Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
Cours Or & Argent

A cheval sur leurs principes

IMG Auteur
 
Publié le 04 avril 2011
648 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 1 vote, 5/5 )
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
0
envoyer
0
commenter
Notre Newsletter...
SUIVRE : Banque Centrale Bce
Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Les créanciers ne doivent surtout pas être « mis à contribution », entend-on dire en permanence, à l’occasion du renflouement des banques sinistrées ou des finances des Etats. L’expression fait sourire, car il ne s’agirait pas de leur présenter une addition imprévue, mais de ne rembourser que partiellement leurs prêts, leur faisant assumer les risques qu’ils ont pris et pour lesquels ils ont été rétribués en percevant des intérêts comprenant le montant d’une prime de risque.

Une enquête s’impose : pour quelle raison impérieuse cette « mise à contribution » devrait-elle être rejetée ? Klaus Regling, responsable du fonds de stabilité financière (EFSF), vient d’expliquer que « ce serait une mesure drastique, qui n’est pas en ligne avec l’approche que nous essayons de mettre en oeuvre ». Soit, mais encore ? « Si un gouvernement ne tient pas une promesse dans ce cas, certains pourraient se dire qu’un autre pays pourrait faire de même » a-t-il au final argumenté.

Pourtant, les taux montent dès à présent, sans qu’aucun défaut ne soit constaté, les marchés le justifiant par leur anticipation d’un risque futur. La punition intervient donc alors que le mal n’est pas fait. Dans ces conditions, pourquoi se priver de le faire ?

Mais il y a mieux à constater : les marchés ont adopté des habitudes auxquelles ils tiennent désormais beaucoup. Ils ne veulent plus prendre de risques, considérant que leurs investissements doivent être de facto garantis par l’Etat, qui ne peut faire défaut et doit renflouer les banques. En bonne logique, ce serait donc à eux de rémunérer l’Etat – qui les assure contre le risque – et non le contraire !

Revenons sur terre, si l’on peut dire ! C’est à propos de l’Irlande, que Klaus Regling réagissait en sortant son meilleur argumentaire. Car le feuilleton du sauvetage irlandais est loin d’être terminé.

Le nouveau gouvernement cherche toujours à obtenir une diminution du taux d’intérêt punitif imposé pour son sauvetage de 85 milliards d’euros. Faisant monter les enchères en évoquant la possibilité de restructurer la dette des banques irlandaises – renflouée à très grands frais sur fonds publics – en « mettant à contribution » les actionnaires seniors. Un principe auquel la BCE s’est immédiatement opposée, remisant dans un tiroir un projet de financement des banques irlandaises qui aurait soulagé la banque centrale du pays, qui avait elle-même pris la succession de la BCE pour lui être agréable… Rien n’est simple quand la patate est brûlante !

Le gouvernement a compris le message et fait amende honorable. Il n’est plus question de faire passer les banques européennes créancières à la caisse, les nouveaux besoins de financement des banques irlandaises ayant été opportunément estimés à 24 milliards d’euros, montant entrant dans l’épure négociée au départ. Mais ce n’est probablement que partie remise, car le trou financier des banques reste insondable.

Il reste encore à négocier un autre taux, celui de l’impôt sur les sociétés, assimilé à un dumping fiscal par les Français (qui affichent un taux supérieur sur le papier, dans la pratique en réalité inférieur), qui exigent avec les Allemands qu’il soit relevé, ce que les Irlandais refusent, considérant que c’est leur planche de salut.

Une réunion informelle de deux jours des ministres des finances, du 7 au 9 avril, sur les bords du Danube à Budapest, sera l’occasion rêvée pour tenter de démêler cet écheveau de la finance de haute volée.

Dans le rigoureux respect de ses nobles principes, cela va de soi.


Billet rédigé par François Leclerc

 


Paul Jorion

  

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.   

 

 

 

 

<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :5 (1 vote)
>> Article suivant
Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
Publication de commentaires terminée
Dernier commentaire publié pour cet article
Soyez le premier à donner votre avis
Ajouter votre commentaire
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX
Profitez de la hausse des actions aurifères
  • Inscrivez-vous à notre market briefing minier
    hebdomadaire
  • Recevez nos rapports sur les sociétés qui nous semblent
    présenter les meilleurs potentiels
  • Abonnement GRATUIT, aucune sollicitation
  • Offre limitée, inscrivez-vous maintenant !
Accédez directement au site.