L’utilisation
du PIB dans le calcul de la croissance économique n’est pas
justifiée, celui-ci nétant rien d’autre
qu’un outil de mesure de la quantité de monnaie en circulation
dans une économie. S’il est un élément qu’il
ne permet pas de mesurer et qui est lié au progrès
économique (notez bien que j’utilise ici le mot progrès
et non croissance), c’est bien le niveau d’activité
entrepreneuriale. Et ceci a d’importantes implications sur
l’efficacité des interventions et solutions apportées par
le gouvernement afin de contenir la crise.
J’ai
déjà écrit plusieurs articles à
propos du PIB mais, pour vous rafraîchir la mémoire, je
dirai simplement que le PIB est la somme de l’activité des
entreprises et du niveau de consommation, cumulée aux dépenses
gouvernementales. Plus le gouvernement dépense, plus le PIB augmente.
Plus il offre de crédits aux particuliers et aux entreprises, plus le
PIB augmente. Moins le gouvernement dépense, plus le PIB chute. Tout
ceci n’a absolument rien à voir avec le progrès
économique. Plus important encore, le PIB exclut toute activité
entrepreneuriale future, à moins qu’un entrepreneur ait
déjà dépensé de l’argent afin de mettre en
place son plan d’action futur. Cette obsession du PIB signifie que
l’activité entrepreneuriale, autrement dit la main invisible
d’Adam Smith déterminant notre futur, est classée comme
secondaire par nos décideurs économiques.
Si
c'était là la seule conséquence de la confusion de la
quantité de monnaie avec le progrès économique, les
choses ne seraient pas si sérieuses. Les statistiques trompeuses
telles que le PIB poussent les gouvernements à prendre de mauvaises
décisions politiques. Elles ne leur offrent pas d’autre choix
que de tenter de gonfler le PIB ou de le voir s’effondrer en
conséquence d’une contraction des crédits bancaires. La
situation à laquelle fait aujourd’hui face la zone Euro
écarte toute possibilité de compromis entre ces deux
extrêmes, dans le même temps que d’autres nations du monde
continuent de croire qu’elles pourront imprimer indéfiniment
leur chemin vers la résolution de leurs problèmes
économiques.
Il
existe deux formes de mauvaise compréhension du PIB : la
première est de croire que l’inflation monétaire pourra
dissimuler une dépression économique ; et la
deuxième est de croire qu’il encourage les politiques
détruisant l’activité entrepreneuriale ou encore le
progrès économique lui-même. C’est un cocktail
explosif. L’équivalent de quelqu’un qui s’est
retrouvé au fond d’un gouffre et qui tente de creuser pour
s’en sortir.
Nous
ne devons pas nous attendre à ce que les politiciens cessent de
creuser toujours plus profond et à un rythme toujours plus soutenu.
Leurs économistes ne font rien d’autre que de commander toujours
plus de lots de pelles. Les politiciens ont parfaitement confiance dans les
erreurs économiques qui naissent de la confusion entre PIB et
progrès économique. Ils mettent en place des politiques
économiques qui reviennent à dévorer leurs propres
enfants. Ces enfants, ce sont les épargnants incessamment spoliés
sous prétexte de maintenir un statu quo : les épargnants
dont l’épargne est la condition requise par le
développement de l’activité entrepreneuriale et sans
laquelle de plus en plus de personnes deviennent dépendants de
l’Etat.
Tant
que des outils statistiques tels que le PIB existeront, il n’y aura que
très peu d’espoir que cette folie puisse un jour prendre fin. La
dépression économique se profilant devant nous et se traduisant
par une hausse exponentielle du chômage n’est autre que le
symptôme des économies portant un fardeau trop lourd de
ressources mal allouées. La solution à tout cela serait
d’employer des politiques contraires à celles qui sont
actuellement mises en place. Pour citer Calvin Coolidge,
‘Peut-être le plus important de mes accomplissements
réside-t-il dans le fait que je ne me sois toujours occupé que
de mes affaires. Le gouvernement ne devrait pas intervenir dans la vie de
tous les jours’.
Il
n’est pas trop tard pour que nous prenions les choses en main. Il est
nécessaire que nos dirigeants commencent à comprendre
l’économie plutôt que de se contenter de poursuivre des
théories néoclassiques infondées. Un homme politique
armé de ce savoir pourrait prendre des décisions allant dans
l’intérêt de la majorité.
Article
originellement publié sur le site internet de Goldmoney
ici
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