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The
Wallace Street Journal
Silver
Valley Mining Journal
Wallace, Idaho - Le 1er
avril est arrivé d'une manière plutôt cruelle. Notre
ordinateur a affiché l'Ecran Bleu de la Mort, puis, à force de
taper sur le clavier, l'écran bleu s'est transformé en Ecran
Noir de la Mort du DOS. Windows ne fonctionne pas sous DOS, dites-vous ?
Alors pourquoi, lorsque tout le reste a échoué, Windows
essaye-t-il de lancer un CHKDSK sur votre disque dur ? Nos données se
sont envolées. Nous repartons à zéro. Et comme
c’était la version professionnelle, nous n'avons jamais rien sauvegardé.
Windows est
comme ça, cela ne fait aucun doute. Nous guettons les dernières
permutations de fonctionnalités de chez Linux, et lorsqu'elles
arriveront, nous nous débarrasserons de l'enfer que Bill Gates a
créé. DOS était une bonne chose, simple et basique.
À l'époque, plusieurs personnes créaient des
systèmes d'exploitation de disque. Si vous vous intéressiez aux
ordinateurs au début de l'ère informatique, vous vous
rappellerez que Microsoft n'était qu'un créateur de
systèmes d'exploitation de disque (DOS) parmi tant d'autres. Tandy
Radio Shack (vous souvenez-vous de TRS ?) et Apple
possédaient des langages de programmation largement supérieurs,
mais ils sont devenus gourmands et possessifs, et Bill Gates a eu IBM avec sa
cochonnerie piratée. Le reste, c'est de l'histoire.
Cependant,
MS-DOS était largement supérieur. C'était simple et
ça marchait dans toutes les conditions. S'il avait un problème,
c'était parce que vous l'aviez créé, et non parce que
quelque informaticien sans rigueur avait mal tapé une ligne de code
parce que son patron lui avait imposé de vous proposer quelque option
dont vous n'avez jamais voulu. Que l'évolution du fusil d'assaut
américain ait suivi le même chemin est très révélateur.
L'armée américaine a gagné la première guerre
mondiale avec le fusil à culasse mobile Springfield de calibre 30.
Lors de la seconde guerre mondiale, nous avons triomphé avec le M-1 Garand, présenté par le
général Patton comme la plus grande invention du siècle.
Le Garand était un fusil automatique de
calibre 30, avec un chargeur à ressort. Il a eu raison des meilleurs
fusils de précision allemands parce qu'il était simple
d'utilisation, simple à nettoyer, et fonctionnait dans toutes les
situations.
Nous avons
gagné la première et la seconde guerre mondiale avec les
cartouches de calibre 30 du colonel Whelan. Puis arrivèrent les petits
comptables, et nous avons fini la guerre de Corée sur un match nul
à cause d'une plus petite cartouche, la Winchester .308. Lorsque la
guerre du Vietnam est arrivée, nous étions réduits
à un calibre 22, et nous avons énormément souffert du
calibre 30 de l’AK-47, rudimentaire mais efficace, de Mikhail Timofeevitch Kalashnikov. Or, Eugène Stoner
n'était pas un concepteur d'armes à feu empoté, et le
concept original de son AR-15 aurait probablement pu faire face aux pires
conditions dans la jungle. En tout cas, sur le papier. Mais Robert McNamara, un des chouchous de Jack Kennedy, dont le grand
cadeau à la culture américaine fut le Ford Edsel,
« amélioré » à partir du fusil AR-15/M16,
ignora les appels de Stoner à utiliser de la
poudre à combustion propre dans cette arme de précision. En
fait, nos troupes furent envoyées pour combattre dans l'Asie du
Sud-Est avec un fusil « auto-nettoyant
» qui ni ne se nettoyait lui-même, ni, dans des conditions de
jungle, ne fonctionnait comme un fusil. De l'autre côté, dans ce
même conflit, nos snipers utilisaient des fusils Remington Model 700
qu’ils s'étaient achetés ou qu'on leur avait fournis, et
qui utilisaient la vénérable cartouche Whelan de la
première guerre mondiale, la calibre 30, et ils pouvaient compter sur
leurs armes.
