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Photo : CSO
La
ville d’Agra a été fondée par les empereurs moghols, qui en ont fait leur
capitale plus d’un siècle durant entre les années 1500 et les années 1600,
jusqu’à ce qu’Aurangzeb, sixième empereur moghol, décide de transférer le
siège de la monarchie à Delhi en 1658. C’est à Agra qu’Akbar a reçu une
lettre de la reine Elizabeth Première d’Angleterre, et depuis Agra que
Jahangir a envoyé une charte à la Compagnie britannique des Indes Orientales
en 1612 pour lui accorder le droit de commercer en Inde.
L’histoire
du diamant Agra commence en 1526, après que Babur, premier empereur moghol
(1483-1530), a pris possession d’Agra après avoir vaincu le Rajah de Gwalior.
Babur était le fils d’Omar Sheik, roi de Ferghana (aujourd’hui Turkestan).
Son vrai nom était Zahir al-Din Muhammed, bien qu’il se soit plus tard vu
donner le nom de Babur, qui signifie « tigre ». Il était à la fois
un brillant soldat et un érudit, déterminé à devenir le souverain absolu de
l’Inde. Après son succès sur les champs de bataille, Babur a envoyé son fils
et successeur, Humayun, occuper Agra ; un ordre que ce dernier respecta
dûment. Les membres de la famille du Rajah vaincu furent emprisonnés, et
leurs vies furent épargnées. Il est dit que pour exprimer leur gratitude, ces
derniers offrirent à Humayun des bijoux et pierres de grande valeur.
Plusieurs sources stipulent que Babur portait le diamant Agra sur son turban,
c’est pourquoi je pense que la pierre faisait partie de ces cadeaux.
Il
est probable que l’Agra soit resté en la possession des empereurs moghols qui
ont succédé à Babur, parce qu’Akbar (1556-1605), troisième empereur moghol,
est aussi dit l’avoir porté sur son turban. Aurangzeb (1658-1707) l’aurait
quant à lui conservé avec le reste de son trésor. Le diamant Agra aurait pu
faire partie de la fortune pillée plus tard par le Persan, Nadir Shah, lors
du sac de Delhi de 1739. Si c’était vraiment le cas, il a aussi certainement
fait partie des joyaux repris à Nadir Shah lors de son voyage de retour vers
la Perse, parce que le diamant est ensuite revenu en Inde.
L’histoire
qui raconte comment un diamant rose que l’on pense avoir été l’Agra a quitté
l’Inde, a été racontée au bijoutier londonien, Edwin Streeter, par le
cinquième Marquis de Donegall en 1896. Lord Donegall lui a raconté qu’en
1857, l’année de la mutinerie indienne, alors qu’il servait en Inde, le
diamant a été volé au chef de Delhi. A l’époque, il était lui-même
secrétaire, et appartenait au même régiment que les jeunes officiers qui ont
pris possession de la pierre.
Ces
officiers ont décidé de faire entrer le diamant en contrebande en Angleterre
plutôt que de le livrer à leurs supérieurs et d’en partager la recette. Ils
ont donc dû réfléchir à un moyen de le transporter jusqu’au Royaume-Uni. Aucun
n’a pu trouver de solution jusqu’à la veille du départ du régiment. Pendant
le dîner, le plus jeune subalterne s’est soudainement levé de table pour
décréter « Je sais. Nous allons le cacher dans de la nourriture pour
cheval et forcer un cheval à l’avaler ». Tous les autres ont trouvé
l’idée excellente. Ils ont fait avaler la gemme à un animal. Après que le
régiment est arrivé au port pour embarquer, le cheval est tombé malade et a
dû être tué. Le diamant a été sorti de son estomac et transporté jusqu’en Angleterre.
