Je vous parlais récemment du McEquipier, qui viendra bientôt
remplacer les caissiers McDonald's à 15 dollars de l'heure.
Il est tout à fait possible de
gagner 15 dollars de l’heure en travaillant à McDonald’s, du moins à Seattle.
Le tout est de faire mieux que cette machine :
Beaucoup de mes lecteurs ont
commenté pour me demander où peut bien être le mal. « Cette machine ne
concerne que le travail de caissier. Il y a d’autres emplois de cuisine qui
ne peuvent pas être remplacés ».
Voici par exemple ce qu’en
pense Chris :
Un équipier McDonald’s n’est pas simplement un
« caissier ». Une personne qui travaille à l’avant d’un restaurant
ne fait pas que prendre des commandes et rendre de la monnaie. Il s’occupe
aussi de préparer les boissons et des commandes du Drive. Il nettoie les
toilettes et la salle. Il participe si besoin à la préparation de la
nourriture, en mettant des frites dans l’huile, par exemple. Cette machine
est-elle capable de faire tout cela ? Si elle ne l’est pas, elle ne
remplace pas vraiment un équipier. Il y a habituellement deux ou trois
personnes en cuisine qui s’occupent de préparer la nourriture, et deux autres
à l’avant qui s’occupent de la prise de commandes, des paiements, de la
préparation des plateaux et des boissons, etc. Même si vous aviez une de ces
machines, vous auriez suffisamment de travail à donner à ces cinq personnes.
Vraiment ? Et qu’en est-il des robots-cuistots, des
robots-hôtesses et des robots-serveurs ?
Robots-cuistots, hôtesses et serveurs
Voici
l’extrait d’un article intitulé Robots
Greet, Cook and Deliver Dishes at this Restaurant in China, publié par le Times
of India.
En Chine, un restaurant emploie plus d’une douzaine de
robots pour cuisiner et servir les plats commandés par ses clients. Des
employés mécaniques accueillent les clients, leur apportent leur commande et
sont même capables de préparer viande et légumes dans un restaurant qui a
ouvert la semaine dernière à Kunshan.
« Ma fille m’a demandé d’inventer un robot, parce
qu’elle n’aime pas s’occuper des tâches ménagères », a expliqué le
fondateur du restaurant, Song Yugang.
Deux robots sont positionnés à l’entrée pour accueillir
les clients du restaurant, alors que quatre petits humanoïdes apportent les
plateaux de nourriture jusqu’aux tables.
En cuisine, deux gros robots bleus aux yeux rouges
s’occupent de frire et griller, et un autre est chargé de la préparation de
quenelles.
Song a annoncé au journal Modern Times que chaque robot
lui a coûté environ 40.000 yuans (6.500 dollars) – le salaire annuel moyen
d’un employé.
« Les robots sont capables de comprendre une
quarantaine de phrases courantes. Ils ne peuvent pas tomber malades ou
demander à prendre des vacances. Après avoir été chargés pendant deux heures,
ils ont une autonomie de cinq heures » a-t-il
ajouté.
Robots-serveurs
En Chine, un restaurant utilise une douzaine de robots
pour accueillir et servir ses clients. (AFP Photo)
Robots-cuistots
Cette photo, prise le 13 août 2014, montre un robot
faisant cuire des légumes dans la cuisine d’un restaurant, à Kunshan. (AFP
Photo)
Nul besoin d’humains
Beaucoup de gens m’ont fait parvenir cette vidéo : Humans Need Not Apply.
Elle dure 15 minutes et est très bien faite. Vous ne regretterez pas de
l’avoir regardée.
Les choses sont-elles différentes cette fois-ci ?
Le message de cette vidéo est que cette fois-ci, les
choses seront différentes. Qu’importe votre métier, vous courez un gros
risque.
J’ai déjà dit que sur le long terme, la technologie permet
de créer des emplois. Mais il y a parfois des périodes de création
destructrice qui ont l’effet contraire. Par exemple : combien de
millions d’emplois ont été créés par la révolution internet ? Ont-ils
tous disparu ?
Non. Et ils ne disparaîtront pas tous.
Nous avons pourtant entré une phase de création
destructrice, et des ordinateurs viennent nous dérober nos emplois. La
situation va-t-elle changer ? Je ne le sais pas, mais historiquement,
elle l’a toujours fait.
Pour ceux qui pensent que l’organisation actuelle est
permanente, le problème a des implications plus sévères encore.
Pour beaucoup de lecteurs, c’est la raison pour laquelle
nous avons besoin d’un « revenu garanti », et non d’un
« salaire minimum vital ». Réfutons vite cette idée fausse.
En payant les gens pour ne rien faire, ils ne sont
qu’encouragés à ne rien faire. Disposons-nous de suffisamment de ressources
énergétiques pour offrir à tous les habitants de cette planète un
« revenu minimum vital garanti » ?
La réponse est non.
Sur la productivité
L’état naturel des choses, lié à une productivité accrue
au fil du temps, est une hausse constante du niveau de vie, une augmentation
du temps libre et une baisse des prix.
La productivité et les avancées technologiques sont des
évènements déflationnistes.
Avant que n’entrent en scène la Fed et les banques
centrales en général. Les banques centrales sont déterminées à produire une
inflation de 2% ou plus dans un monde déflationniste.
C’est là que se trouve la source de la bataille autour des
« salaires minimums vitaux ».
Le problème, c’est que la monnaie ne va pas suffisamment
loin, et non que les gens ne gagnent pas assez. D’un point de vue réaliste,
personne ne devrait se soucier d’une baisse des salaires si la productivité
accrue engendre une baisse des prix accélérée.
Mais les banques centrales ne veulent pas que les prix
baissent. Et c’est aussi le cas de ceux qui contrôlent les actifs (les
banques, les bureaucrates et les plus riches).
Avec une Fed qui nourrit l’inflation, des bureaucrates qui
demandent un salaire minimum de plus en plus élevé, et une Fed qui maintient
les taux d’intérêt à un niveau très bas, les corporations ont toutes les
raisons du monde de remplacer leurs employés par des robots.
Deux solutions possibles
La solution n’est pas d’augmenter le salaire minimum. La
solution n’est pas de taxer les robots, comme le voudrait Paul Krugman. La
solution n’est pas un revenu garanti.
La solution est d’éliminer la Fed, d’éliminer le système
de prêts de réserve fractionnaire, et de donner au marché libre une chance de
créer des emplois à son rythme, sans l’intervention des banques centrales et
du gouvernement.
L’autre solution, à laquelle je n’adhère pas, est de tuer
des gens en se lançant dans une troisième guerre mondiale.