Le marché boursier
chinois a gagné 142% en un an, bien que l’’économie chinoise ralentisse aujourd’hui
au point que ceux qui ont depuis longtemps prédit un atterrissage brutal
commence à se lécher les babines et espèrent qu’on leur donnera bientôt
raison. Mais après toutes ces années de frustrations, la Chine continue de planer,
carburée par la monnaie et le crédit.
Steve Sjuggerud, éditeur
chez Daily Wealth, a
écrit l’an dernier que les actions chinoises défieraient la gravité et
offriraient des gains extraordinaires. Beaucoup ont suivi son conseil pour
enregistrer des profits confortables – et peut-être gagner quelques cheveux blancs
en passant.
Aujourd’hui, Sjuggerud
est de retour avec une théorie remarquable. Qui n’est pas sans être drôle
aussi, dans un sens assez pervers. Il nous dit que la bulle chinoise est
devenue si démente, que les gens vont si loin pour pouvoir y participer, que
sa fin ne peut qu’être proche. Tout n’est plus question que de savoir quand
plier bagage et rentrer chez soi.
Il en vient à cette
conclusion en faisant la différence entre investisseurs, spéculateurs, et
ceux qui savent qu’ils jouent un jeu dangereux.
Finalement, tout n’est
question que de faire rentrer de l’argent sans perdre un sou – et c’est cette
dernière partie qui est la plus difficile.
Par Steve Sjuggerud,
éditeur de Daily Wealth :
C’est quelque chose
qu’on aurait du mal à inventer…
« Stephen Qin,
un employé de bureau de 28 ans installé dans le nord de la Chine, a parcouru
1.500 kilomètres pour ouvrir un compte à Hong Kong… pour pouvoir échanger des
actions chinoises qu’il aurait pu acheter chez lui », comme Bloomberg l'a expliqué cette semaine.
Sa logique ? « Si
je peux emprunter plus, je peux enregistrer plus de profits ».
Voyez-vous, Qin peut
emprunter plus d’argent à Hong Kong qu’il ne peut en emprunter en Chine. Il
profite aussi d’un taux d’intérêt plus faible à Hong Kong. Et Qin n’est pas
le seul dans son cas. Des milliers de Chinois font le même pèlerinage vers
Hong Kong pour ouvrir un compte de courtage pour les mêmes raisons.
Les maisons de
courtage de Hong Kong apprécient grandement cet afflux d’investisseurs
chinois. Elles vont même jusqu’à les encourager en offrant de couvrir jusqu’à
10.000 HK$ de frais de transport à ceux qui viendraient ouvrir un compte
auprès d’elles. C’est une sorte de Las Vegas étrange – où « la maison »
prend soin de vos frais de chambre, tant que vous dépensez de l’argent au
casino.
Et l’affaire devient
plus ridicule encore. Qin est tout excité de pouvoir être assis devant son
ordinateur en Chine, pour acheter des actions en Chine au travers de son
compte basé à Hong Kong. Il a récemment acheté des actions à la Banque d’investissement
chinoise. Le fait est que les actions de cette banque sont 7% moins chères à
Hong Kong qu’en Chine.
Qin a conduit 1.500
kilomètres jusqu’à Hong Kong… Mais plutôt que d’acheter des actions à la Banque
d’investissements chinoise sur place, il a acheté ces actions en Chine, où
elles sont 7% plus chères.
En Chine, les
investisseurs individuels ont perdu tout sens de la réalité. La folie a bel
et bien pris le dessus.
Comme nous l’avons vu
sur le marché américain de l’immobilier il y a quelques années, les
investisseurs comme Qin pensent pouvoir enregistrer davantage de profits en
dépensant plus. Qin, comme beaucoup d’autres, se trouveront un jour dans la
position dans laquelle se sont trouvés tant d’Américains suite à l’effondrement
du marché de l’immobilier.
Ce qu’il y a de plus
fou, c’est que je ne vends pas moi-même mes actions chinoises. La phase de
croissance se poursuivra encore avant que tout se termine. La situation
tournera mal. Une chute de 50% ne serait rien en comparaison.
Je ne pense
simplement pas que nous ayons déjà atteint le point culminant du marché.
La différence entre
Mr Qin et moi-même, c’est que je sais que je joue un jeu dangereux. Je sais
que la partie prendra fin et que Qin, avec son argent emprunté, n’aura un
jour plus rien.
L’histoire de Qin
prouve que les actions chinoises sont entrées en phase de mania, mais la
partie n’est pas terminée pour autant. Je préfère ne pas vendre tout de
suite.
Par Steve Sjuggerud, Daily Wealth
Les commentaires du
vendeur à découvert Muddy Waters Research ont eu de lourdes conséquences pour
les actions des sociétés chinoises. Ils visent désormais le marché boursier
du pays. Le gouvernement a déclaré patriotique d’acheter des actions. Les
insiders ont cédé à la folie. Lisez ceci : Muddy
Waters Warns on Chinese Stocks: “Largest Pump-and-Dump in History”
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