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Entre 1900 et 2010, les stocks mondiaux
d’or ont augmenté de 1 milliard d’onces à 5
milliards, parce que l’or extrait des mines n’a guère
été consommé, mais thésaurisé, sous forme
de lingots ou de bijoux. Par contre, dans le même espace de temps, les
réserves d’argent ont baissé de 12 milliards à 1,
parce qu’une partie de la production de ce métal a
été consommée par l’industrie, sans être
recyclée (l’argent est utilisé, entre autres, pour les
microcircuits électriques des voitures, ordinateurs,
téléphones portables, panneaux solaires, etc.). En 1900, il
existait 12 fois plus d’argent que d’or, alors qu’en
2010, il y a 5 fois moins d’argent que d’or. Puisqu’il
est 5 fois plus rare, l’argent a une valeur intrinsèque
supérieure à celle de l’or. Mais alors, comment se
fait-il que son cours actuel soit de beaucoup inférieur
à celui de l’or ?
Le cours de l’argent est maintenu
artificiellement bas, par quelques banques américaines, qui vendent
sur papier du métal qu’elles ne possèdent point. Au
besoin, elles puisent dans les réserves mondiales pour satisfaire les
exigences de livraison physique formulées par tel ou tel investisseur.
Or cette réserve de métal physique décroît
continuellement, car les besoins de l’industrie sont supérieurs
à la production minière. Le déficit est de l’ordre
de 150 millions d’onces par an. Il restait 965 millions d’onces
au début de l’année 2010 (dont une partie détenue
par des personnes investissant sur le long terme, donc indisponible pour la
consommation industrielle).
Par conséquent, les réserves disponibles auront disparu
d’ici 2015. Or des investisseurs et, surtout, des industriels
voudront être livrés physiquement. Mais les banques qui vendent
à découvert ne pourront plus livrer. Leur manipulation à
la baisse prendra ainsi fin et la rareté du métal argent
éclatera au grand jour.
L’argent coûtera plus cher que
l’or. Déjà
aujourd’hui, certains métaux ou minerais (platine, coltan, rhodium, etc.) coûtent bien plus cher que
l’or, parce qu’ils sont plus rares. Comme l’argent est, lui
aussi, plus rare que l’or, il suffit d’attendre
l’épuisement des stocks mondiaux, pour voir son prix
réajusté en fonction de sa rareté et de son
utilité industrielle. Plus fort encore : non seulement les
réserves auront fondues d’ici 2015, mais encore la production
minière se tarira vers 2025, ou en tout cas diminuera
drastiquement. Or l’industrie ne pourra pas se passer de cette
matière première irremplaçable. L’absence
d’offre combinée à une forte demande fera que ce
métal précieux atteindra des prix astronomiques.
CONCLUSION : Une once d’or coûte
1400 dollars (fin 2010) ; l’argent, cinq fois plus rare, devrait donc
valoir 5 x 1400 = 7000 $. Le prix actuel (30 $) est 230 fois trop bon
marché. On peut en tout cas s’attendre à ce que
l’argent arrive au moins à parité avec l’or dans
les prochaines années. Une affaire exceptionnelle à saisir !
LE PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS LYNDON
B. JOHNSON fit une analyse financière qui corrobore notre pronostic.
Dès 1965, il constata avec lucidité que l’argent se
faisait rare et que son prix allait monter en conséquence. Pour y
parer, Johnson décida de ne plus faire frapper des pièces en
argent et d’engager les réserves gouvernementales pour maintenir
le prix bas. Voici son discours du 23 juillet 1965, annonçant que les
pièces en argent allaient être retirées de la
circulation. « Chacun de vous sait que ce changement est
nécessaire, pour une raison très simple : l’argent est
un métal rare. Notre consommation d’argent augmente avec
notre population grandissante et avec le développement de notre
économie. C’est un fait qu’on consomme deux fois plus
d’argent qu’on en extrait annuellement. Considérant
cette pénurie mondiale d’argent et aussi
l’augmentation rapide de notre besoin de pièces, il ne restait
qu’une façon de procéder : nous devions réduire
notre dépendance de l’argent lors de la production de
pièces. Si nous n’avions pas sauté ce pas, nous aurions
risqué, dans très peu de temps, un manque chronique de
pièces. […] S’il venait à l’esprit de
quiconque de vouloir thésauriser nos pièces d’argent, je
veux lui dire ceci : le ministère des Finances dispose amplement
d’argent ; il peut servir et il sera employé à maintenir
le prix de l’argent là où se situe également la
valeur de nos pièces actuelles en argent ».
Ainsi
donc, les USA retirèrent de la circulation les pièces de
monnaie en argent ; les États européens firent de même,
peu de temps après. Les pièces furent fondues et converties en
lingots pour investisseurs ou pour industriels. Comme escompté par
Johnson, cette mesure gouvernementale a effectivement retardé
l’explosion du prix du métal, depuis les années soixante
jusqu’à présent. Mais aujourd’hui, il n’y a
plus guère de pièces à fondre et les gouvernements
n’ont plus de réserves significatives. Désormais, il
n’y a plus d’obstacle à l’envol du cours…
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