Il
ne semble pas y avoir de raison de contredire cette histoire. En revanche, la
date de ces évènements peut être remise en question. Nous savons qu’en 1844,
l’Agra était déjà en possession de Charles, Duc de Brunswick, qui était l’un
des plus grands collectionneurs de diamants du XIXe siècle, et à qui le
diamant bleu Brunswick doit son nom. Le 22 novembre 1844, pour se procurer
l’Agra, le Duc a versé la somme de 348.600 francs français (soit environ
13.670 livres sterling actuelles), à Blogg, un nom qui apparaît dans le
catalogue de la collection de diamants du Duc. Il s’agissait certainement de
George Blogg, un partenaire de chez Blogg & Martin, une firme londonienne
de marchands de diamants de l’époque. Le même jour, le Duc a également acheté
trois autres diamants à Blogg, et en avait précédemment acheté quatre le 8
novembre. Dans le catalogue du Duc, une note spécifie que l’Agra a été obtenu
par Babur en 1526, et qu’il était, en 1844, classé quatorzième parmi la liste
des plus gros diamants du monde.
Il
serait étrange pour un officier en service de posséder des connaissances
détaillées quant aux pierres précieuses, et une minutie extrême est attendue
de la part de la personne en charge du catalogue de gemmes du Duc de Brunswick.
Nous pouvons donc en déduire que le diamant qui a été donné à manger au
cheval avant d’être passé en contrebande jusqu’en Angleterre n’était pas le
même que celui acheté par le Duc de Brunswick, à moins que la mémoire du Lord
Donegall lui ait joué des tours, et que l’histoire racontée à Streeter
remonte à avant 1844. De possibles indications de l’existence de deux pierres
distinctes nous ont aussi été fournies par d’autres sources, qui stipulent
que le diamant passé en contrebande pesait 46 carats, et non 41.
Quelques
années plus tard, l’Agra a été retaillé pour peser finalement 31,41 carats,
afin que soient éliminées certaines inclusions noires. Mais l’identité du
diamant a été rendue plus difficile à vérifier par la déclaration faite par
un visiteur américain à l’atelier de recoupe à Paris, en 1899. Selon lui, il
s’agissait d’un diamant dont il était lui-même propriétaire autrefois, et qui
pesait auparavant 71 carats. Notre cheval a-t-il été forcé d’avaler un
diamant plus gros encore ?
Ce
dont nous sommes certains, c’est qu’en 1891, Edwin Streeter a acheté l’Agra à
Bram Hertz, l’un des plus célèbres vendeurs de diamants parisiens, aussi
responsable de la retaille du diamant. En échange, Streeter a donné à Hertz
un collier de perles d’une valeur de 14.000 livres ainsi que 1.000 livres en
espèces.
En
février 1895, alors que l’Agra était en la possession de Streeter, il a été
impliqué dans une affaire judiciaire qui a capturé l’attention du public. Un
journal londonien l’a surnommée « l’affaire du bijou
extraordinaire ». Certaines des allégations portées par le plaignant, un
jeune Joseph Charles Tasker, suggèrent qu’il était membre de la culture
décadente de la fin du siècle. Les frontières entre faits et fiction ont été
floutés par l’avocat des défendeurs, Messrs Streeter & Co., qui n’était
autre que Sir Edward Clarke qui, moins de deux mois plus tard, est apparu au
jugement d’Oscar Wilde. Après s’être retiré du Barreau, Sir Edward avait
certainement d’importantes connaissances en matière de diamants historiques,
parce qu’il a durant sa carrière également défendu le propriétaire du diamant
Hope en juillet 1899.
Lors
de l’ouverture du dossier devant le jury, l’avocat de Tasker, un certain Mr
Finlay, a expliqué que l’affaire avait été lancée afin que certains achats
faits par son client soient déclarés invalides. Tasker était un jeune homme
de 25 ans qui, quelques années plus tôt, avait hérité de la somme de 700.000
livres, ce qui représenterait aujourd’hui entre 4 et 5 millions de livres. Le
21 mai 1894, Tasker, en compagnie de son ancien tuteur, le Baron von Orsbach,
s’est rendu dans la boutique de Mr Streeter afin qu’on lui présente un modèle
de la Ville Sainte faite de joyaux. Alors qu’il était dans la boutique, on
lui a présenté un certain Mr Rogers qui, comme le jury l’a appris plus tard,
était le solliciteur de Streeter. Au cours des trois semaines qui ont suivi,
Rogers s’est beaucoup dévoué à Tasker. Il l’a emmené dîner et n’a jamais
cessé d’être en sa compagnie. A ce moment-là, le plaignant était en mauvaise
santé, et passait une majorité de son temps au lit.
