Aujourd'hui, ce qu'on dénomme abusivement "monnaie" (sigle
C.Q.D.A.M., cf. ce texte de mai 2015)
et sa quantité sont dénaturés par les décisions des législateurs et, en
conséquence, difficiles à comprendre pour l'honnête homme.
La monnaie d'hier a été détruite.
1. Les législateurs.
Depuis bien longtemps, l'instauration d'instruments juridiques qu'aucun
des initiateurs de ceux-ci ne saurait justifier, a
réglementé C.Q.D.A.M. à défaut de pouvoir expliquer ses tenants et
aboutissants économiques.
Ces réglementations, dont l'accélération du nombre n'a jamais été aussi
importante qu'au XXème siècle, ont eu bien évidemment des effets
économiques désastreux dont il n'est jamais question dans les discours et que
nous supportons ...
Dernier exemple en date : la "zone €uro" depuis 1999.
2. Les personnes.
C.Q.D.A.M. est aussi, provisoirement, le dernier acte d'un processus
beaucoup plus vieux où les hommes de l'état n'existaient pas et où chacun
pouvait échanger des choses à sa guise.
Toutes proportions gardées, le processus peut être illustrée, quant à la
vitesse, par le «Pacific 231» de Arthur Honegger (cf. la musique) et, quant à
l’issue probable, il est comparable au résultat qu'a connu une locomotive, et
donc son train, en 1895 (cf. photographie).
Le premier acte de ce processus qui a vu le jour il y a donc bien
longtemps, a été le fait de gens qui avaient mis le doigt sur ce qu'ils
avaient à gagner à échanger des choses en faisant intervenir un intermédiaire
de leur choix, dans les échanges plutôt qu'en cherchant à les échanger
directement.
L'intermédiaire de l'échange, quoiqu'existant sous de multiples formes,
devint progressivement ce qui allait être dénommé "monnaie" par la
suite (cf. Say,
1815 repris par Menger,
1892).
Echange et monnaie allaient donc de pair (cf. ce texte de novembre 2014).
A ce titre, la monnaie a été une invention, puis un processus d'innovation
(cf. ce texte de novembre 2014).
3. La protection contre la contrefaçon.
Contrairement au corbeau de la fable..., les hommes de l'état, apparus
entretemps, n'ouvrirent pas alors un large bec ... - pourquoi auraient-ils
désiré d'ailleurs le faire ...-, mais accaparèrent la monnaie en imaginant et
en faisant valoir à l'opinion qu'elle pourrait être contrefaite par des
malfaisants et qu'ils devaient la protéger.
Ainsi naquirent les "pièces de monnaie" dont la face montrait un
homme de l'état ou une de ses vertus bien connues, et le pile un nombre,
attestant que les caractéristiques n'étaient pas contrefaites.
Ainsi naquirent aussi les contrefaçons, non pas à l'initiative des
personnes privées ciblées au départ, mais à celle des hommes de l'état en
relation avec les pièces qu'ils disaient protéger contre la contrefaçon et
dont la contrefaçon leur permettait d'abonder leurs richesses en toute
impunité.
Contrefaçons, hommes de l'état et mensonges allaient ainsi en
triplets.
Et ce processus portait atteinte au processus d'innovations qu'était la
monnaie (cf. ce texte de juin 2013).
4. Les banquiers.
Qu'à cela ne tienne, les banquiers inventèrent quelques siècles plus tard,
vers les XVIIème-XVIIIème siècles, l'émission de coupures de billets en
papier assise sur la monnaie-or ou -argent.
Mais par la suite, les hommes de l'état des pays, toujours en
existence, enlevèrent aux banques leur capacité d'émission et en
donnèrent, dans chaque pays, le privilège à une banque extraordinaire, à
savoir la banque centrale.
Ce fut, par exemple, la "Banque de France" en France au
XIXème siècle et la "Federal
Reserve Bank" aux Etats-Unis à partir de 1913.
Dénommés "banquiers de second rang" par les économistes, ils conservèrent,
sous contraintes du législateur, la capacité d'émettre des dépôts qu'ils
créèrent quelques temps plus tard.
