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Tel un bélier à
l’assaut d’un château médiéval, l’or
continue de cogner à la porte. Pour la troisième fois en moins
de trois mois, le métal jaune tente de dépasser le niveau des
1.000 dollars par once. Pour la première fois vendredi, il a
clôturé au dessus de ce niveau, et a donc enregistré un
nouveau record de fin de semaine.
Même si l’assaut est repoussé, qui peut douter
qu’il fera bientôt une nouvelle tentative ? Dans le même temps, nous ne
manquons pas d’analystes qui n’en achètent pas, tout en
s’interrogeant sur les motifs de ceux qui le font. Bien que tous offrent une variété
de raisons plus ou moins valables, ils sont tous d’accord sur le fait
que la hausse de l’or n’a rien à voir avec
l’inflation, considérée universellement comme morte et
enterrée. Moi qui
achète de l’or, pour mon compte et celui de mes clients, je vous
garantis que l’inflation est la seule raison pour laquelle
j’achète de l’or.
Et en ce moment, j'en achète beaucoup.
Quand les individus décident
d’accumuler leur épargne sous la forme d’or plutôt
que sous la forme de dépôts de monnaie papier dans des
comptes bancaires plus ou moins garantis par leur gouvernement, ils le
font pour une seule raison : ils craignent que
l’intérêt qui leur sera versé ne sera pas suffisant
pour compenser la perte de pouvoir d’achat due à l’inflation,
c'est-à-dire à l’érosion monétaire. Cette peur englobe
simultanément l’inflation actuelle et celle qu’ils anticipent
pour le futur. Bien que certains achètent de l’or pour
spéculer sur la hausse de son cours, le facteur sous jacent qui motive
son appréciation sera toujours l’inflation monétaire. Si
les gouvernements ne créaient pas d’inflation, il n’y
aurait que très peu d’intérêt à acheter de
l’or.
Certains analystes prétendent
que la peur est la principale motivation dans l’achat d’or. On assume souvent que l’or est
le seul actif qui maintient sa valeur lorsque tous les autres baissent,
particulièrement en cas d’incertitude sur les marchés.
Mais cette explication nous ramène tout droit à
l’inflation. Quand les économies entrent en récession, il
y a toujours une énorme pression politique sur les gouvernements pour
qu’ils interviennent. Et le seul outil à leur disposition est la
planche à billets, autrement dit l’inflation.
Quand les gouvernements interviennent
pour soutenir ou faire artificiellement monter les marchés, ou subventionnent
des industries qui normalement auraient du faire faillite, ou encore sauvent
la mise aux investisseurs et déposants d’institutions
financières en banqueroute, ils créent de l’inflation
(impriment de la monnaie) pour pouvoir payer. Ceci a pour conséquence de
transférer du capital des investisseurs prudents vers les
spéculateurs.
Simultanément, cela enlève tout intérêt aux
formes les plus traditionnelles et normalement sures de placement, les
obligations et le cash. Il devient difficile aux investisseurs de
protéger leur capital, et encore plus difficile d’en obtenir un
rendement réel.
C’est la raison pour
laquelle certains se retournent vers l’or, - qui a par nature un prix
« plancher » garanti par son statut de matière
première-, tandis que d’autres commencent à faire des
investissements de plus en plus risqués pour
« battre » l’inflation.
L’intérêt de
l’or comme actif privilégié pendant des périodes
d’incertitude politique, et particulièrement en temps de guerre,
est toujours fonction de sa capacité à protéger contre
l’inflation monétaire. Les guerres coûtent beaucoup
d’argent. Elles sont également très souvent impopulaires,
ce qui rend leur financement par l’impôt dangereux politiquement.
En conséquence, les guerres sont quasiment toujours financées
par « l’impôt furtif » qu’est
l’inflation monétaire.
