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Cours Or & Argent

Des oublis, volontaires ou non...

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Publié le 22 août 2017
1497 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Article du Jour

Il est un fait que l’homme ignore en partie la réalité, économique ou autre, où il vit, dont il est un élément, et dont il essaie de s’échapper par la pensée ou par ce qu’il dénomme la « science ».

Libre à lui de croire ou d’avoir conscience que, par ses découvertes ou ses inventions (innovations), il amoindrit l’ignorance et affermit la connaissance acquise.

Il a toujours en face de lui le socialiste qui n’a que faire de tout cela, pour qui est seul important ce qu’il dénomme "inégalité entre les gens", sa certitude supportée par des statistiques du moment et des moments passés, et qui demande aux hommes de l’état de la réduire ... à l’égalité par les pires moyens, en dépit des privilèges étatiques qu’il voit d’un bon œil, à commencer, en général, par les siens dont il ne parle pas.

1. Sans ignorance de la réalité, pas de savant, pas d'action humaine.

L’économie subjectiviste a pour point de départ les notions d'ignorance et de temps... (cf. O’Driscoll et Rizzo (1996), The Economics of Time and Ignorance, 1ère édition 1985)

Je laisserai de côté la notion de temps (cf. ce billet de juin 2017) pour mettre l'accent

- non pas sur celle de l'ignorance (cf. billet d'avril 2017) ... ignorée en général car l'auteur se situe dans un contexte de certitude ou d'incertitude tout en confondant ignorance et incertitude … (cf. texte de Greenspan, 2000 sur la technologie de l'information : "...expansion of knowledge and its observe, reduction of uncertainty"),

- mais sur celle de la connaissance limitée.

2. Avec connaissance limitée de la réalité, action humaine et savant.

Hier, au début du XIXème siècle, dans le "Discours préliminaire" de son livre intitulé Traité d'Economie politique (1803), Jean-Baptiste Say (1767-1832) rappelait que :

"On a longtemps confondu 

- la Politique proprement dite, la science de l'organisation des sociétés,

- avec l'Economie politique qui enseigne comment se forment, se distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés."

Dans son Catéchisme (1815), il précisait:

"Qu’est-ce que nous enseigne l’économie politique ?

Elle nous enseigne comment les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la société."(Catéchisme, 1815, p.8)

En d’autres termes, en évoquant la « société », Say ne parlait pas d’une entité dotée de pensée comme l'institutionalisera la future « sociologie » (seconde moitié du XIXème siècle), mais d’un concept de la réalité ...

a). Développements.

Say a développé ses propos en expliquant, en particulier, que l'homme offrait des "valeurs" pour pouvoir en demander d'autres qu'il préférait - et non pas l'inverse comme le sèment et veulent le faire croire les marxistes depuis lors -.

Par "valeurs", il faut entendre des tas de notions (cf. billet de février 2017).

Quelque temps plus tard, Antoine-Augustin Cournot dans son livre intitulé Recherche sur les principes mathématiques de la théorie des richesses (1838), pour qui richesses et valeur échangeable étaient synonymes, a écrit qu'il fallait préférer l'idée abstraite aux idées accessoires :

3. Il faut bien distinguer

- l'idée abstraite de richesse ou de valeur échangeable, idée fixe, susceptible par conséquent de se prêter à des combinaisons rigoureuses,

- d'avec les idées accessoires d'utilité, de rareté, d'appropriation aux besoins et aux jouissances de l'homme, que réveille encore, dans le langage ordinaire, le mot de richesses : idées variables et indéterminées de leur nature, sur lesquelles dès lors on ne saurait asseoir une théorie scientifique."

(cf. ce billet de décembre 2016)

b). Offre et demande chez Bastiat.

Dans la foulée, bien avant les travaux de Friedrich von Hayek, Frédéric Bastiat (1850) a expliqué que l’offreur avait pour mobile la valeur qu'il avait choisi de produire, ses résultats ... tandis que le demandeur ne pensait qu'à l'utilité dont il avait besoin ou désirait, qu'il en tirait (Frédéric Bastiat 1850).

3. Sans savant économiste, des « marchés ».

Le "marché" était un type d’organisation qui pouvait être observé empiriquement dans l'espace et le temps.

Say, Bastiat, Walras, etc. s'y sont référés au XIXème siècle, mais aussi auparavant.

Et l'empirisme a continué jusqu'à aujourd'hui inclus (cf. Telser et Higginbotham, 1977) avec l'apparition des marchés de dérivées financiers de toute nature.

4. Avec connaissance limitée de la réalité, des savants ont "organisé" mathématiquement la notion de « marché ».

Les lois d'offre et de demande de "valeurs" ont été construites mathématiquement, au départ, par Antoine Augustin Cournot (1838) (cf. ce billet d'octobre 2016) qui a mis l'accent sur la géométric.

