Les emplois
d’avenir possèdent les trois caractéristiques de
l’idéologie collectiviste : sectaire, discriminatoire et
étatique, toutes les trois étant justifiées au nom de la
justice sociale.
Sectaire car
ces emplois d’avenir bénéficient en priorité aux
collectivités territoriales et aux associations. Ce sont donc le
secteur public et le secteur subventionné, déjà
financés avec l’argent des contribuables, qui sont priés
de recruter. En outre l’État finance à hauteur de 75 %
les emplois d’avenir pour le secteur public tandis qu’il accorde
une aide de 35 % au secteur privé : l’incitation est donc pour
le public uniquement.
Discriminatoire
car les collectivités et associations sont obligées d’embaucher
en priorité des jeunes sans diplôme. Le dispositif écarte
volontairement, au nom de la justice sociale, les jeunes
diplômés qui ont fait l’effort de poursuivre des
études payées par des parents qui souvent avaient peu de
moyens. Mais si le dispositif sera ouvert, à contrecœur, aux
jeunes diplômés, ce sera uniquement pour essayer de sauver la
mesure phare de Monsieur Hollande, pas pour répondre au chômage
chez les diplômés.
En outre cette
discrimination d’État prend le problème à
l’envers. Que les choses soient faites dans l’ordre : que les 62
milliards d’euros pris dans les porte-monnaie des Français pour
constituer le budget de l’Éducation nationale servent à
réparer les dégâts d’un système scolaire qui
laissent de côté trop de jeunes. C’est une formation
qu’il faut pour obtenir un emploi et non pas un emploi pour obtenir une
formation.
Étatique,
car La France doit être le seul pays occidental à donner des
ordres aux préfets pour combattre le chômage. Mi-mai,
c’est un Michel Sapin, martial, qui déclarait : «
j’ai donné des ordres aux préfets, à Pôle
emploi pour qu’on facilite les choses ». Et alors ? Il est
difficile de comprendre ce que les préfets, fonctionnaires par
excellence, viennent faire là. Ils ignorent ce qu’est chercher un emploi vu qu’ils ont toujours
été nommés, qu’ils n’ont pas la notion de
salaire gagné par le travail puisque leur rémunération
est une rente d’État garantie à vie et qu’ils
savent encore moins ce qu’est une entreprise, eux qui ne connaissent
que les ordres de l’État. Perçoit-on le ridicule et
surtout l’impuissance de l’État dans le fait de «
donner des ordres aux préfets » pour inciter à
l’embauche et créer des emplois ?
Le
résultat de cette politique d’État est
particulièrement mauvais et inefficace. Malgré un financement public
à hauteur de 75 %, malgré les pressions des préfets,
malgré les incantations sur la justice sociale, les
collectivités et les associations ne se précipitent pas et
rechignent à employer des jeunes sans formation pendant trois ans.
Ainsi, seuls 17 347 emplois d’avenir, hors éducation nationale,
ont été signés fin avril, soit 18,45 % de
l’objectif. Cela donne un résultat prévisionnel pour la fin
2013, si cette tendance se poursuit au même rythme, de 55 % de
l’objectif. Ce serait donc 55 000 emplois pourvus au mieux sur les 100
000 annoncés.
Il est triste
aussi de constater que François Hollande nie les principes de base de
l’économie de marché selon lesquels le secteur marchand
est le seul capable de créer des emplois pérennes et
producteurs de richesse. Il semble persister à croire que la solution
au chômage réside dans le secteur public ou subventionné.
Ses emplois d’avenir sont destinés à devenir un ratage de
première classe : un cadre du privé n’y survivrait
pas !
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