Perché
en haut d'un arbre, camouflé, nous préférerions un Arfie à un AK-47 pour des questions de
précision. Un Stoner sera capable de garder
toute sa précision sur une distance de 300 m toute la journée,
alors qu'une Kalashnikov aura tendance à en
perdre au fur et à mesure que son barillet bon marché
chauffera, et elle tirera un peu dans tous les sens. Mais si nous faisions
tomber le fusil du haut de l'arbre, qu'il atterrissait dans la boue, et que
nous descendions de l'arbre pour aller le chercher, nous serions heureux de
ramasser un AK, car il marcherait encore.
De
manière similaire, Windows XP est le M-16, DOS est l'AK 47. Sur le
papier, l'un est meilleur. Mais lors d'une bataille enragée, c'est
l'opposé qui s'applique. Cependant, il y a toujours plus de deux
choix. Le Remington Model 700 à culasse mobile menace encore, il est
le meilleur de sa génération, et un type intelligent se doit
d'en posséder un, de la même manière qu'il se devrait
d'utiliser Linux pour sauvegarder le système d'exploitation de Bill
Gates, équipé bien sûr de l'excellente cartouche de Hank Whelan, le tout posé à
côté de l'ordinateur TRS-80, à côté d'une
machine à écrire Underwood.
En parlant de
papier, il n'était pas dans notre intention de devenir critique
littéraire, mais dans un contexte plus large d'extraction d'argent,
cette mission est devenue importante. L'extraction d'argent, soudainement,
est devenue à la mode. Elle a du style. Elle a de la classe. La source
de cette nouvelle perception n'est pas claire, mais nous pensons que les
responsables sont en partie The Deep Dark, de Greg Olsen, qui traite du désastre de
la mine de Sunshine en 1972, et qui est en passe de
rejoindre la liste des best-sellers de New York Times à l'heure
où nous parlons, ainsi que les souvenirs de Fritz Wolff lorsqu'il
travaillait sous terre à Bunker Hill dans A room for the Summer. Les durs à cuire de l'extraction
minière se rappelleront l'excellent The Making
of A Hardrock Miner de Steve Voynick publié il y a une vingtaine
d'années.
Notre propre
livre, The Silver Pennies est un bref mémoire sur les
problèmes qui subsistent dans l’ancienne liste de 133 compagnies
du Spokane Stock Exchange. De façon remarquable, une bonne trentaine
d'entre elles a survécu aux horribles purges d’Utah, de Seattle,
de Denver et de Spokane, ainsi que l'explosion de la bulle Internet, et
nombre de ces compagnies sont bien positionnées pour une croissance
énorme dans le cas où l'argent atteindrait à nouveau 7
dollars comme nouveau prix plancher, ce qui est en train de se produire
à l'heure où nous parlons. Ainsi, on peut se procurer des actions
SBUM pour 20 cents, et d’autres pour quelques pauvres dollars. C'est de
la petite monnaie. Les gueules d’or du New Jersey, bon sang ! NJMC
à 50 cents ? Independence, qui touche des royalties sur la mine
de Lucky Friday, pour à peine plus d'un dollar ? Fichtre.
Cette
année, à Vancouver et à Toronto, nous avons
été accusés de faire du favoritisme dans notre choix de
stocks. Tout d'abord, et pour la énième fois, nous ne
possédons aucune action dans des mines d'argent. Nos proches non plus,
ni Buzzard notre perroquet, ni Smoak
notre chow-chow, ni Velcro notre méchant chat noir. Nous avons
signé avec notre éditeur un accord qui nous interdit
expressément d’écrire à propos des stocks que nous
possédons. Personnellement, nous préférerions boursicoter
et saisir notre chance (et votre argent), mais le chèque mensuel
régulier de McGraw-Hill Publishing
a quelque chose de plus motivant. De plus, cela nous rend la tâche plus
facile lorsqu'il s'agit de critiquer certains stocks, nous n'avons pas besoin
de dire d'abord à nos abonnés de vendre, ou de leur expliquer
pourquoi nous leur avons vendu toutes ces actions de choix au moment
même où nous nous en débarrassions.
