La "loi de l'économie" n'est pas jusqu'à présent (7 juillet
2015) un article de Wikipédia.
On ne peut que s'en étonner.
Il lui a été préféré implicitement le concept d'"équilibre
économique" qui ne veut rien dire sinon de permettre aux hommes de
l'état de prétendre que la loi de finance annuelle y contribue de façon
déterminante!
Ce fait montre l'ignorance des francophones sur la notion et sur son
importance dans l'économie politique.
On peut aussi parler d'inculture (cf. ce texte d'avril 2015).
1. Les mécaniciens.
La "loi de l'économie" a pourtant fait les beaux jours des
futurs mécaniciens, au XVIIIème siècle (cf. Georges Matisse,
1925).
Grâce au principe qu'elle constituait, ils ont pu développer un
domaine important des sciences physiques qui a bénéficié au monde entier
jusqu'à aujourd'hui, en théorie et en pratique (cf. ce
texte)
En effet, la "loi de l'économie" n'est jamais que le principe
que la Nature fait toute chose :
- au moindre temps,
- au moindre effort, ou
- à moindre action.
Et le principe de la moindre action reste une énigme au cœur de la
physique (cf. Roland
Omnès, 1994).
Le temps est, pour sa part, une notion non définie par les physiciens
(cf. audio
de Lachieze-Rey de 2013).
Malgré cela, il est développée en long et en large (cf. audio de Klein de 2006).
La force y est davantage utilisée que l'effort quand ce dernier n'est pas
défini par l'"intensité".
L'action est surtout définie par le "travail", pour ne pas dire
"service", notion autant physique qu'économique aujourd'hui.
Curieusement, l'habitude aveugle veut que l'économie politique soit une
conséquence de la mécanique qui résulte de tout cela alors qu'elle devrait en
être la cause (cf. ce texte d'octobre
2014).
2. Les écoles de pensée économique.
De fait, en économie politique, le temps, l'effort ou l'action sont des
notions distinctes qui séparent les unes des autres les écoles de pensée qui
ont vu le jour progressivement.
Tantôt elles sont séparées nettement les unes des autres, tantôt elles
s'interpénètrent.
Je renvoie aux diverses histoires de la pensée économique pour leur
multiple comparaison (cf., par exemple, ce texte de Herland, 1992
).
Soit
dit en passant, si l'économie politique est en définitive la reine des
sciences, n'en déplaise aux historicistes et autres scientistes de tout bord
qui en arrivent à lui refuser le statut de science, c'est que son fond a,
entre autres, comme élément, l'étude de la "loi de l'économie".
Dans
un article d'août 1998 publié dans le Zagreb Journal of Economics -
actuellement disponible sur son site
et présenté dans ce texte de juillet 2010
-, R.A. Mundell, prix Nobel de science économique
1999, a souligné le point dans la conclusion de son article en
ces termes :
"It
is, perhaps, fitting to close on an extension of Gresham's Law to the theory
of money itself.
The
motivating force underlying Gresham's Law is economy:
we
settle a debt or transaction with the cheapest means of payment.
But
that is what money is!"
La
monnaie, à elle toute seule, est une illustration de la "loi de
l'économie", elle réduit le coût de l'échange.
Et
cette "loi de l'économie", peu mystérieuse pour le bon économiste,
est riche d'applications autres que celles relevées plus haut.
3.
L'école de pensée économique française pré- et post- XXème siècle.
Pour
ma part, et en dépit de l'habitude, j'exclus la notion de "temps"
de l'économie politique.
J'admets
la notion d'"effort".
Et
je mets au premier plan la notion d'"action" de vous et moi.
Je
le fais en conséquence de tout ce que j'ai pu lire dans les ouvrages de
l'école de pensée économique dénommée "autrichienne" (à commencer
par L'action humaine de
Ludwig von Mises), que je considère tout autant "française du XIXème
siècle".
Je
ne parle pas du XXème siècle qui, en France, est imbu du
socialo-communisme ou s'y est noyé (cf. ce texte
de novembre 2012).
4.
Echange et monnaie.
"Science
sans conscience n'est que ruine de l'âme", a écrit le poète, j'y
ajouterai: "monnaie sans échange de marchandises n'est que ruine de la
connaissance en économie politique" (cf. ce texte
d'avril 2014).
Je l'ai déjà
écrit dans des billets antérieurs (cf. en particulier ce texte de décembre 2013 ou celui-ci de novembre 2014),
je résume le propos.
L'acte d'échange de marchandises
que mène la personne pour améliorer, à ses yeux, sa situation, peut être
direct ou indirect.
Au cœur de l'alternative, se trouve
le coût qu'elle donne à l'échange.
On offre une marchandise
"M1" pour demander une autre marchandise "M2" qu'on
préfère.
On ne demande pas a priori.
Mais trouve-t-on une personne qui
offre "M2" pour demander "M1" dans les mêmes proportions
pour faire aboutir l'échange désiré?
En théorie, on peut faire
l'hypothèse que "oui".
