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Le
gouvernement confisque une portion du capital physique créé
dans le secteur privé au moyen de diverses méthodes.
L’imposition est une façon de procéder, vous
forçant à conserver une partie de vos gains sous forme papier
de sorte qu’elle puisse être facilement transférée
au gouvernement et ensuite utilisée pour acheter du capital sur le
marché. Cela vous oblige à laisser une partie de votre production
sur le marché, à disposition du gouvernement, et vous
empêche de consommer votre production totale.
Imprimer de la monnaie, ou encore procéder à un
quantitative easing, est un autre moyen dont
dispose le gouvernement pour confisquer du capital réel sur le
marché. Cette méthode implique ce que nous appelons la
“taxe de l’inflation”. Les
« victimes » de cette confiscation sont toutes les
personnes qui détiennent (et épargnent) de la monnaie ou des
titres dont la dénomination est liée à la monnaie papier ;
et les dommages sont proportionnels aux quantités de monnaie que
chaque « victime » détient. Comme cette forme de
confiscation est très largement répandue, elle passe presque
inaperçue dans le secteur privé.
La dernière
méthode dont dispose le gouvernement afin de confisquer du capital est
l’emprunt direct de producteurs nets auprès du secteur
privé. Quand vous achetez des obligations, c’est vous qui
prêtez vos gains, votre capital, sous forme de titres (droits) au
gouvernement. Ainsi nous constatons que le gouvernement possède un
certain nombre d’instruments pour créer ses propres droits sur
le capital du marché sans y créer au préalable de
contribution équivalente (les gouvernements sont toujours des
consommateurs nets).
En fait, le système financier moderne a conféré
les mêmes pouvoirs au secteur privé, lui autorisant des droits
de marché sans contribution. Je ne parle pas des banques
privées qui créent de la monnaie par le crédit, parce
que ce processus ne possède aucune contribution du marché de
laquelle il puisse s’alimenter. Il est directement inflationniste tant
que le débiteur n’a pas fait de contribution au marché
pour le rembourser.
Ce dont je parle, c’est de la capacité du secteur
privé à vendre des quantités illimitées de cette
dette aux épargnants, procurant des droits à des
consommateurs/débiteurs sur le marché réel du capital.
Les banques privées qui normalement seraient limitées par leurs
bilans pour assurer leur propre pérennité, peuvent maintenant
se décharger sur les producteurs nets, se libérant
elles-mêmes de cette contrainte.
Le système bancaire vend toutes sortes de dettes aux
producteurs nets, aux épargnants. Il les crée à
volonté pour subvenir à la demande. Et si nécessaire, il
racole de nouveaux débiteurs d’une façon ou d’autre
autre, afin qu’elles soient finalement vendues. Même les
entreprises peuvent diluer leurs actions-papier pour obtenir de nouveaux
fonds de la part des épargnants sans avoir à céder une
contribution équivalente du marché.
C’est un processus
d’hyperinflation de l’épargne papier. C’est un
système qui s’auto-subvient, s’auto-réalise,
s’auto-soutient et s’auto-propulse et
qui finalement conduit à une hyperinflation des prix réels. Lorsqu’on
produit du capital, il faut décider de le laisser ou non sur le
marché, de différer ou non sa consommation, d’alimenter
ou non ce processus de destruction du capital par l’hyperinflation de
l’épargne.
Quand vous achetez une part de la dette gouvernementale, vous alimentez et rendez
possible la croissance du gouvernement au-delà de son mandat le plus
basique. Et si vous pensez que l’expansion gouvernementale est une
bonne chose, soyez simplement conscient du fait que tous les gouvernements
sont stupides !
«L’institution du gouvernement permet
d’échapper au fardeau de devoir être intelligent. Son rôle
fondamental est de prendre de l’argent de force et
d’éviter le marché, pour ainsi s’accorder le privilège
de pouvoir être stupide». Richard Maybury
affirme que les organisations privées qui demandent des protections
spéciales du gouvernement, des subventions et des aides
réclament en fait le même privilège. Elles veulent se voir délivrées du fardeau
de l’intelligence.
(Depuis le
décret sur l’agriculture qui en 1933 permettait de payer les
fermiers pour qu’ils détruisent leurs récoltes durant la
grande dépression dans une tentative de faire monter le prix, il
n’y a pas eu d’exemple plus évident de la propension du
gouvernement à détruire le capital du monde réel que le
programme de 2009 « du liquide pour des bijoux » grâce
auquel le gouvernement a littéralement payé des
concessionnaires automobiles privés pour verser du sucre dans des
moteurs de voiture afin d’assurer leur destruction définitive.)