Mr
Finlay a expliqué qu’à chaque fois que Rogers rendait visite à Tasker, il lui
montrait des gemmes, que ce dernier a souvent fini par acheter. En seulement
trois semaines, 100.500 livres de diamants auraient été achetés par Tasker.
Rogers lui aurait aussi présenté le diamant Agra, que Tasker aurait acheté
pour la somme de 15.000 livres. Ainsi qu’un modèle du diamant Hope, qui
serait sorti de la Cour de la Chancellerie, où il se trouvait à l’époque,
pour être livré à Tasker s’il décidait de l’acheter pour la somme de 32.000
livres. Le plaignant a accepté l’offre, mais la transaction n’a jamais
abouti.
Le
conseil a appelé deux experts à la cour afin qu’ils offrent leur opinion de
la valeur de l’Agra. Mr Jones, un vendeur de pierres précieuses, l’a estimé à
8.000 livres. Un autre, Mr Spink, l’a évalué à 10.000 livres. Après que le
juge a déclaré que l’affaire n’avait pas besoin d’être portée devant un jury,
Sir Edward Clarke s’est adressé au jury.
Sir
Edward a expliqué au jury qu’au vu de la manière dont l’affaire avait été
lancée et conduite, il ne doutait pas que le jury en viendrait à la
conclusion que le plaignant n’aurait pas pu trouver meilleure manière
d’obtenir une bonne affaire qu’en traduisant le vendeur de ses gemmes en
justice, chose qu’il considérait être une attaque directe contre Streeter et
ses employés. Selon lui, l’affaire présentée par le plaignant impliquait une
fausse déclaration de leur part. Ces charges de fausse déclaration ont été
défendues par le plaignant, qui s’est dit avoir été inapte à prendre part à
des transactions financières en raison de son état d’ivresse permanent. Il
était, en revanche, entouré au moment des faits de gens qui auraient su le
protéger s’il on avait tenté de jouer de lui. Le Baron von Orsbach aurait-il
pu emmener un homme ivre à la boutique de Streeter à l’occasion de
l’exposition de la Ville Sainte ?
Clarke
a également ajouté que l’achat de l’Agra n’avait pas été conclu en une seule
journée. Si les factures étaient déjà rédigées le jour de leur signature,
c’est parce qu’un accord avait été passé la veille. Il est vrai que Streeter,
plutôt que de verser de l’argent pour acheter l’Agra, a offert un bijou de
perles d’une valeur de 14.000 livres ; mais cela ne change rien au fait
qu’il était parfaitement en droit de dire avoir payé 14.000 livres pour se le
procurer. Cela ne constituait pas de fausse déclaration. Le plaignant avait
simplement signé un contrat qu’il souhaitait désormais annuler. Quand Mr Rowe
et Mr Rogers, deux employés de Streeter & Co., se sont rendus à l’hôtel
de Mr Tasker, ce n’était ni à la hâte ni en secret. Le cousin du plaignant a
même révisé les contrats avant leur signature.
Sir
Edward a ajouté que l’idée que les défendeurs aient tiré avantage du
plaignant n’était pas valide. Il a attiré l’attention du jury sur l’écart
entre la valeur des gemmes déterminée par les deux experts appelés en le nom
des défendeurs, et en a fait appeler d’autres. Plus tard, un certain Mr Dodd,
marchand de diamants qui avait alors plus de trente années d’expérience, a
été convoqué. Selon lui, un diamant de la taille de l’Agra était unique en
raison de sa couleur rosée. Il a jugé que 15.000 livres étaient un prix
justifié. S’est présenté ensuite Mr James Amos Foster, d’Holborn Viaduct, un
marchand de diamants au gros de 25 ans d’expérience. Il a dit avoir vu la
pierre à Paris sept ans auparavant, alors que son prix était de 20.000
livres. Ce diamant pouvait selon lui être revendu à l’occasion d’un mariage
ou d’un couronnement royal. Il en a estimé la valeur entre 14.000 et 20.000
livres.
