La ville de Détroit a vu fuir
près de 60% de sa population depuis les années 1950. Ce
qu’il en reste aujourd’hui n’est qu’un amas
d’habitations vacantes et sans valeur, dont même les robinets en
cuivre ont depuis longtemps été pillés.
Est-il nécessaire
d’éclairer les rues de tels quartiers ? Ou d’y
réparer les trottoirs ? Et qu’en est-il des autres
services ? Quels autres coûts pourraient être
épargnés ?
Afin d’économiser de
l’argent, des quartiers entiers de la ville seront bientôt
livrés à la vermine. 40% de l’éclairage public de Détroit ne
fonctionne de toute façon déjà plus. En prenant cela en
ligne de compte, nous pouvons dire que Détroit a depuis longtemps
déjà été laissée
aux rats.
Extrait de l’article de Bloomberg
intitulé Half of Detroit’s
Streetlights May Go Out as City Shrinks.
Détroit, ville de 360
kilomètres carrés et à la population 60% moins
importante qu’en 1950, tentera bientôt de contenir ses habitants
dans un espace restreint en éliminant la moitié de son
éclairage public.
A l’heure actuelle, 40% des 88.000
lampadaires de la ville sont déjà hors d’usage, et la
ville, dont les finances sont contrôlées par un comité,
ne peut se permettre de les réparer. Le plan du maire de la ville,
Dave Bing, serait d’emprunter 160 millions de dollars afin
d’améliorer le système d’éclairage de la
ville et de passer son nombre de lampadaires à 46.000. La maintenance
du réseau serait organisée de manière contractuelle,
permettant ainsi à la ville d’économiser 10 millions de
dollars par an.
‘Nous devons d’abord identifier
les quartiers dans lesquels nous désirons concentrer la
population’, déclarait Chris Brown, directeur des
opérations à Détroit. ‘Nous
n’éclairerons pas les quartiers en difficulté aussi bien
que les autres’.
Offrir des services publics à une
population très étendue et peu dense coûte très
cher. ‘Certains quartiers – une vingtaine - d’une
étendue moyenne de 2,5 kilomètres carrés, ne sont que 10
à 15% occupés’, déclarait John Mogk,
professeur de droit spécialisé dans l’aménagement
du territoire à l’université de Wayne State. Selon lui,
la ville ne peut forcer sa population à déménager, et il
est quasiment impossible dans le Michigan que de saisir des
propriétés pour favoriser le développement d’une
ville.
Alors que les rues de Détroit s’assombriront,
certains quartiers de la ville pourraient finir par disparaître.
Visite
photo à 360 degrés
Jetez
un œil à ces photos à 360 degrés de
certains quartiers de Détroit, dont la station de train
abandonnée Michigan Central.
Pour
citer les mots de Rick, lecteur m’ayant envoyé ce lien,
‘Ces photographies ressemblent à une scène sortie tout
droit du film Escape from new York’.
Laissez
aux images le temps de charger. Vous les verrez d’abord en noir et
blanc, puis en couleur.
Voici
ci-dessous une image du dépôt de la station Michigan Central
issue de l’article Less Than a
Full-Service City publié par le Wall Street Journal.
Au
cœur des problèmes de la ville de Détroit se trouvent les
syndicats publics et privés, l’exode industriel et le
contrôle des syndicats sur la sphère politique.
Pour
en savoir plus, rechercher ‘Detroit’ sur ce blog.
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