Au cours de ces 23
dernières années, le gouvernement du Japon a employé les
politiques Keynésiennes de dépenses déficitaires et,
plus récemment, les politiques monétaristes d’expansion
de la masse monétaire dans une tentative d’éviter une
récession et de stimuler la croissance de son économie. Sur le
papier, nous pouvons dire que le premier objectif a pu être
achevé. Et en réalité, ces politiques ont
émasculé la capacité productive de
l’économie du pays.
Avant la bulle spéculative de la fin des
années 1980, l’économie Japonaise était
liée à l’épargne. Les flux d’épargne
offraient à l’industrie Japonaise une source de capital peu cher
avec lequel produire des biens de haute-qualité qu’elle pouvait
ensuite exporter et vendre à des prix compétitifs. Bien
qu’il existait alors de sérieux
problèmes au Japon, du moins en termes de marché libre, cela
lui permettait de compenser ses péchés économiques. En
revanche, après que la bulle ait fait son apparition, alimentée
par l’avarice institutionnelle des Zaibatsu qui grâce à
leurs banques lancèrent une formidable politique d’expansion de
crédit, il ne fallut pas longtemps avant de la voir exploser de
manière spectaculaire. Depuis lors, le gouvernement du Japon a fait
tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher les banques de faire
faillite et les mauvais investissements industriels d’être
liquidés.
Le résultat en est une économie qui
ne progresse plus. Les investissements Japonais ont été
redirigés ailleurs, particulièrement au Sud-Est de l’Asie
et en Chine. Les conséquences des dépenses déficitaires
du gouvernement sont aujourd’hui un secteur public endetté et
une absence totale de croissance économique. Le ratio dette/PIB du
Japon est aujourd’hui de 220%, et le Japon emploie à nouveau
l’impression monétaire comme solution de dernier recours.
Il finira par détruire complètement
sa devise. En plus de cela, le Japon fait actuellement face au
problème du vieillissement de sa population. Les épargnants
d’hier retirent aujourd’hui leur pécule à un rythme
accéléré. Cela signifie que le capital Japonais
destiné à l’investissement industriel n’est plus.
Cette transformation se traduit également sur les bilans commerciaux
du pays. Le Japon se dirige vers un déficit certain, une
réflexion du changement depuis l’épargne du secteur
privé vers sa consommation.
Cela débouchera sur une quantité
accrue de yens entre les mains de l’étranger et sur un besoin
accru du gouvernement à importer du capital pour couvrir son
déficit. Le Japon n’est plus capable de s’autofinancer, ce
qui signifie que les taux d’intérêts devront augmenter
– et pensez aux coûts que cela aurait sur la nation la plus
endettée du monde.
Rien de nouveau dans tout cela. Voilà
bientôt une décennie que nous entendons parler de la
détérioration de la démographie Japonaise, et il est
désormais évident que les Keynésiens et les politiques
monétaristes sont incapables d’apporter quoi que ce soit de
positif. Après tout, l’indice Nikkei est aujourd’hui
à environ un quart de son pic de décembre 1989.
L’économie n’a depuis lors fait que s’effondrer.
La différence, en revanche, est que le
Japon se dirige aujourd’hui vers un déficit commercial, ce qui
placera de plus en plus de yens entre les mains de nations
étrangères. Pour cette raison, 2013 sera l’année
qui verra l’accumulation des déficits gouvernementaux et le
gonflement de la masse monétaire entraîner l’effondrement
du yen.
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