Beaucoup se félicitent aujourd'hui
- de la baisse du prix en monnaie du baril de pétrole (cf. par exemple http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-0...unters-stimulus),
- des taux d'intérêt nuls, ou presque, décidés par les banques centrales,
et
- de la baisse du prix de l'€uro en "monnaies" autres.
Hier ils ne savaient que faire contre les phénomènes opposés.
Aujourd'hui, ils anticipent, selon les conséquences qu'ils en tirent plus
ou moins sans raison, le renouveau de la croissance économique en
France.
Ils oublient au passage les prix réglementés par les hommes de l'état
qui continuent à être appliqués comme en matière d'organismes de la sécurité
sociale ou, depuis peu, en matière de logements dans les grandes villes.
Qu'à cela ne tienne.
Peu s'interrogent surtout sur la doctrine nouvelle qui a vu le
jour au XXème siècle et qui voulait que
- les prix en monnaie des marchandises n'importassent point en
économie politique et
- la monnaie, l'intérêt et l'emploi devinssent le totem de la causalité
économique.
Elle a tout emporté (un target="_blank" exemple
étranger) avec, en particulier, les entristes qu'ont été les hommes
du ministère des finances et de son complice, le target="_blank" monopole
privilégié depuis 1946 qu'est l'I.N.S.E.E.
1. L'équilibre économique.
En principe, quand il y a "intermédiaire de l'échange" selon
l'expression de J.B. Say (cf., en
particulier,  target="_blank";Catéchisme
d'économie politique, 1815), quand ce qu'on dénomme
"monnaie" existe en tant que tel comme dans la réalité présente,
l'acte d'échange de la personne est indirect (cf. ce target="_blank" texte de septembre
2015).
C'est, pour la personne, une offre de marchandises suivie d'une
demande de marchandises autres et non pas une offre de marchandises pour une
demande de marchandises autres immédiate, que recouvre l'échange
direct.
Il n'y a pas "simultanéité" des deux actions sauf à faire
l'hypothèse spécifique, mais absurde, de la "double coïncidence des
besoins/désirs" des gens ou à accepter la rouerie du langage par
les hommes de l'état.
L'échange indirect ne saurait cacher une double coïncidence des
besoins/désirs des gens.
Autrement dit, la personne offre des marchandises avant d'en
demander, elle a un "pouvoir de vente" avant d'avoir un
"pouvoir d'achat".
L'acte d'échange de la personne est donc une succession, un processus
qui passe du pouvoir de vente au pouvoir d'achat.
Autrement dit encore, l'offre de marchandises par la personne va de pair
avec une demande émanant d'autrui ("marché synallagmatique" ou
marché notionnel ou organisé), fin d'un échange indirect de celui-ci.
Puis sa demande de marchandises va de pair avec une offre d'autrui, début
d'un échange indirect pour celui-ci.
2. L'équilibre économique général.
La notion d'équilibre économique général a été définie par des
économistes depuis le XIXème siècle et appuyée, le cas échéant, sur des
considérations mathématiques du type "égalité de l'offre et de la
demande d'un ou plusieurs marchés".
Mais elle n'est pas la limite d'un processus des actions d'échange
des gens comme l'ont prétendu et le prétendent certains économistes, que
cette limite soit
- attendue économico-mathématiquement ou
- supposée dépassée en tant qu' "infini actuel" (cf. ce target="_blank" texte
de mai 2012).
Le processus est erroné en tant que tel car est caché le principe de
l'échange indirect qui exclut toute limite des échanges étant donné la
"non double coïncidence des besoins/désirs".
De plus, l'équilibre économique général avec monnaie est nécessairement
éphémère.
Les équilibres se suivent et leurs éléments ne sauraient être comparés
(cf. target="_blank" Friedrich
von Hayek (1970), Droit, législation et liberté0, tome 2,
chap.12).
Ou bien alors, et toujours sans raison expliquée, le processus est
proposé pour faire admettre, sans le dire, qu'à terme, ce qu'on
dénomme "monnaie" sera devenue inutile, ne diminuera plus le
coût de l'échange car celui-ci serait devenu nul, et la monnaie aura disparu
(cf. ce target="_blank" texte
d'avril 2014) ...
Erreur économique sur erreur économique.
En attendant, une chose est certaine : l'équilibre économique général,
cher à certains mathématiciens qui se prennent pour des économistes, s'avère
en contradiction avec la succession perpétuelle des actions d'échange
indirect des gens.
Il y a un antagonisme fondamental entre le résultat
économico-mathématique qu'est l'équilibre économique général et la situation
des processus successifs où les gens s'engagent par l'intermédiaire
de l'échange indirect.
L'un est absurde, l'autre est un fait
3. Echanges et prix.
Les prix des marchandises résultent des échanges convenus par les gens ou,
si l'on préfère, des marchés aboutis, conclus.
