Ed Glaeser
(Harvard U., photo), l'un des tous meilleurs économistes des questions
urbaines et du logement du moment, préconise
une réforme complète des politiques du logement aux USA
dans les colonnes du New York Times. Ses remèdes ? Une grande
libération foncière, éventuellement imposée de
l'état fédéral, la fin du financement de logements
sociaux -- aux USA, par
le mécanisme d' "inclusionary zoning", dénoncé
par Ed Stringham ici
même --, et le remplacement de toutes les aides
aux logements par un chèque logement unique.
Ca ne vous rappelle rien ? Ah, tout de même, il y en a qui l'ont lu !
C'est exactement
l'argumentaire développé dans les propositions pour sortir de
la crise du logement de mon livre (nov 2007). Extrait de l'article de Glaeser:
The first problem,
the shortage of housing for the poor, is best solved by providing more
housing vouchers, not expensive tax programs aimed at stimulating
construction of affordable housing. Subsidizing developers to build new
housing for the poor makes no more sense that paying auto companies to
provide a special line of poor people’s cars. Our current system, where
the poor generally buy used cars, is a much more efficient way of providing
cheap transportation. Section 8 vouchers can enable the disadvantaged to live
in existing homes, which is much cheaper than new building.
(...)
The current housing
price slump shouldn’t disguise the fact that homes in San Francisco and
New York remain extremely expensive by historical standards. Prices are far
above construction costs because robust housing demand, fueled by rising
economic productivity, has collided against barriers to supply, like minimum
lot sizes and height limits.
Borrowing subsidies,
including the home mortgage interest deduction, do little good when housing
supply is constrained. In markets with limited supply, credit subsidies push
up housing prices, and make housing less, not more, affordable.
(...)
The only path
towards widespread affordability is to build more, which requires reducing
NIMBYist regulations. Localities tend to put their own interests ahead of the
nation’s interest by restricting building in order to keep prices up
and reduce congestion.
Et devinez quoi ? Il estime que la crise offre une opportunité unique
de faire passer ce genre de déréglementation sans
problème. Pareil chez nous: une telle occasion d'en finir une bonne fois pour toutes avec la formation de bulles
immobilières ne se représentera pas de
sitôt !
Gageons que
là bas comme ici, ces pourtant fort sages conseils ne seront pas
entendus...
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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