Nous avons en ce
moment l’opportunité rarissime de comprendre la nature de nos
structures financières les plus respectées,
précisément au moment où la faillite d’un des
seigneurs de Wall Street fait la une des medias. Peut être arriverons
nous à relier tous les fils.
Tout d’abord,
il faut constater que la perte de 50 milliards de dollars due à
l’activité financière de Madoff est un vrai chef
d’œuvre, et plus particulièrement parce qu’elle a
été réalisée à l’ancienne, une bonne
vieille pyramide et non pas une alchimie mathématique
financière moderne qui a été la signature des
méfaits de Wall Street ces dernières années.
Néanmoins,
malgré sa taille, l’escroquerie de Madoff n’est
qu’une broutille comparé aux pyramides de plusieurs trillions de
dollars crées et gérées par le gouvernement américain.
En fait, plutôt que de jeter Madoff en prison, peut être que
notre nouveau président Obama devrait envisager de le nommer
secrétaire d’Etat au trésor ou mieux, pour utiliser un
mot à la mode, en faire le Tsar de quelque chose.
La source de
l’inspiration de Madoff est Charles Ponzi, l’américain
d’origine italienne qui a développé un système
d’investissement dans les coupons de la poste au début du
XIX° siècle. Plutôt que de payer les investisseurs avec les
gains de placements qu’il aurait du faire, Ponzi a eu
l’idée innovante pour l’époque de payer les
intérêts dus à ses premiers clients avec l’argent
collecté des nouveaux investisseurs. En créant une illusion de
succès, l’argent afflua vers son fonds.
Avec le temps ce
type d’escroquerie prit d’autres noms, chaînes
financières ou des pyramides. Elles ont ceci en commun qu’elles
sont condamnées à l’échec.
Lorsque le flux
d’investisseurs nouveaux commence à se tarir au point où
il n’est plus possible de maintenir le paiement des
intérêts aux investisseurs déjà engagés,
toute la structure s’effondre. Les profits reçus par ceux
qui ont investi les premiers (tout comme les fonds que le créateur de
la pyramide se sera approprié) sont effacés par les pertes de
tous ceux qui sont arrivés les derniers à la fête.
C’est ce
concept qui, d’une manière générale, a
été le moteur des bulles financières de la
dernière décennie. Par exemple, la seule manière
de maintenir en lévitation les valorisations ridicules des actions de
high tech à la fin des années 90 était de trouver de
nouveaux investisseurs capables de payer des prix encore plus
insensés. Ceci fut appelé la théorie du
« encore plus idiot », celui à qui
l’action devait nécessairement être revendue. Mais
lorsque le flux de nouveaux investisseurs se tarit, toute
l’économie « high tech » s’effondra.
Bien qu’il n’y eut pas, à l’époque, un
Charles Ponzi ou un Madoff pour organiser cette bulle, tout le système
économique et financier avait réussi à convaincre le
public que les « investissements » dans les actions de
technologie et autres appartements en Arizona étaient infaillibles car
le nombre des investisseurs tendait vers l’infini.
Malheureusement,
l’économie à la Ponzi ne s’arrête pas
là. Une pyramide organisée et managée par un
gouvernement n’est pas plus viable que si elle est créée
par le secteur privé.
Cependant, les
pyramides orchestrées par un gouvernement ont un avantage sur leurs
consœurs : la participation y est obligatoire. En
conséquence, elles peuvent maintenir l’illusion de leur
viabilité durant plusieurs générations. Mais plus
elles durent, plus les pertes seront importantes lorsqu’elles
s’effondreront, ce qui est inéluctable.
Les fonds de
retraite publics, par exemple, fonctionnent avec exactement les mêmes
méthodes que celles utilisées par Madoff et Ponzi.
L’argent est prélevé sur les salaires des travailleurs,
et dispersé à ceux qui perçoivent les pensions.
Aucune somme prélevée n’est investie, et donc aucun
retour sur investissement n’est jamais réalisé. Ceux qui
aujourd’hui payent pour le système s’attendent à
recevoir un jour, à leur tour, des fonds qui seront
prélevés sur les travailleurs du futur.
Nous avons là
la définition classique d’une pyramide à la Ponzi. La seule différence est que Charles Ponzi ne possédait pas de planche
à billets.
Les gouvernements
managent leur bilan de la même manière. La dette nationale croit
toujours et n’est jamais réduite. Au fur et à mesure que
la dette vient à échéance, les capitaux sont
repayés en émettant de nouveaux titres de dette. Le paiement
des intérêts est également réalisé en
vendant de nouvelles dettes aux investisseurs. Tout le
système repose sur la présence sans cesse croissante de
nouveaux investisseurs, ou sur l’acceptation des prêteurs actuels
de reporter dans le futur le remboursement de leur capital. Bien
entendu, comme pour Madoff, la musique s’arrête dès
qu’un nombre suffisant d’investisseurs demande le remboursement
de leurs fonds.
Dans le cas de
Madoff, la fin fut provoquée par les énormes pertes
réalisées par certains des ses clients dans d’autres
marchés. Lorsque ces clients tentèrent de vendre quelques-uns
des actifs apparemment rentables détenus via Madoff pour couvrir leurs
pertes, l’escroquerie fut révélée et s’effondra.
L’exacte
même chose peut très bien arriver au gouvernement des Etats
Unis. La Chine et d’autres créditeurs cherchent désormais
à dépenser dans leur pays une partie des obligations du
trésor américain qu’ils détiennent. Si trop de
titres se présentent à la vente, on peut s’attendre aux
mêmes résultats avec des conséquences bien plus
désastreuses.
Une autre
différence est que Madoff s’entoura de précautions
infinies pour camoufler son escroquerie, alors que nos gouvernements
opérent en pleine lumière. Il est tout simplement
stupéfiant de voir comment les gouvernements obtiennent la confiance
de leurs citoyens et que tant de personnes pensent sincèrement que les
politiciens vont réussir là ou des personnes privées
vont échouer, un peu comme si les gouvernements étaient
insensibles aux lois économiques qui gouvernent le reste de la
société.
Tout comme ces
malheureux abusés par Charles Ponzi et Madoff, le monde doit
s’attendre à un réveil brutal.
Peter D. Schiff
Président,
Euro Pacific Capital, Inc.
10 Corbin
Drive, Suite B
Darien,
Ct. 06820
Tel :
(1) 203-662-9700
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Peter Schiff est contributeur
à 24hGold.com. Les vues présentées sont les siennes et
peuvent évoluer sans qu’il soit nécessaire de faire une
mise à jour. Les articles présentés ne
constituent en rien une invitation à réaliser un quelconque
investissement. L’auteur, 24hGold ainsi que toutes parties qui
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