Le
troisième jour du procès, Edwin Streeter a présenté sa défense. Après avoir
raconté l’histoire de son achat du diamant Agra à Hertz, il a ajouté qu’il
avait une grande expérience du milieu et que son livre, Great Diamonds of
the World, était très connu. A l’heure de sa parution, il n’y avait pas
plus de 70 diamants de plus de 30 carats dans le monde. Les diamants roses,
verts et bleus étaient rares. Un prix de 15.000 livres pour l’Agra était une
somme très raisonnable. Lorsqu’interrogé sur le sujet de son livre, il a
expliqué l’avoir fait écrire par un certain Colonel Birch, un intellectuel
indien. Le livre stipule que la pierre faisait partie du trésor d’Aurangzeb
en 1665, et avait autrefois été acheté par l’Empereur Babur, descendant du
Tatare Timur et fondateur de l’Empire moghol. Il a été dit qu’Akbar portait
le diamant sur son turban, et que Nadir Shah en avait été le propriétaire.
Streeter a ensuite admis ne rien connaître des documents présentés dans son
livre : il ne savait pas que Babur est mort en 1530 et qu’Aurangzeb
n’est pas né avant 1618 (bien que ces faits aient été abordés dans son livre
publié en 1882). L’échange suivant a beaucoup amusé la cour :
Sir
Edward Clarke : N’existe-t-il qu’un seul Babur ?
Mr Finlay : Un seul. Le fondateur de l’Empire moghol. Comme il n’y a qu’un Mr
Streeter.
Streeter a ensuite expliqué ne pas savoir qui était Aurangzeb.
Mr. Finlay : Etait-il Français ?
Mr Streeter: A en juger par son nom, c’était un prince indien, mais puisque
je n’étais pas né en 1665, je ne saurais vous le dire.
(Rires)
Mr Finlay : Hertz a-t-il épousé un membre de la famille de Nadir Shah ?
Mr Streeter : Je ne sais rien de Nadir Shah.
Mr Finlay : Mr Hertz est-il très âgé ? Parce que Nadir Shah est mort en
1747.
Mr Streeter : Il doit avoir mon âge.
Streeter
a plus tard ajouté qu’Hertz lui avait dit que l’Agra avait été retaillé après
son arrivée en Europe. Il en ajouterait une description détaillée dans son
livre si une nouvelle édition venait à être publiée. Il n’avait jamais
entendu parler du diamant avant de l’acheter. Pour lui, il s’agissait du seul
diamant de son genre dans le monde. Il n’avait jamais entendu parler d’un
autre diamant indien d’une telle couleur.
Le
jury s’est retiré le cinquième jour pour délibérer pendant quatre heures
avant de donner son verdict en faveur du plaignant concernant certains
bijoux, et en faveur du défendeur concernant d’autres bijoux. Pour ce qui est
de l’Agra, il a tranché en faveur du plaignant, Mr Tasker.
Un
an après le procès, Lord Donegall a raconté à Streeter comment un certain
diamant rose, l’Agra, a quitté l’Inde. Peut-être a-t-il voulu rétablir la vérité
après avoir eu vent de l’affaire judiciaire, et contredire en passant les
recherches du Colonel Birch.
L’Agra
a fait partie de la collection de Streeter jusqu’à sa retraite, en 1904, date
à laquelle son successeur, la firme de bijoutiers parisienne La Cloche
Frères, qui avait racheté sa collection au travers de l’United Investment
Corporation, en a dispersé le contenu. Beaucoup des bijoux et gemmes de
moindre valeur ont été rachetés par Debenham & Freebody. Le reste,
notamment les pièces les plus chères, a été vendu par Christie’s à Londres.