Pour les comptables, pièces de monnaie, billets et dépôts constituèrent la
quantité de monnaie dont ils mesuraient les échanges en monnaie.
5. Les équilibres des marchés.
Qu'on le veuille ou non, les raisonnements économiques actuels
s'articulent sur des équilibres de marché.
Le marché est un concept d'économistes de certaines théories
économiques, ainsi que son équilibre.
Le concept de marché inclut la notion de réglementation même si ses
auteurs ne sont pas prolixes sur les règles de droit qu'ils ont en tête et
qu'ils ont avancées en hypothèses pour les cerner.
Il exclut, en revanche, sans le dire, les notions d'invention et d'innovation.
En d'autres termes, le socle de raisonnement des hommes de l'état, qu'est
l'équilibre macroéconomique, ignorait inventions et innovations.
Nos hommes ont beau jeu de pérorer sur ce qu'il y a à gagner de
l'invention et des innovations.
Ils sont seulement infirmes, incapables de quoi que ce soit dans le
domaine.
Longtemps, le concept de marché a aussi exclu la monnaie, nos économistes
ne la distinguant pas des autres choses échangeables.
Depuis qu'ils ont introduit la quantité de monnaie dans la théorie
économique - souvent dénommée curieusement, en français, "masse
monétaire" -, ils disputent d'un "marché de la monnaie" qui,
en fait, ne mérite pas le nom.
6. Réglementations et inventions (ou innovations).
A défaut d'être expliqué par l'équilibre économique qui n'en peut mais,
les réglementations et inventions (ou innovations) sont l'objet d'études
séparées des économistes (cf. ce
texte).
a. Elles ne sont pas de même nature.
Certains économistes mettent en parallèle réglementations et inventions
(ou innovations) sans distinguer ce qu'elles cachent, à savoir le juridique,
le technique et l'économique.
Et ils comparent les effets qu'ils imaginent comme si la réglementation et
l'invention (ou l'innovation) étaient de même nature.
Et des économistes de mettre en parallèle, par exemple, ce qu'est le
protectionnisme économique et l'absence d'un pont sur un fleuve.
Une chose est au moins certaine: l'invention (ou l'innovation) est
irréversible et les gens s'en félicitent alors que la réglementation ne l'est
pas contrairement à des idées reçues et à ce qu'en dit le politique.
Elle est réversible par réforme ou par révolution au prix de coûts plus ou
moins importants supportés par les uns et les autres.
b. Une réglementation ne saurait être prise pour une invention ou
une innovation.
D'autres économistes qui peuvent être les mêmes, veulent faire croire que
les réglementations sont des innovations.
Ils en témoignent, par exemple, en disant qu'on "n'est plus du
temps de la lampe à huile ou de la marine à voile" pour tenter de faire
aboutir telle ou telle réglementations jugées synonymes d'innovation.
c. La course poursuite perpétuelle.
D'autres économistes encore, peu nombreux, mettent l'accent non pas
sur les démarches précédentes, mais sur la course poursuite entre les deux
phénomènes de réglementations et d'innovations qui ont vu le jour dans
l'Histoire (cf. ce texte de novembre
2010).
Exemplaire est ce qu'on dénomme abusivement "monnaie"
aujourd'hui.
Dans le passé et jusqu'à aujourd'hui, l'invention de la monnaie à partir
de l'échange, puis ses innovations, ont été déformées, voire dénaturées par
les réglementations en la matière choisies par les hommes de l'état et leur
législateur (cf. ce texte de janvier
2014 ou celui-ci de mai 2011).
7. Un dernier mot.
C.Q.D.A.M. aujourd'hui ne repose plus que sur le rapport
"obligations-respect" du processus, obligations instaurées par le
législateur et respect des obligations par les personnes.
Si le rapport venait à changer "dans le mauvais sens", peu en
importent les causes, on ne serait plus très loin de la gare, la course
poursuite perpétuelle serait devenue infernale ...
Espérons qu'il n'en est pas ainsi en cette nouvelle année 2016.