C’est la raison pour laquelle, quand vous épargnez au
moyen de titres gouvernementaux, vous rendez possibles de mauvais
investissements et la destruction du capital qui va de pair avec ces derniers.
La même chose vaut pour le secteur privé. Quand vous
épargnez sous forme de titres (papiers) privés, vous rendez
possible l’expansion d’une consommation frivole (au delà
des limites naturelles du marché) et la destruction de votre capital
sur le marché va de pair avec cette dernière.
Alors, quelle est
l’alternative? Si l’épargne, aussi bien en titres publics
qu’en titres privés, contribue à l’expansion
d’un mauvais investissement, à la consommation nette et à
la destruction systématique du capital, que doit donc faire le
producteur net? S’il veut produire davantage de capital qu’il
n’en consomme, pour le bien de l’économie, et qu’il
ne souhaite pas travailler pour rien, que doit-il faire ? Ou encore s’il
désire produire plus qu’il ne consomme pour sa propre retraite
et le futur de sa propre famille, que doit-il faire ?
Le système monétaire mondial moderne fondé sur le
dollar a trompé ces individus. Que reste-t-il ? Le plan
physique ? Si ces individus échangent leurs crédits
gagnés sur le marché pour du capital physique sans employer ce
capital dans des entreprises productives, alors soit ils consomment ce
capital (destruction de capital) soit ils en privent l’usage aux autres
producteurs (c’est la thésaurisation, qui elle aussi est
destructrice dans le processus de création du capital). Cela ne se
fait pas seulement au détriment de la société dans son
ensemble mais aussi de la valeur future de votre épargne qui
dépend de l’abondance du capital sur le marché lorsque
vous déciderez d’utiliser ce capital.
Bien sûr, il existe quelque
chose, l’actif physique, étant supérieur à tout le
reste. Et cette découverte n’a pas été faite par
FOFOA. L’utilisation de l’or existe depuis de nombreuses
années. Une fois que vous avez produit du capital pour le marché,
quelque soit la classe d’actif que vous choisissiez pour
déployer votre épargne durement gagnée, vous verrez les
prix grimper face à la pression économique. Si le système
économique était fixé du point de vue du volume (ou simplement
limité), lui aussi verrait son prix augmenter suite à l’injection
de capital réel dans l’économie.
C’est ce que l’on appelle une hyperinflation: une
expansion quantitative de l’épargne! Si la quantité
globale d’épargne augmentait uniquement en valeur et non en
quantité, alors chaque nouveau producteur serait en concurrence avec
un producteur net plus ancien. Cette épargne déterminerait leur
relation au marché réel du capital disponible à
l’achat.
Si vous choisissez de déployer vos crédits sur un plan
physique, le plan des biens tangibles, les prix vont augmenter. Si tous les
épargnants choisissent le pétrole par exemple, nous allons tous
payer des prix très hauts à la pompe. Ou choisissez
l’agriculture pour votre épargne et nous allons devoir
travailler davantage pour nous alimenter. Vous choisirez quelque chose qui
augmente en termes de prix (plutôt qu’en termes de volume) mais
également quelque chose qui n’atteigne pas les autres
économiquement ou ne ralentisse pas le processus de création du
capital tout en alimentant la valeur de votre épargne. De plus, si
tout le monde fait le même choix, cela fonctionnera encore mieux. Ceci s’appelle
le point de focus.
Mais pour que l’or
puisse remplir cette fonction vitale du processus de création, ce
dernier doit être échangé en des quantités fixes
(ou du moins limitées) qui puisse permettre aux prix d’augmenter
chaque fois qu’il y a une contribution nette, donc une augmentation
nette de capital sur le marché. Et malheureusement, l’or papier
et le système bancaire à réserves fractionnaires sur
l’or ne permettent pas à ce processus de fonctionner
correctement. En fait, ils font apparaitre le papier comme un investissement
attractif, même par rapport à l’or.
Alors qu’en est-il de Charlie Munger ?
A-t-il raison ? Etes-vous un idiot si vous achetez de l’or ?
Et bien oui et non. S’il parle de l’or papier, alors oui ! Et
bien plus si vous achetez les matières premières tangibles et
des biens physiques dans l’intention de les employer dans une
activité économique réelle. Il semblerait –et
corrigez moi si je me trompe ici- que l’or physique (comme certains
autres biens de collections très discrets dans l’immobilier,
l’art, les meubles anciens, les œuvres d’art anciennes, les
pierres précieuses, la joaillerie fine et les voitures de collection) pourrait
être le seul véritable réservoir de valeur dans lequel
investir. Qu’en pensez-vous ?
FOFOA
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