Si vous additionnez la dette de tous les pays du
monde, vous obtenez la somme faramineuse de 63 trillions de
dollars.
Dans le meilleur des mondes, les gouvernements empruntent de l’argent
uniquement pour couvrir des déficits à court terme ou pour financer des
projets critiques pour l’économie. Cependant, à travers le globe, les nations
ont embrassé l’idée qu’avoir un déficit annuel est tout à fait normal. Cependant,
cette accumulation de dette est malsaine aussi bien pour les pays concernés
que pour l’économie mondiale.
Les États-Unis sont un excellent exemple de mauvais élève de la
dette : ce pays n’a plus enregistré d’excédent budgétaire depuis 2001,
lorsque son budget fédéral n’était encore que de 6,9 trillions de dollars
(54 % du PIB américain). Aujourd’hui, la dette américaine a explosé
jusqu’à environ 20 trillions de dollars (107 % du PIB), alors que les
États-Unis représentent 31,8 % de cette dette mondiale nominale.
Les rois de la dette
Dans l’infographie d’aujourd’hui, nous nous penchons sur 2 indicateurs
importants : la dette en tant que pourcentage de la dette mondiale, et le
ratio dette/PIB.
Penchons-nous sur les 5 « leaders » de chaque catégorie, en
commençant par le pourcentage de la dette par rapport à la dette mondiale :
- États-Unis : 19,947 trillions (31,8 % de la dette
mondiale)
- Japon : 11,813 trillions (18,8 % de la dette
mondiale)
- Chine : 4,976 trillions (7,9 % de la dette
mondiale)
- Italie : 2,454 trillions (3,9 % de la dette
mondiale)
- France : 2,375 trillions (3,8 % de la dette
mondiale)
Rien qu’à eux seuls, ces 5 pays totalisent 66 % de la dette mondiale
nominale, soit un total de 41,6 trillions de dollars.
Désormais, voici les champions du ratio dette/PIB :
- Japon : 239,3 % du PIB
- Grèce : 181,6 % du PIB (note : la stratégie de
sauvetage de la troïka marche du tonnerre !)
- Liban : 148,7 % du PIB
- Italie : 132,6 % du PIB
- Portugal : 130,3 % du PIB
Si seuls le Japon et l’Italie sont considérés comme des économies majeures
à l’échelle mondiale, les niveaux d’endettement de pays tels que la Grèce et
le Portugal sont également importants à suivre.
Dans le scénario de base du FMI évoqué par Bloomberg, la dette de la Grèce
atteindra 275 % du PIB en 2060 alors que ses besoins de financement
représentent 62 % du PIB. (source : Visual Capitalist).
Le service de la dette explose aux États-Unis
Dette et taux qui montent ne font pas bon ménage : si vous devez
encore être convaincus, voici les évolutions du service de la dette
américaine. La situation pourrait être bien pire si Mme Yellen n’avait pas
maintenu les taux à des niveaux déprimés pendant des années. Cela n’a pas
empêché le service de la dette américaine d’atteindre un record nominal pour
l’année fiscale 2017 : rien que pour rembourser les intérêts, les
contribuables américains ont dû verser au Trésor plus de 458,5 milliards de
dollars.
Mais comme nous l’avons dit, les choses auraient pu être bien pires :
comme le note SRSRoccoReport qui a préparé le tableau ci-dessus, en
1988 le service de la dette américaine s’éleva à 214 milliards de dollars
alors que la dette n’était que de 2,6 trillions. C’est toute la différence
que font des taux moyens annuels sur les obligations ou 8,2 % ou à 2,3 % (la
moyenne de l’année fiscale 2017). Si nous avions connu la même situation sur
le front des taux comme 88, le service de la dette se serait élevé à 1,67
trillion.