Et si un pays perd une guerre, ou souffre d’une
révolution ou d’une guerre civile, il y a toujours la
possibilité que sa monnaie disparaisse et ne valle plus rien. Bien que
ceci ne soit pas le type d’inflation dont on nous parle dans les pages
financières de nos journaux, c’est la forme ultime de maladie
monétaire : la monnaie papier peut perdre
l’intégralité de son pouvoir d’achat.
Je prends chaque hausse brusque du
prix de l’or comme un avertissement que les anticipations
d’inflation sont en train de monter. Si ces anticipations ne sont pas
avérées, son prix baissera. Si le marché a raison,
l’or maintiendra ses gains. Et si l’inflation continue de s’intensifier,
le prix de l’or fera de même. La plupart des analystes, cependant,
regardent l’indice des prix (hautement contestable) produit par les
gouvernements pour déterminer s’il y a de l’inflation,
ainsi que les anticipations d’inflation. Ils oublient systématiquement
que les prix sont un indicateur tardif et seulement un symptôme de
l’inflation. Les prix peuvent très bien ne pas monter au moment
où l’inflation monétaire fait rage.
Le camp des
“anti-or” est
particulièrement réconforté par l’état du
marché obligataire, où les choses ont été
particulièrement calmes ces derniers temps. Ils maintiennent que,
puisque les rendements n’ont pas augmenté, l’inflation
n’est pas un problème, et donc que les tenants de l’or
sont tout simplement paranoïaques.
Le marché obligataire, soutiennent t’ils, est
peuplé d’analystes qui réagiraient au premier
soupçon d’inflation.
Mais cette approche ignore le fait que les banquiers centraux sont
désormais les plus grands acheteurs d’obligations. Leur
participation gigantesque à ce marché a mené à de
colossales distorsions. Lorsque
la FED ou une autre banque centrale achète des bons du trésor
ou autres obligations d’Etat, le rendement réel n’est pas
l’objet ou l’intérêt de leur achat. Ces achats, qui
pèsent considérablement sur les taux, sont effectués pour
des raisons politiques et non pour des raisons économiques, ce qui
rend absolument sans intérêt les signaux envoyés par le
marché obligataire.
Les « anti-or »
affirment aussi que la baisse de la demande provoquée par le
chômage va maintenir la pression inflationniste sous contrôle
à court et moyen terme. C’est oublier que l’inflation va
également réduire l’offre de produits bien plus
rapidement que le chômage ne baissera leur demande, ce qui fera monter
les prix malgré une baisse de la demande. La stagflation des
années 1970 en est un très bon exemple.
En conclusion, l’or continue
son marché haussier commencé il y a neuf ans, et ceux qui ignorent
le message caché derrière cette hausse le font à leurs
risques et périls. En fait
d’inflation, l’or est le canari dans la mine de charbon
qu’est l’économie.
Tout comme les gaz toxiques tuent le canari avant que les mineurs ne
périssent, une hausse de l’or est un avertissement d’une
dévaluation monétaire irresponsable. Nos commentateurs pensent que,
puisqu’ils ne peuvent ni sentir ni voir les gaz toxiques, tous ces
canaris (l’or, les matières premières) sont en train de
mourir de causes naturelles.
Je leur souhaite bonne chance lorsque
les gaz toxiques envahiront la mine.
Peter D.
Schiff
Président,
Euro Pacific Capital, Inc.
10
Corbin Drive, Suite B
Darien,
Ct. 06820
Tel :
(1) 203-662-9700
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ces concepts, je publie un livre intitulé “Crash Proof”
qui peut être commandé à l’adresse suivante : http://www.europac.net/books.asp
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Peter Schiff est contributeur à 24hGold.com. Les
vues présentées sont les siennes et peuvent évoluer sans
qu’il soit nécessaire de faire une mise à jour. Les articles
présentés ne constituent en rien une invitation à
réaliser un quelconque investissement. L’auteur, 24hGold ainsi que
toutes parties qui leur seraient directement ou indirectement liées
peuvent, ou non, et à tout instant, investir ou vendre dans tous les
actifs présentés dans ces colonnes. Tous droits
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