La vente a eu lieu le 22 février 1905. L’Agra était la pièce centrale de la
vente, et le dernier lot présenté. Il était décrit comme étant « un
diamant rose magnifique de la plus haute qualité, d’un poids de 31 et 13/32
carats ». Bien qu’aucun nom ne lui ait été attribué, il était évident
qu’il s’agissait de l’Agra. Le Times a rapporté que la vente a attiré
beaucoup de monde, dont un certain nombre de collectionneurs indiens. Les
enchères ont ouvert à 1.000 guinées, et l’Agra a été vendu pour 5.100 guinées
à Mr Maz Meyer, de Hatton Garden, avec Mr S. Harris comme sous-enchérisseur.
Quatre
ans plus tard, le 24 juin 1909, les bijoux de Mr Salomon Habib ont été vendus
aux enchères à Paris. Parmi les cinq bijoux se trouvaient l’Idol’s Eye et le
Hope, mais aussi un diamant rose de 31,50 carats, sur lequel avait été
imposée une réserve de 300.000 francs. Il n’a pas atteint plus de 82.000
francs. Personne ne s’est intéressé à lui, bien qu’il soit difficile de
croire qu’il se soit agi d’un autre diamant que de l’Agra.
Peu
de temps après, la pierre a été achetée par Mr Louis Winans, qui venait
d’hériter de la fortune de son père, William Walter Winans, un ingénieur
ferroviaire américain ayant vécu à Baltimore, et ayant été chargé de la
construction des premiers chemins de fer commerciaux entre Saint Pétersbourg
et Moscou.
En
1843, le Tsar Nicolas Ier (1825-1855) a invité George W. Whistler, le
demi-frère de l’artiste James McNeill Whistler, à devenir l’ingénieur des chemins
de fer destinés à joindre les deux villes. Whistler a, à son tour, demandé à
Ross Winans, ingénieur et inventeur, de prendre la charge du département
mécanique. Winans, en revanche, a décliné son invitation et a envoyé à sa
place ses fils, William et Thomas. Les frères Winans étaient chargés
d’équiper les chemins de fer russes de locomotives et de wagons. Pour ce
faire, ils ont établi des ateliers à Alexandrovsky, à proximité de Saint
Petersbourg. Les chemins de fer ont été achevés en 1851, date à laquelle
Thomas Winans est retourné à Balimore avec sa femme, une Russe, alors que
William est resté sur place jusqu’en 1862 pour terminer d’autres contrats. En
1868, le gouvernement russe a repris les intérêts familiaux en échange d’une
compensation importante.
Louis
Winans s’est finalement installé à Brighton, en Angleterre, où il a demandé à
une firme de bijoutiers, Lewis & Sons, de l’aider à établir sa collection
de diamants colorés. La collection Winans inclue des gemmes spectaculaires –
en plus de l’Agra, il possédait le Golden Drop, d’un poids de 18,49 carats,
l’un des diamants jaunes les plus purs et les plus intenses jamais connus.
L’Agra
et deux autres diamants de cette collection ont été mis en vente chez
Christies’s à Londres le 20 juin 1990 par une femme les ayant hérités en
1927. Pendant la seconde guerre mondiale, elle a demandé à son forgeron local
de lui confectionner une boîte en fer, dans laquelle elle a protégé l’Agra et
ses autres diamants hérités de Louis Winans. Elle a ensuite enterré la boîte
dans son jardin, et l’a retrouvée intacte après la guerre.
Le
diamant Agra a été évalué par l’Institut de gemmologie des Etats-Unis comme
étant un diamant de couleur rose claire naturelle et de clarté VS2. Il mesure
21,10 par 19,94 par 11,59 mm et pèse 32,34 carats. Il a été estimé à
1.500.000 livres, mais a finalement été vendu pour la somme de 4.070.000
livres à SIBA, une corporation de Hong Kong qui enchérissait par téléphone.
L’Allnat appartient également à cette corporation. La valeur des gemmes et
bijoux vendus à l’occasion de cette vente s’est élevée à 12.900.000 livres.
Depuis sa vente, l’Agra a été retaillé en forme de coussin et pèse désormais
28,15 carats.
Sources
: Famous Diamonds par Ian Balfour, Diamonds - Famous, Notable and
Unique par l’Institut de gemmologie des Etats-Unis.
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