio (1972) has traced the origins of the
so-called Edgeworth-Bowley Box Diagram to Pareto’s Manual.
His evidence shows that Pareto, not Edgeworth, was the first to present the box
diagram in its contemporary form.
Tarascio leaves unanswered the question why the box diagram was attributed to
Edgeworth and Bowley rather than Pareto.
This note advances one possible explanation.
Marshall’s first edition of the Principles in 1890 contained an appendix at the
end of Book V entitled “A Note on Barter.”
In this appendix Marshall discussed the indeterminacy of the “contract” between
two individuals with the use of his famous apples and nuts example.
Edgeworth (1891a) in an article in the March 1891 issue of Giornale degli
Economisti took issue with Marshall’s interpretation of the “contract” process,
arguing that the indeterminancy was the result of the lack of competition
rather than the fact that the marginal utilities of both goods were changing as
Marshall had maintained.
Edgeworth used the diagram which is superimposed on the Pareto Box in Figure
1.5)
_______________
5)
The figure actually used by Edgeworth was the insert rotated ninety degrees
clockwise so that OX becomes the horizontal axis which measures the quantity of
apples exchanged while the vertical axis, OY, measures the quantity of nuts
exchanged.
Edgeworth used this diagram to show that the final equilibrium could be c or d’
or any point on the contract curve between Q and P.
As may be seen, this figure represents the process of determining a Pareto
Superior point to 0, and can with liberal interpretation be called a 'box
diagram'. 6)
_________________
6) As pointed out by Jaffe (1974, p. 344) the point 0 was never clearly
specified by Edgeworth, in his Mathematical Psychics, a fact which made the
limits of his “box” indeterminate."
VI. Conclusion.
22. Au fondement de l’économie politique, il y avait au XIXème siècle, la «
théorie de la valeur » (cf. Asser, 1893 et target="_blank" ce billet de juin
2015).
Les quantités de marchandises qu’étaient l’offre ou la demande de marchandises
étaient des valeurs, tout intermédiaire des marchandises était une valeur, ce
qu’on dénommait « monnaie » était une valeur, les prix en monnaie étaient des
valeurs.
Rétrospectivement, on peut envisager que la « valeur », « prix en monnaie d’une
marchandise », était
- autant une cause non définie des lois d’offre et de demande de marchandises,
une égalité des lois (cf. Cournot) ou un rapport de l'offre à la demande (cf.
Mill) entre deux populations de personnes
- qu’un "taux d'échange" convenu de deux marchandises entre deux personnes (cf.
Pareto).
Bref, la « valeur » était multiple et n’était pas, en particulier, à opposer au
« prix » … contrairement à ce que les socialistes sont arrivé à faire croire à
tout un chacun jusqu’à aujourd’hui inclus (cf. le Dictionnaire de science
économique où A. Scannavino définit le mot « valeur » à partir de l’opposition
entre « valeur » et « prix »…) 7)
7) Cf. Les Echos, 17 novembre 2003.
23. En suivant la méthode qui a consisté à interpréter la notion algébrique d’«
élasticité-prix infinie » de l’offre de marchandises supposée, en termes de «
concurrence », des économistes ont oublié la « fixation des prix en monnaie »
par les pouvoirs publics, autre interprétation possible,
En tant que méthode, l’interprétation de la notion mathématique en termes de
concurrence devrait donc être abandonnée car elle n’est pas séparable de la
fixation des prix en monnaie par l’autorité et car les deux propositions sont
antithétiques.
Elle devrait l’être d’autant plus à cause de toutes les implications ambigües
qui conduisent à ne pas mettre l’accent sur ce que des économistes ont caché ou
ignoré, à savoir les coûts des marchés (« marché blanc » pour l’un, « marché
noir » pour l’autre).
Elle ne conduit à rien sinon à détourner du bon sens, à savoir de celui de
l’amoindrissement des coûts économiques par les gens du fait de la
liberté.
La méthode est d’autant moins rationnelle qu’en théorie, la notion de « marché
» ne devrait pas être limitée à ce type d’échange de « valeurs » entre deux
populations de personnes, inventé par Cournot.
Elle devrait aussi inclure l’échange synallagmatique développé par Pareto,
qu’il soit direct ou indirect.
Elle devrait surtout inclure le fait souligné par Say qui voulait que la
personne, toute personne, offrît des marchandises dans un premier marché pour
pouvoir demander des marchandises qu’elle préférait dans le second
marché.
Etant entendu que l’intermédiaire des échanges qu’est ce qu’on a dénommé «
monnaie » existe, le fait de Say exclut que les marchés « à la Cournot » ou « à
la Mill » qu’en déduisent les économistes depuis lors, soient agrégés en un
grand marché unique ou des marchés segmentés.
Par exemple, l’équilibre économique général ou l’équilibre macroéconomique qui
en sont déduits, n’ont pas de signification économique, ils sont des
absurdités.
Mais, ayant mis de côté l’idée de Say qui voulait que la personne, toute
personne, offrît des marchandises dans un premier marché pour pouvoir demander
des marchandises qu’elle préférait dans le second marché, ils ont oublié qu'il
empêchait d’envisager, en théorie, une seule égalité ou un seul équilibre des
marchés, mais en nécessitait au moins deux successifs à considérer, l’un en
relation avec l’offre qui cache une demande (« marché de l’offre »), l’autre en
relation avec la demande qui cache l’offre (« marché de la demande »).
Tout reste à faire dans le domaine.
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