Les deux hypothèses portent sur les relations entre la quantité de valeurs et le prix en monnaie – le taux d’échange des valeurs convenu ou la quantité unitaire de monnaie convenue - quand celle-ci varie de "0" à "+ ∞".

La loi d'offre est monotone croissante, la loi de demande est monotone décroissante.

a. La manipulation.

Etant donné ces hypothèses, il y a la manipulation mathématique à quoi a procédé le savant par la suite.

Elle a consisté à se placer à l'intersection des deux lois, à l'égalité ou équilibre d'un concept qu'il a dénommé "marché", où il a interprété que l'égalité des prix et quantités de valeurs expliquait les lois d'offre et de demande des gens (cf. figure ci-dessous) et en a déduit des conséquences hypothétiques.                                             Figure

                               L'hypothèse du marché.

Faire référence à l'équilibre des prix et quantités de "valeurs" cache une partie de la réalité des échanges, à savoir ceux

- qui n'ont pas abouti, dans quoi il est habituel de voir des troubles, des perturbations, des frictions, des désordres, des catastrophes, des crises, etc. ... et

- pour quoi des économistes demandent, par ignorance, que les hommes de l'état interviennent pour les résoudre.

Par la suite, des économistes lui ont aussi juxtaposé

- la "théorie de l'équilibre économique général" ou

- la "théorie de l'équilibre macroéconomique"

où l'équilibre était l'"alpha" et l'"oméga" du raisonnement.

Ils ont transformé ainsi, selon eux, l'économie politique en science économique.

b. Incohérence.

Comment le prix peut-il à la fois

. être la variable qui explique les lois et

. se déduire de leur égalité ?

La question n'est pas évoquée à ma connaissance par nos économistes du "marché".

c. Autre hypothèse intimement liée.

Le savant met

- l'accent sur le prix d'égalité et

- de côté la quantité de valeurs d'équilibre, aboutie ou non.

Exemplaire est la "théorie des prix" qui est une façon erronée de parler puisqu'elle ne fait pas référence aux quantités de valeurs associées, échangées.

Les prix ne sauraient être séparés des quantités des valeurs, que les échanges aient abouti ou non (cf. ce billet d'août 2017).

d. Dernière hypothèse.

La dernière hypothèse faite est que le savant admet que les prix des valeurs peuvent varier.

Comme interprétation, certains voient dans les variations de prix et de quantités, au minimum des troubles, au maximum des catastrophes.

Et ils en déduisent que, pour les résoudre, il faut faire appel aux hommes de l'état, variable exogène introduite pour l'occasion et non justifiée ...

Aujourd'hui, les conseillers officiels des hommes de l'état et les économistes majoritaires appliquent leur prétendue science en enseignant non pas ce qu'a expliqué Say, mais la fiscalité, les prélèvements sociaux et la redistribution de richesses où les hommes de l'état sont supposés avoir des actions déterminantes.

Ils s'appuient d'ailleurs ou s'adossent aux statisticiens et à leurs données/informations sur le passé.

A aucun moment, tout ce grand monde économiste ne voit pas dans les variations de prix, des ajustements aux troubles.

5. Avec information, il y a invention ou innovation des gens.

Par "information" dans le monde à connaissance limitée qu'est la réalité, il faut entendre autant l'amoindrissement de l’ignorance que le renforcement de la connaissance  limitée, deux façons de parler de la même réalité.

Sauf à admettre la "génération spontanée", l'invention ou les innovations procèdent d'informations.

6. Sans action humaine, pas d'action d'échange de "valeurs" en particulier.

Sans action d'échange de "valeurs",

a. il n'y a pas d’information ;

b. il n'y a pas de prix ni de quantités de valeurs échangés possibles, ... mais des troubles estimés par certains...

7. Reste que les "valeurs" ne tombent pas du ciel...

Les "valeurs", les richesses, les informations, ne tombent pas en effet du ciel mais des résultats des actions humaines.

Une partie de ceux-ci donnent lieu à des chiffres mesurés de production, distribution, consommation, fiscalité, prélèvements sociaux et redistribution.

Ce sont autant d'informations sur le passé dont peuvent rendre compte les statisticiens.

8. Avec action humaine, des offres et des demandes de valeurs.

Avec action humaine (et mobile des gens y afférant), il y a des offres (des efforts) et des demandes de valeurs susceptibles de s'accorder. 

9. Avec action d'échange de "valeurs", aboutie ou non...

Il y a :

a. des informations ;

b. des prix et quantités de valeurs sur quoi les gens se sont accordés, des prix et des quantités de "valeurs" échangés ;

c. des prix et quantités de valeurs non aboutis que tout le monde oublie et que certains prennent pour des troubles ... alors que ceux-ci ne sont que les effets de causes ignorés...

 

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
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