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Cette fois ci, avec la faillite
avérée de la plupart des Etats occidentaux et du Japon,
l’on s’approche de la fin du système monétaire
européen et international actuel parce que les vaines tentatives de la
dissimuler sont en train de faire long feu. Ni le pseudo
“sauvetage” de la Grèce et de la monnaie unique
européenne sans réforme majeure structurelle de la zone euro,
ni le relèvement probable du plafond de la dette publique US sans
coupes drastiques des dépenses publiques américaines, ne
changeront l’évidence que les politiques monétaires et
budgétaires irresponsables menées depuis des décennies
par les banques centrales et les Etats en Occident et au Japon ont abouti
à un endettement jamais atteint dans l’histoire, comme à
la recession généralisée
accompagnée d’un chômage de masse incompressible. Tout
cela parce que la dette, tant publique que privée, a été
érigée comme pilier de la fausse croissance économique
selon les désastreux principes keynésiens et que les pouvoirs
publics ont systématiquement renfloué par l’inflation,
avec de la fausse monnaie créée sans limite ex nihilo pour l’occasion,
toutes sortes d’institutions ou pays qu’il aurait fallu laisser
tomber en faillite puisqu’ils étaient devenus insolvables. Il
n’y a que deux actifs susceptibles de protéger les
détenteurs de capitaux de la perte croissante de leur pouvoir
d’achat: l’or principalement et les US Treasury
Bonds accessoirement. L’or parce que l’on ne peut pas en imprimer
et les US Treasury Bonds parce que la plupart des
réserves des banques centrales des BRIC et pays producteurs de
pétrole sont placées dans cet instrument qu’elles devront
défendre jusqu’au bout pour éviter d’être
elles aussi ruinées, sans compter qu’il monte
mécaniquement au fur et à mesure que s’étend la
récession et qu’augmente la probabilité du krach
boursier. Évidemment, les monnaies fiduciaires de papier, qui voient
leur pouvoir d’achat fondre plus on en imprime, pas plus que les
actions, qui ne peuvent pas monter dans un contexte de croissance zéro
voire d’effondrement économique, ne peuvent pas protéger
ceux dont l’objectif est de sauver ou d’accroitre leur patrimoine
en prenant un minimum de risque. Comment tout cela va-t-il finir? Personne ne
peut le dire avec certitude, puisqu’une crise systémique est par
définition impossible à stopper, ainsi que les
économistes de l’Ecole autrichienne en ont fait à maintes
reprises la démonstration. Nous restons simultanément short sur
le S+P500 (via l’achat du SDS) et long US Treasury
Bonds (via l’achat du TLT), avec un maximum d’or (et
accessoirement d’argent-métal) dans les portefeuilles de nos
clients qui restent principalement placés en francs suisses (et
accessoirement en dollars US pour le besoin de la mise en place des
opérations précitées) sans détenir d’euro
qui devrait encore progressivement chuter contre le franc suisse (de son
cours actuel de 1,13 vers la parité un euro pour un franc suisse).
A noter que, depuis
début mai 2011, le dollar US index (contre les principales
monnaies) -voir le graphique ci-dessus- reste toujours dans un
étroit canal plutôt haussier sans casser ni à la
hausse ni à la baisse, surtout du fait de la faiblesse structurelle
de l’euro et de la livre sterling, qui pourrait être le
prélude de sa forte reprise une fois la question du
relèvement du plafond de la dette publique US plus ou moins
résolue, sauf bien entendu si ce relèvement ne
s’accompagnait pas de coupes massives crédibles des
dépenses publiques américaines ou que la Federal
Reserve recommençait le Quantitative Easing
sur grande échelle, ce qui équivaudrait au suicide collectif
des USA et du reste du monde avec à la clef une nouvelle
poussée globale de l’inflation et la dépression
économique presque partout. Quant à la probabilité
d’une dégradation de l’absurde note “triple A”
accordée aux USA par les agences spécialisées, qui
aurait déjà dû intervenir depuis longtemps compte tenu de
l’ampleur des dettes US qui ne seront jamais remboursée et de la
situation de quasi banqueroute de la Federal
Reserve mais que les marchés ont déjà plus ou moins
intégrée, cela ne devrait pas avoir d’importance sur le
dollar US index pas plus que sur les US Treasury
Bills ou Bonds (surtout en mains des banques centrales des BRIC et pays
producteurs de pétrole -qui ne peuvent plus s’en défaire-
ou des Américains eux-mêmes -qui n’ont pas d’autre
alternative de placement à taux fixe-) mais en revanche ferait un peu
plus chuter les actions US (les investisseurs du monde entier
accélérant leur retrait de ces titres surévalués)
et surtout monter l’or -la valeur refuge ultime-.
Pierre
Leconte
Article originellement
publié ici
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