Je ne sais pas qui a le premier
eu l’idée de taxer les robots, mais l’idée a depuis été embrassée par le
milieu universitaire, les socialistes, et la gauche radicale en général.
Et c’est aujourd’hui au tour de
Bill Gates, le fondateur de Microsoft, d’appuyer cette proposition.
Que voudrait faire Gates de l’argent
ainsi recueilli ? C’est très simple : le jeter dans les toilettes.
Lors d’un entretien avec Quartz,
Bill Gates nous explique pourquoi le robot qui vous vole votre emploi devrait payer des taxes.
Les robots volent les emplois
des humains. Mais selon Bills Gates, les gouvernements devraient taxer les
sociétés qui les emploient, afin de ralentir, au moins temporairement, l’expansion
de l’automatisation, et de financer d’autres types d’emploi. C’est une prise
de position frappante de la part de l’homme le plus riche du monde et du techno-optimiste
autoproclamé et cofondateur de Microsoft, l’un des géants de la technologie
de l’intelligence artificielle.
Dans un récent entretien avec
Quartz, Gates a expliqué qu’une taxe sur les robots pourrait permettre de
financer des emplois de prise en charge des personnes âgées ou de garde d’enfants,
dont nous avons aujourd’hui grandement besoin et pour lesquels les humains sont
particulièrement adaptés. Pour lui, les gouvernements devraient prendre ces
programmes en main plutôt que de se reposer sur les entreprises, afin que ces
emplois puissent aider avant tout ceux dont les revenus sont les plus
faibles. L’idée n’est pas totalement théorique : les législateurs de l’Union
européenne ont considéré l’imposition d’une taxe aux propriétaires de robots
pour financer la formation des employés qui perdent leur emploi en raison de
l’automatisation, bien que la proposition ait été rejetée le 16 février.
Pour Gates, « il est
nécessaire d’avoir la volonté de ralentir le rythme de l’automatisation et de
rehausser les taxes ».
Quartz : Que pensez-vous d’une
taxe sur les robots ? Elle part du principe que pour générer des financements
destinés à la formation d’employés, dans certains domaines tels que la
manufacture, qui voient beaucoup d’emplois automatisés, une chose concrète
que puissent faire les gouvernements serait de taxer l’installation de robots
dans les usines.
Nous verrons sans doute
apparaître des taxes qui viendront répondre à l’automatisation. A l’heure
actuelle, un employé humain qui effectue disons 50.000 dollars de travail
dans une usine, voit ses revenus taxés et doit payer une sécurité sociale. Si
un robot effectue le même travail, il devrait être taxé de la même manière.
Le magazine Fortune et
la taxe sur les robots
Le magazine fortune discute de
la taxe sur les robots dans Bill Gates Says Robots Should Be Taxed Like Workers :
L’idée de ce qui représente véritablement
une taxe sur l’efficacité pourrait sembler être un anathème pour la pensée
économique conventionnelle. Des décennies durant, la réaction dominante face
à l’automatisation a été que les employés qui perdent leur emploi se tourneraient
vers des rôles plus productifs, pour faire croître l’économie totale.
Mais cette thèse commence à se
fissurer – comme l’explique Gates, « les gens perçoivent l’arrivée des
robots comme une perte nette », et demandent plus d’engagements en
faveur de la protection des emplois, et des programmes de soutien aux
communautés affectées.
Bien que Gates se dise en faveur
d’une intervention du gouvernement dans la gestion des impacts de l’automatisation,
il fait deux remarques qui devraient interpeller les avocats du marché libre.
Gates nous dit d’abord qu’au
cours de ces vingt prochaines années, l’impact de la robotique et de l’intelligence
artificielle sera bien plus concentré que le remplacement soutenu des
travailleurs qui au eu lieu au fil du XXe siècle. Le marché ne sera pas
capable de faire face à lui seul à cette transition – et, comme le suggère
Gates, une majorité du potentiel de remise au travail se trouvera sur le
secteur public.
Deuxièmement, il pense que l’automatisation
ne sera pas autorisée à prospérer si le public lui résiste.
Une taxe sur l’efficacité
Grands dieux ! Il m’est difficile
de savoir par où commencer pour réfuter ces idioties. L’article ci-dessous
soulève cependant l’idée clé qu’est celle de la taxe sur l’efficacité.
Quatre questions
adressées à Gates
- Conserver des
employés pour quoi faire ?
- Comment le
gouvernement, Bill Gates ou qui que ce soit d’autre peut-il déterminer
le secteur vers lequel réorienter les employés ?
- Comment le
gouvernement peut-il savoir combien de postes seront nécessaires ?
- Qui va payer
la taxe sur les robots ?
Personne ne peut répondre aux
trois premières questions, et je peux personnellement répondre à la dernière.
Les robots ne paieront jamais de
taxes. Et si les propriétaires de robots ont un jour à en payer une, ils
feront grimper leurs prix en conséquence.
Ce que nous dit Gates
- Trop d’efficacité
est une mauvaise chose.
- Une monnaie
qui sert à acheter des biens et services est une mauvaise chose.
- Le
gouvernement sait mieux que vous quoi faire de votre argent.
Ultimement, les consommateurs
verseront 100% de la taxe sur les robots.
A dire vrai, ils en paieront
bien plus de 100%, parce que les bureaucrates du gouvernement gaspilleront au
moins la moitié des sommes levées en les déployant sur les mauvais secteurs
ou en surpayant les contrats accordés.
Un raisonnement
convoluté
Curieusement, Gates nous
conseille de taxer l’efficacité au point de la rendre inefficace, sans quoi l’efficacité
mourra d’elle-même parce que l’automatisation « ne sera pas autorisée à
prospérer si le public lui résiste ».