Il est souvent affirmé que les
personnes privées et institutions qui dénoncent la
stupidité des politiques entreprises au nom de la réduction des
rejets de CO2 sont vendues à des lobbys industriels et pétroliers
(A ce sujet, j'attends toujours un message amical de M. Desmarets...
Virement Paypal accepté ;-), alors que les promoteurs de ces
politiques sont des gens éclairés, qui ont compris qu'il
fallait tout entreprendre pour sauver la planète, totalement
désintéressés.
Naturellement, cette vision
manichéenne se révèle contraire à la
réalité. J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer
l'impudeur
du leader mondial des matériaux d'isolation bavant de
gourmandise devant les milliards que les propositions du Grenelle de
l'environnement lui promettent. Walter Williams, le plus grand intellectuel
noir-américain contemporain avec Thomas Sowell, revient quant à
lui sur la
duplicité du lobby agricole américain (mais celui
d'Europe ne vaut pas mieux), qui a réussi à obtenir de
très confortables subventions afin de pouvoir mener à bien ce
qui sera peut être une des politiques les plus néfastes du
nouveau siècle, la promotion des biocarburants, déjà dénoncée dans ces
colonnes. Extrait:
Let's look at some of the "wonders" of
ethanol as a replacement for gasoline.
Ethanol contains water that distillation cannot
remove. As such, it can cause major damage to automobile engines not
specifically designed to burn ethanol. The water content of ethanol also
risks pipeline corrosion and thus must be shipped by truck, rail car or
barge. These shipping methods are far more expensive than pipelines.
Ethanol is 20% to 30% less efficient than gasoline,
making it more expensive per highway mile. It takes 450 pounds of corn to
produce the ethanol to fill one SUV tank. That's enough corn to feed one
person for a year.
Plus, it takes more than one gallon of fossil
fuel — oil and natural gas — to produce one gallon of ethanol
(Note de VB: !!!) . After all, corn must be grown, fertilized,
harvested and trucked to ethanol producers — all of which are
fuel-using activities. And, it takes 1,700 gallons of water to produce one
gallon of ethanol.
On top of all this, if our total annual corn output
were put to ethanol production, it would reduce gasoline consumption by 10%
or 12%.
Ethanol is so costly that it wouldn't make it in a
free market. That's why Congress has enacted major ethanol subsidies, about
$1.05 to $1.38 a gallon, which is no less than a tax on consumers.
In fact, there's a double tax — one in the
form of ethanol subsidies and another in the form of handouts to corn farmers
to the tune of $9.5 billion in 2005 alone.
A part ça, seuls les lobbys
anti-lutte contre les rejets de CO2 défendent des
intérêts particuliers... Continuons:
There's something else wrong with this picture. If
Congress and President Bush say we need less reliance on oil and greater use
of renewable fuels, then why would Congress impose a stiff tariff, 54 cents a
gallon, on ethanol from Brazil? Brazilian ethanol, by the way, is produced
from sugar beet and is far more energy-efficient, cleaner and cheaper to
produce.
Ethanol production has driven up the prices of
corn-fed livestock — and thus prices of beef, chicken and dairy
products — as well as prices of products made from corn, such as
cereals. As a result of higher demand for corn, other grain prices, such as
soybean and wheat, have risen dramatically.
The fact that the U.S. is the world's largest grain
producer and exporter means that the ethanol-induced higher grain prices will
have a worldwide impact on food prices.
It's easy to understand how the public, looking for
cheaper gasoline, can be taken in by the call for increased ethanol usage.
But politicians, corn farmers and ethanol producers know they are running a
cruel hoax on the American consumer. They are in it for the
money.
Seul bémol, Mr. Williams, La
tromperie que vous dénoncez fort justement n'est pas
opérée aux seuls dépens du consommateur
américain, mais à ceux de tous les consommateurs du monde, à
commencer par ceux des pays les plus pauvres, dont l'alimentation
représente une plus large part du budget quotidien.
Le détournement de ressources
agricoles de valeur en quantité considérables pour nourrir nos
moteurs plutôt que les humains n'est pas seulement un non sens
scientifique et économique. C'est une escroquerie majeure contre
l'humanité, escroquerie dont, hélas, jamais un des promoteurs
ne sera traduit devant un tribunal.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France,
"Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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