Depuis longtemps, depuis que la monnaie a été inventée, les prix ne sont
plus relatifs, mais exprimés en monnaie.
Jusqu'aux réglementations des décennies 1930 puis 1970 (cf. target="_blank" texte d'août 2013 ), ce que les
prix étaient, résultait d'échanges de marchandises contre monnaie désirés par
les gens.
Soit dit en passant, depuis ces deux décennies, les peuples acceptent de
dénommer "monnaie", des marchandises qui n'en sont pas.
Combien de temps cela durera-t-il encore, personne ne peut le prévoir...
Les prix en monnaie des marchandises, aspect de l'équilibre économique
général, étaient un moment éphémère, sans lendemain, des échanges
indirects concernés.
Les prix succédaient aux prix, les quantités de marchandises
correspondantes aux quantités de marchandises correspondantes.
Originalité méconnue ou trop souvent oubliée, les prix en monnaie cachent
les quantités de monnaie unitaires convenues qu'ils sont aussi, entre les
parties à l'échange ou au marché qui permettent la comptabilité générale des
échanges et le calcul économique (cf. ce target="_blank" texte de mai
2013).
Ce point est rarement évoqué.
Il est essentiel.
L'équilibre économique n'est jamais qu'un ensemble de quantités de monnaie
unitaires convenues (les prix en monnaie...) et de quantités de marchandises
totales convenues afférentes.
L'addition de ces quantités de monnaie unitaires et des autres quantités
de marchandises définit la quantité de monnaie en circulation (cf. ce target="_blank" texte de décembre 2014).
4. Quid des variations de prix en monnaie.
Les variations des prix des marchandises ont longtemps témoigné, selon la
façon de s'exprimer qu'on privilégiait, :
- de changements, de troubles ou de perturbations économiques qu'elles
résolvent,
- de désaccords ou de disharmonies entre offre et demande de deux parties
ou d'un marché,
- d'une surproduction ou d'une sous consommation de marchandises et
- d'une "crise", extrême de la perturbation.
Ces variations cachaient une ribambelle de phénomènes-causes qu'ont
essayés de canaliser les savants de l'économie politique.
Par exemple, il y a quatre-vingts ans, Jacques Rueff insistait sur les
perturbations provoquées par les actions des hommes de l'état dans une
conférence de 1935.
Remarquons en passant qu'à cette époque, des économistes
commençaient à intégrer la nouvelle théorie physique de l'information à l'économie
politique et voyaient dans les prix en monnaie des marchandises et leurs
variations, des informations.
Ils devenaient une nouvelle considération économique ...
Rien ne justifiait que les prix en monnaie ne variassent pas ou qu'ils
variassent dans une proportion décidée par les hommes de l'état, sans avoir
de relation avec les quantités de marchandises échangées, avec l'équilibre
économique général.
5. Equilibre économique général et stabilité des prix.
A défaut de tout cela, implicitement, des économistes ont voulu, dans ce
même passé, que la stabilité des prix en monnaie des marchandises, libres ou
fixés, qui résultaient de la notion d’équilibre économique général, fût le
fin du fin pour la croissance économique, que celle-là soit définie par un mathématicien
économiste
- comme une "concurrence pure et parfaite des marchés" -
processus prétendu spontanée - ou
- comme une réglementation étatique - processus purement dirigiste -.
Soit dit en passant, dans ce cas, le mathématicien confond, par son
recours à des variables mal définies par ses soins, deux variables de
principes diamétralement opposées en pratique, oxymore par excellence.
6. L'inversion de la causalité.
Etant donnée cette dernière situation, des économistes se sont faits forts
au XXème siècle de déclarer que les variations de prix en monnaie des
marchandises qu'ils identifiaient à une "crise", n'étaient pas le
remède naturel et logique à l'équilibre économique général éphémère, à la
conjoncture.
Ils ont affirmé qu'elles en étaient la cause.
Et ils ont prétendu expliquer par des théories plus ou moins longues et
fumeuses que les actions des hommes de l'état étaient le "bon"
remède à la "mauvaise" conjoncture (exemplaire est target="_blank" l'ouvrage
du magicien de Cambridge en 1936, et target="_blank" ses élucubrations).
Et ils ont été écoutés.
7. Un dernier mot.
Et on n'en est jamais sorti, au moins en France.
Ce fut l'augmentation permanente des dépenses de l'état, des déficits
croissants et une accumulation de dettes inimaginables pour remédier aux
phénomènes évoqués en introduction.
Ce fut aussi des prix en monnaie des marchandises qui ont varié de gré ou
de force, on ne sait, et sur les informations de quoi peu d'économistes
se sont penchés depuis lors.
L'€uro a remplacé le franc
français.
Folles thèses, foutaises.