C’est un rapport allemand, de l’école European School of
Management and Technology de Berlin (ESMT), qu’il affirme : des 220 milliards
d’euros du plan d’aide à la Grèce, 210 milliards ont servi à renflouer les
banques du pays. Article d’ekathimerini.com, publié le 4 mai 2016 :
« Environ 95 % des 220 milliards d’euros versés à la Grèce
depuis le début de la crise financière sous forme de prêts dans le cadre du
mécanisme de renflouement ont servi à renflouer les banques européennes. Ce
qui signifie qu’environs 210 milliards d’euros ont atterri sur les comptes du
secteur bancaire européen tandis que seulement 5 % ont garni les caisses de
l’État, d’après une étude de l’European School of Management and Technology
(ESMT) de Berlin.
« L’Europe et le FMI ont, durant ces dernières années, sauvé les
banques et d’autres créditeurs privés, » conclut le rapport, publié
hier dans le journal allemand Handelsblatt. Le directeur de l’ESMT, Jorg
Rocholl, a déclaré au journal financier allemand que « les plans
de sauvetage ont principalement sauvé les banques européennes ».
L’étude de cette école de commerce a déterminé que 86,9 milliards d’euros
ont été utilisés pour rembourser d’anciennes dettes, 52,3 milliards pour le
paiement des intérêts et 37,3 milliards pour la recapitalisation des banques
grecques.
Les économistes qui ont participé à l’étude ont analysé de façon séparée
chaque crédit afin d’établir la destination de l’argent. Ils ont conclu que
seulement 9,7 milliards d’euros, soit moins de 5 %, ont contribué au
budget grec au profit du peuple.
« Tout le monde le soupçonnait, mais peu de gens le savaient.
C’est maintenant confirmé par cette étude : pendant 6 ans, l’Europe a tenté
en vain de mettre un terme à la crise grecque via des prêts tout en exigeant
des mesures et des réformes toujours plus dures. Les causes de l’échec se
trouvaient manifestement moins du côté du gouvernement grec que de la
planification des plans de sauvetage, » conclut le quotidien
allemand. »