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Cours Or & Argent

La Grèce pour l’Exemple !

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Publié le 10 février 2012
981 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 10 votes, 4,1/5 ) , 3 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Comme si cela n’était pas déjà assez confus comme cela, Standard & Poor’s s’est en quelque sorte invité à la table des négociations avec le gouvernement grec. Frank Gill, le directeur des notations d’Etat de l’agence de notation a fait remarquer que « sachant que seule une petite composante de la dette subira la décote, rien ne prouve qu’elle se situera à des niveaux que nous continuerons de juger viables ».


Il fait non seulement référence à l’absence de l’accord des créanciers publics, mais également au fait que les banques grecques – grandes détentrices de la dette du pays – vont devoir être renflouées par les prêts de l’Union européenne et du FMI des importantes pertes qu’elles vont subir. Ce qui revient à substituer une dette à une autre, allégeant l’endettement de manière moindre qu’affiché. Conclusion : vu les perspectives récessives de l’économie, la viabilité de ce second plan de sauvetage n’en sort pas accréditée.


Au terme de très longues négociations, les trois partis de la coalition gouvernementale seraient parvenus à se mettre d’accord à un seul point près pour avaliser un document d’une cinquantaine de pages décrivant les engagements que vont devoir prendre dans l’urgence le gouvernement et le parlement afin de décrocher le prêt de 130 milliards d’euros en suspens. La réduction des retraites complémentaire faisant encore obstacle à un accord d’ensemble, deux semaines ont été accordées par la Troïka afin de trouver d’autres coupes pour un même montant de 300 millions d’euros.Un accord aurait été trouvé (source: premier ministre grec).


Les mesures phares de ce nouveau plan ont fuité dans la presse grecque : le SMIG serait baissé de 22%, les salaires des entreprises publiques diminués, 15.000 emplois supprimés dans le secteur dans l’année et des coupes à hauteur de 15% effectuées dans les retraites complémentaires. Aucune mesure concernant les avantages fiscaux des armateurs grecs, de l’église orthodoxe et des grandes familles n’a été divulguée. Sous couvert de la construction d’une Grèce moderne, c’est la plus traditionnelle dont les intérêts sont sauvegardés.


Michalis Chrissohoïdis, le ministre grec de l’économie, vient de déclarer au Frankfurter Allgemeine Zeitung que « si nous continuons à couper encore et toujours dans les revenus des gens, et que nous amenons la Grèce de la récession à la dépression, la question la plus grave à laquelle ce pays sera confronté sera prochainement le maintien de la paix sociale ».


Les deux grandes centrales syndicales viennent d’appeler à la grève générale pour 48 heures, vendredi et samedi prochains.


Pendant que les ministres se retrouvent à Bruxelles, les créanciers privés vont en faire autant aujourd’hui à Paris. Restent en suspens là aussi quelques ajustements, qui pourraient impliquer la BCE. Il serait question d’un échange entre celle-ci et le FESF, afin que la banque centrale puisse se laver les mains du sort ensuite réservé aux titres grecs qu’elle détient. Une précaution d’autant plus nécessaire que le ministre irlandais des finances s’apprêtait à frapper à la porte de la BCE pour obtenir également une remise de peine. L’adoption de clauses d’action collectives par le parlement grec reste encore une incertitude.


Si l’on en croit Standard & Poor’s, ces négociations au finish dont l’aboutissement reste à confirmer relèvent donc de la farce. La décote et les nouveaux prêts ne font que repousser à plus tard le constat que la situation de la Grèce n’est toujours pas viable. Avec l’idée derrière la tête de ne le reconnaître que lorsque l’Italie et l’Espagne seront considérées hors de danger. Mais il y a un prix à payer pour que ce calcul fonctionne, qui a par ailleurs valeur d’exemple dans toute l’Europe : le désendettement va très lourdement prioritairement reposer sur les épaules des salariés, le pays étant par ailleurs condamné à la poursuite et l’approfondissement d’une récession entamée depuis cinq ans.


C’est sous ces auspices que peuvent être dès maintenant jugées les promesses – ou les silences – de ceux qui se refusent à prendre à bras le corps la crise et prétendent, par une voie ou par une autre, retrouver le chemin de la croissance pour amoindrir la peine. « Ce sera dur ! », a déclaré Michel Sapin qui pourrait prétendre en France au ministère de l’économie et des finances, il va falloir clairement préciser pour qui.


L’évolution rapide de la situation espagnole préfigure les nouvelles embuches qui se présentent et qui vont faire à nouveau obstacle à la stratégie du déni. Luis de Guindos, le ministre de l’économie, a lui aussi reconnu que cela allait être « dur, très très dur », mais il parlait du premier trimestre en cours de cette année, sans même attendre. Celui-ci va être marqué par la poursuite d’une croissance négative et une accentuation du chômage dont le taux officiel avoisine déjà les 23%.


Le problème de ce scénario, c’est qu’il se confirme être répétitif d’un pays à un autre, et qu’il est contagieux dans le contexte d’une zone européenne au sein de laquelle les relations commerciales sont très développées.


Une autre image de la situation est fournie par les banques centrales. Que va décider la Banque d’Angleterre qui se réunit aujourd’hui ? Selon les commentateurs, elle devrait relancer son programme de rachats d’actifs (assouplissement quantitatif), qui a été lancé en 2009 et dans le cadre duquel une première tranche de 200 milliards de livres avait été épuisée il y un an. Quel effet peut en être attendu, étant donné le résultat des opérations précédentes ? La BCE entre également en réunion, mais il n’en est pas attendu de décision spectaculaire, dans l’attente de la seconde opération de prêt aux banques à trois ans (LTRO) de la fin du mois destinée à permettre aux banques de se refinancer et à autant que possible stabiliser le marché obligataire.


Sollicitée de partout, la croissance reste la grande absente. Sa nature et ses gisements vont-ils finir par émerger dans les réflexions ?


Billet rédigé par Francois Leclerc


 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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Je me suis laissé dire qu'un accord était en train d'être conclu, par lequel les grecs s'engageaient à payer leur dette en approvisionnant en FETA tous les citoyens européens jusqu'en 578.223, interets inclus.
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Les banquiers viennent même de faire "cheese" pour la photo.
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Cette histoire de Grece doit etre beaucoup plus importante qu'on veut bien nous le faire croire, où le problème aurait déjà été soit réglé, soit planqué sous le tapis.

Serait ce la question des CDS ? Si ceux ci devaient etre exercés, les banques exposées (toutes) deviendraient elles insolvables immédiatement et devraient elles etre fermées ? Serait ce le fait qu'une défaut de la Grece avec un haircut significatif pour les créanciers impliquerait que les autres débiteurs (Portugal, Italie, Espagne, et pourquoi par la FrAAnce) demanderaient la meme chose, ce qui aurait les memes conséquences pour ledit système bancaire ?
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Red Pill - 11/02/2012 à 11:52 GMT
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