Autrement dit, l'échange
direct est possible et s'ensuit la notion d'équilibre ou d'égalité ou
d'accord économique.
En pratique, cela est rare, sinon
impossible, et, soit dit en passant, cette impossibilité est cachée par le
savant économiste qui a fait l'hypothèse du "oui" précédente.
En pratique, la rareté ou
l'impossibilité est une façon de ne pas parler du "coût trop élevé"
de la situation en question.
Dans le passé, grâce à leur
intelligence, les hommes ont inventé spontanément des façons d'amoindrir le
coût de l'échange direct.
Ils ont fait intervenir, de
façon récurrente, des marchandises dites "intermédiaires" et
décomposé l'échange direct de marchandises souhaité en deux échanges dont
l'ensemble a été l'échange indirect de marchandises souhaité.
En d'autres termes, la marchandise
intermédiaire a amoindri le coût de la situation, de l'échange de
marchandises envisagé par la personne.
Reste que le coût de l'échange n'a
pas été amoindri au point de devenir "zéro".
Derrière le coût de l'échange, il y
avait en particulier le coût de la marchandise intermédiaire.
. La marchandise
intermédiaire "monnaie".
Ce qu'on dénomme
"monnaie" est une marchandise intermédiaire qui s'est imposée
spontanément à ses concurrents et dont le coût est largement inférieur à ceux
de ces derniers, mais, jusqu'à présent, ce coût n'est pas lui-même nul
(cf. ce texte de février 2015).
N'oublions jamais que c'est dans
l'amoindrissement successif de la valeur que le progrès de l'humanité
consiste (cf. Asser, 1893, reprenant Bastiat dans ce texte de juin 2015) et que, selon Ernst Mach,
l'homme de la vitesse du son, repris par Henri Poincaré, la tendance de la
science, c'est l'économie de pensée.
Autant de
vérifications de la "loi de l'économie" qui fait s'harmoniser des
idées de sciences différentes.
Mais tout
cela est en grande partie oublié, voire ignoré.
5.
Ce qu'on dénomme "monnaie".
Bref, en
économie politique, la "loi de l'économie" n'est jamais qu'un fait
général de l'action humaine qui a visé à l'amoindrissement inéluctable du
coût de l'action qu'on avait en ligne de mire.
En pratique,
l'amoindrissement des coûts cernés par des marchandises intermédiaires, suite
aux actes de vous et moi, vérifiait la loi de l'économie.
La loi
pouvait être quantitative ou qualitative.
Ce qu'on
dénomme "monnaie" aujourd'hui en est une vérification qualitative.
Et on a pu
voir que toute (hyper)inflation la faisait disparaître (cas de la France dans
la décennie 1790 ou de l'Allemagne dans la décennie 1920).
6.
La comptabilité nationale.
Au cœur de
la ruine de l'économie politique, il y a non seulement l'ignorance de la
"loi de l'économie" et la préférence infondée donnée à l'équilibre
économique ou à la croissance économique (cf. ce texte
de juin 2015), mais aussi la "comptabilité nationale"
mise en œuvre par les statisticiens chers aux hommes de l'état
socialo-communiste, depuis la décennie 1930 (cf. ce texte d'avril 2014).
Cette
comptabilité se moque bien évidemment de la "loi de l'économie"
qu'elle ignore.
Laissons de
côté l'absurdité qui consiste à parler de "biens" et
"services" et qui n'a rien à voir avec l'économie politique (cf. ce
texte de février 2014 ou celui-ci de juillet 2014 ou encore celui-ci d'octobre 2014), ni avec la vraie
comptabilité (en partie double et droits constatés) (cf. ce texte de juillet 2013).
La
comptabilité nationale a, en particulier, détruit une partie des
échanges de marchandises en agrégeant les échanges inter industriels de façon
à ne retenir que ce qu'elle dénomme "valeur ajoutée" (cf. ce texte).
Cette façon de
parler, originale..., qui déforme la notion de "valeur" de
l'économie politique, recouvre, en pratique, le bénéfice de toute
industrie, à l'exclusion de toute autre considération.
Elle laisse, en
particulier, de côté que le bénéfice, en l'espèce le profit ex post,
est un aspect de la valeur ex post, l'autre grand aspect ex post
ou ex ante étant le coût de l'action menée par l'industrie.
La comptabilité
nationale réduit ainsi la "somme des échanges des industries" qui
ont été menés dans une certaine proportion à une proportion largement
inférieure qui devrait interdire de la comparer à de vrais échanges comme,
par exemple, les importations de l'étranger ou les exportations vers celui-ci
(cf. ce texte d'août 2009, celui-ci de février 2012).
Mais il n'en
est rien.
La
"somme des valeurs ajoutées" qu'est ce qu'elle dénomme
"produit intérieur brut" (cf. ce texte
de juin 2014) est non seulement comparée à ces échanges
"extérieurs", mais encore elle leur sert de référence dans les
données que sont les rapports "importations/PIB" ou
"exportations/PIB" pour établir des comparaisons internationales.
Bien
évidemment, ces comparaisons sont sans valeur.
Folles
thèses, foutaise.