Tandis que les sources officielles prévoient un PIB américain de
plus de 20 trillions cette année, le chiffre réel est probablement bien
inférieur. À combien s’élève le PIB américain réel ? Tout dépend du mode de
calcul utilisé. Si on prend en compte la consommation énergétique et
l’augmentation de la dette américaine, il est probablement inférieur de 50 %.
Cela semble dingue de dire que le PIB américain est surestimé de 50 %,
mais si on se penche sur les chiffres fondamentaux, ça ne l’est pas tant que
ça. Malheureusement, les Américains ont été conditionnés pour penser que
l’argent pousse sur les arbres et que l’on peut sortir de l’énergie d’un
chapeau. On a besoin d’argent ? Il suffit de demander au Trésor d’en créer
via le crédit. On a besoin d’électricité ? Il suffit d’appuyer sur
l’interrupteur.
En raison de l’énorme complexité du monde d’aujourd’hui, la plupart des
citoyens ignorent la quantité phénoménale d’énergie et de travail nécessaires
pour produire les aliments, les biens, l’énergie et les matériaux que nous
consommons. Il n’est donc pas étonnant que le PIB américain puisse être
surestimé de 50 %.
Si on se penche sur les chiffres qui montrent que la croissance du PIB
mondial est en relation directe avec la croissance de l’offre en pétrole, il
est très facile de déterminer que les chiffres du PIB sont surestimés.
Cependant, il faut être capable de comprendre cette relation essentielle
« énergie = PIB ». Ce n’est pas enseigné dans les écoles, où on
insiste plutôt sur la loi de l’offre et de la demande.
En observant le graphique ci-dessous de Gail Tverberg, on peut voir que la
croissance est corrélée avec l’offre en pétrole. Lorsque la croissance de
l’offre en pétrole fut en baisse durant la période indiquée, la croissance du
PIB a connu la même tendance. Sur base de ceci, il est impossible pour une
nation d’augmenter son PIB sans augmenter sa consommation énergétique.
Un parfait exemple pour illustrer ce propos est la Chine, dont le PIB a
augmenté de concert avec sa consommation énergétique :
De
plus, alors que la Chine connaissait une augmentation à 2 chiffres de sa
consommation énergétique entre 2000 et 2008, son PIB a connu une croissance
similaire. On ne peut pas en dire de même pour les États-Unis, dont le PIB a
presque doublé depuis 2000 alors que sa consommation énergétique fut
stable :
(…)
De 1960 à 2000, les États-Unis affichaient des courbes similaires à celles du
graphique de la Chine ci-dessus. En 2000, quelque chose a changé. Il
semblerait qu’un magicien de l’énergie ait fait son apparition pour produire
de la croissance à partir de son chapeau. (…)
Certains diront que l’économie américaine bénéficie d’une efficience
énergétique à la hausse, ceci expliquant cela. Cela semble plausible, mais
malheureusement l’EROI, le retour sur investissement énergétique, baisse
considérablement depuis 2000. Ce qui signifie que l’efficience ne s’améliore
pas, mais s’empire. (…)
Non seulement cette croissance sur base d’une telle consommation d’énergie
est impossible, mais un autre paramètre à prendre en compte est l’explosion
de la dette publique américaine. Depuis 2000, le PIB américain est passé de
10,6 à 19,3 trillions de dollars alors que la dette atteignait les 15
trillions :
Autrement
dit, le PIB américain a augmenté de 9 trillions durant les 17 années précédentes
grâce à 15 trillions de dette. C’est pas beau ? (…)
Article de Steve St Angelo, publié le 28 février 2018 sur SRSroccoReport.com