Vous
pourriez penser que les choses vont mal : la crise économique prend
ses aises, les nuages s’amoncellent entre Israël et l'Iran, on
massacre en Syrie, la Corée du Nord persiste, Vladimir Poutine est
à nouveau président, Sarkozy l’est toujours, Hollande pourrait
l’être bientôt, Mélenchon existe.
Vu
au travers du prisme des actualités quotidiennes, on se lamente
facilement sur l’état du monde.
Nous
vivons pourtant au meilleur moment de l’Histoire. Voici pourquoi.
1.
Selon l'Organisation des Nations Unies (ONU), on vit de
plus en plus longtemps, en particulier dans les régions du monde les
moins développées. En 1900, l’espérance de vie
moyenne à la naissance était d’environ 30 ans. Au cours
de la période 1950-1955, elle était de 46,6 ans. Entre 2005 et 2010, elle est
passée à 67,6 ans. On vit en moyenne 15 ans de plus
aujourd’hui dans les pays en développement que dans le pays le
plus développé il y a un siècle. Le sida et le paludisme
perdent du terrain. Depuis que l’Afrique du Sud a commencé
à prendre le sida au sérieux, l’espérance de vie dans
ce pays est passée de 54 à 58 ans entre 2005 et 2010.
2.
L'extrême pauvreté diminue dans le monde
entier. En 2000, lorsque l'ONU a
fixé comme objectif de réduire de moitié d'ici 2015 le
pourcentage de personnes vivant dans un état d’extrême pauvreté,
même les rédacteurs des « objectifs du millénaire
pour le développement » n’y croyaient pas. Pourtant,
la Banque mondiale a estimé en février que, malgré la
récession, cet objectif a été atteint en 2010. En 2008, 1,29 milliard de personnes
vivaient en dessous du seuil de pauvreté de 1,25 dollars par jour. Pour
la première fois depuis le début des mesures, la plupart des personnes
vivant en Afrique se situaient au-dessus de ce seuil. Et la situation a continué de
s’améliorer depuis. En mars 2012, le pourcentage de la
population n’ayant pas accès à l’eau potable a
diminué de moitié par rapport à 2000, avec 5 ans
d’avance sur les objectifs du millénaire.
3.
L’état de Droit
progresse de façon assez constante depuis le début des
années 1990. Et depuis la fin
du XVIIIème siècle, le nombre de dirigeants politiques
qui ont été contraint d'accepter la primauté du Droit sous
une forme ou une autre n’a cessé d’augmenter.
4.
Comme l’arbitraire de l’État, la violence étatique
diminue elle aussi. Le nombre de décès dû aux guerres a chuté de 90% depuis 1940. Depuis 1975, les
frontières politiques sont restées fixes : aucun État n’a
durablement envahi son voisin (Saddam Hussein n'a pas réussi à
conquérir le Koweït en 1990 ; son armée l'a envahi, mais elle
en fut bientôt chassée). En 1982, l'Argentine et la
Grande-Bretagne se sont battues pour le contrôle des îles
Falkland ; les deux État préfèrent
aujourd’hui se quereller par médias
interposés. Cette disparition
des guerres de conquête est assez peu soulignée.
5.
L'effondrement de la criminalité violente se
poursuit. Par exemple, Eurostat a signalé récemment que dans
« la plupart des pays de l'UE, les taux de criminalité ont
diminué de façon constante depuis 2002 environ ». La
criminalité violente aux État-Unis
est à son niveau le plus bas depuis 40 ans. Et même à São
Paulo, les homicides ont diminué de 75% entre 2001 et 2008.
6.
La maîtrise personnelle de
la natalité augmente dans les pays en développement. Par
exemple, on comptait environ 7 enfants par femme en Iran en 1984 ; on en
compte 1,87 en moyenne aujourd’hui. Cette maîtrise est une bonne
chose pour la santé et la situation économique des femmes les
plus pauvres.
Dans
l'ensemble, on vit sur Terre de manière moins pauvre,
désagréable, brutale et courte que par le passé.
Il faut aussi célébrer
ces grandes avancées humaines contre la mort, la maladie, la barbarie
de l’Etat et des individus.
Certains
diront que prendre bonne note de ces progrès humains peut inciter
à la paresse. En fait, leur célébration ne fait
qu’encourager à l’action. Ils
sont la preuve que la recherche médicale, l’instruction,
l’insoumission rendent le progrès possible.
7.
C’est là la septième raison d’être
optimiste : l’action humaine peut être une force pour la
paix, le développement et la prospérité.
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