Voici la
décharge de responsabilité, extraite de la newsletter d'un site
célèbre, que vous n'aurez jamais à lire ici : «
(Nous fournissons) des services de recherche, d'analyse et de relation avec
les investisseurs pour certaines des compagnies mentionnées dans les
articles apparaissant dans ses publications (chacune étant une «
compagnie mentionnée »). Les compagnies mentionnées
peuvent nous payer des droits, qui peuvent inclure des compensations
basées sur des actions dont la valeur pourrait augmenter si la valeur
de l'action de la compagnie en question augmente. Par conséquent, il
existe un conflit d'intérêts qui peut influencer notre point de
vue et nous fournir une incitation à publier des informations
favorables quant à la compagnie mentionnée. »
Cette
décharge de responsabilité ressemble un peu à
l'autocollant qui se trouve sur la machine à sous de la Timeout Tavern en face du bureau du shérif du comté
de Kootenai, à Coeur d'Alene,
dans l’Idaho, autocollant qui proclame « Seulement pour se
distraire ». Même lorsque les pièces sortent de la
machine.
S'il y a un
défaut dans notre attitude, c'est que nous croyons que la Silver Valley, dans le nord de
l'Idaho, la région minière de Coeur
d'Alene, abrite le meilleur filon d'argent de la
planète et que ce gisement reste à explorer. C’est un
filon d’au moins 20, voire 200 km, ouvert et profond. Il est sur le sol
américain. Ses quelque 30 compagnies que nous mentionnons dans le
livre possèdent des propriétés avec tous les permis et
autorisations nécessaires. Elles sont, telles un fidèle Garand, sûres, chargées, et au diable les
problèmes.
Restez avec
nous tandis que nous digressons : le Garand
n’est pas dans le correcteur orthographique du Microsoft Word Office
2003 Professional de Bill Gates. Hardrock et
stope non plus. Voilà jusqu'où
nous avons glissé. Bien sûr, le mot Edsel
n'y est pas non plus, mais McNamara, oui. Bon sang,
on retrouve vite la mémoire !
Nous citons
à présent Wolff, qui après avoir travaillé
à Bunker Hill et avoir pris sa retraite en tant
qu’ingénieur dans l’aérospatial, touche
aujourd’hui à la découverte de mines (minefinder,
encore un mot qui ne figure pas dans le correcteur orthographique de Bill
Gates) pour le bureau d’études géologiques de
l’état de Washington : « une question fascinante est
de savoir si ‘chaque gisement de la Silver Valley a été
découvert’ ». Ma réponse est « Non,
et loin s’en faut ». L'une des raisons pour laquelle il est
possible d'avancer cette opinion est la quantité de minerais qui a
été découverte par accident et par d’heureux
hasards, en conduisant des travaux de développement sans penser
découvrir une « cible géologique » dont la
localisation aurait été mûrement pensée
auparavant, comme ça a été le cas lorsque le chef
d'équipe a rapporté au directeur de la mine (de Bunker Hill),
« Oh, au fait, nous avons coupé à travers une veine
d’argent de 2 mètres… »
Voilà
en deux lignes l'histoire de Cœur d’Alene,
et la raison pour laquelle elle est la plus importante région
minière de la planète.
Nous avons
traité un large éventail de questions dans cette diatribe, de
la mort d'un ordinateur à l'argent. Mais d'une façon perverse,
l'un va avec l'autre. Quelque vil esprit de l’enfer nous rappelle qu'il
faut revenir aux fondamentaux. Nous ne sommes pas prêts à
revenir au Royal, mais n'importe quel vieille action argent fera l'affaire.
David Bond
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