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La main invisible

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Publié le 15 novembre 2012
683 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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SUIVRE : Crise Croissance
Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

L’utilisation du PIB dans le calcul de la croissance économique n’est pas justifiée, celui-ci nétant rien d’autre qu’un outil de mesure de la quantité de monnaie en circulation dans une économie. S’il est un élément qu’il ne permet pas de mesurer et qui est lié au progrès économique (notez bien que j’utilise ici le mot progrès et non croissance), c’est bien le niveau d’activité entrepreneuriale. Et ceci a d’importantes implications sur l’efficacité des interventions et solutions apportées par le gouvernement afin de contenir la crise.

J’ai déjà écrit plusieurs articles à propos du PIB mais, pour vous rafraîchir la mémoire, je dirai simplement que le PIB est la somme de l’activité des entreprises et du niveau de consommation, cumulée aux dépenses gouvernementales. Plus le gouvernement dépense, plus le PIB augmente. Plus il offre de crédits aux particuliers et aux entreprises, plus le PIB augmente. Moins le gouvernement dépense, plus le PIB chute. Tout ceci n’a absolument rien à voir avec le progrès économique. Plus important encore, le PIB exclut toute activité entrepreneuriale future, à moins qu’un entrepreneur ait déjà dépensé de l’argent afin de mettre en place son plan d’action futur. Cette obsession du PIB signifie que l’activité entrepreneuriale, autrement dit la main invisible d’Adam Smith déterminant notre futur, est classée comme secondaire par nos décideurs économiques.

Si c'était là la seule conséquence de la confusion de la quantité de monnaie avec le progrès économique, les choses ne seraient pas si sérieuses. Les statistiques trompeuses telles que le PIB poussent les gouvernements à prendre de mauvaises décisions politiques. Elles ne leur offrent pas d’autre choix que de tenter de gonfler le PIB ou de le voir s’effondrer en conséquence d’une contraction des crédits bancaires. La situation à laquelle fait aujourd’hui face la zone Euro écarte toute possibilité de compromis entre ces deux extrêmes, dans le même temps que d’autres nations du monde continuent de croire qu’elles pourront imprimer indéfiniment leur chemin vers la résolution de leurs problèmes économiques.

Il existe deux formes de mauvaise compréhension du PIB : la première est de croire que l’inflation monétaire pourra dissimuler une dépression économique ; et la deuxième est de croire qu’il encourage les politiques détruisant l’activité entrepreneuriale ou encore le progrès économique lui-même. C’est un cocktail explosif. L’équivalent de quelqu’un qui s’est retrouvé au fond d’un gouffre et qui tente de creuser pour s’en sortir.

Nous ne devons pas nous attendre à ce que les politiciens cessent de creuser toujours plus profond et à un rythme toujours plus soutenu. Leurs économistes ne font rien d’autre que de commander toujours plus de lots de pelles. Les politiciens ont parfaitement confiance dans les erreurs économiques qui naissent de la confusion entre PIB et progrès économique. Ils mettent en place des politiques économiques qui reviennent à dévorer leurs propres enfants. Ces enfants, ce sont les épargnants incessamment spoliés sous prétexte de maintenir un statu quo : les épargnants dont l’épargne est la condition requise par le développement de l’activité entrepreneuriale et sans laquelle de plus en plus de personnes deviennent dépendants de l’Etat.

Tant que des outils statistiques tels que le PIB existeront, il n’y aura que très peu d’espoir que cette folie puisse un jour prendre fin. La dépression économique se profilant devant nous et se traduisant par une hausse exponentielle du chômage n’est autre que le symptôme des économies portant un fardeau trop lourd de ressources mal allouées. La solution à tout cela serait d’employer des politiques contraires à celles qui sont actuellement mises en place. Pour citer Calvin Coolidge, ‘Peut-être le plus important de mes accomplissements réside-t-il dans le fait que je ne me sois toujours occupé que de mes affaires. Le gouvernement ne devrait pas intervenir dans la vie de tous les jours’.

Il n’est pas trop tard pour que nous prenions les choses en main. Il est nécessaire que nos dirigeants commencent à comprendre l’économie plutôt que de se contenter de poursuivre des théories néoclassiques infondées. Un homme politique armé de ce savoir pourrait prendre des décisions allant dans l’intérêt de la majorité.


Article originellement publié sur le site internet de Goldmoney ici

 

 

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