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Je vous parlais
il y a peu de difficultés rencontrées par certains
états, y compris avec une bonne signature, pour
emprunter sur le marché des capitaux. Et bien, le
phénomène semble se confirmer: Hier,
l'Allemagne, pourtant sans doute la signature la plus
sûre d'Europe, n'a réussi que de justesse à trouver des
souscripteurs à une toute petite adjudication de 7 Milliards d'Euros
sur deux ans, alors que d'habitude, ce genre d'adjudication est souscrite
plusieurs fois.
Encore plus curieux, ce phénomène ne s'accompagne pas d'une
hausse des taux. Autrement dit, pour l'instant, l'Allemagne peine à
trouver des souscripteurs, mais ceux qu'elles trouve acceptent des taux
plutôt faibles. Je n'ai pas trouvé d'explication satisfaisante
du phénomène, celle liée aux tensions
déflationnistes ne me paraissant pas suffisantes.
Mais l'Allemagne
n'est pas la seule à éprouver des difficultés pour
emprunter: les
Pays-Bas, pourtant une autre signature en "béton armé",
ont vu leur dernière adjudication légèrement
sous-souscrite, ce qui est une première pour cet état bien
géré depuis plus de 20 ans. L'Autriche est également
à la peine. Je suis par avance curieux du résultat des
prochaines adjudications du gouvernement Grec...
Il faut dire qu'à part BFM, la presse française semble peu
loquace sur cette question. Pourtant, selon le Financial Times
:
(1er article)
However, the
prevailing view among analysts is that problems in raising debt so soon after
many governments have announced fiscal stimulus programmes to revive their
economies are a worrying sign with vast amounts of supply due in the coming
months.
Governments in
Europe are expected to issue more than $1,000bn next year, while the US is
expected to raise up to $2,000bn. With up to $2,000bn in government-backed
bank bonds also expected next year, analysts say the market faces grave
dangers of being “crowded out” as some governments struggle to
raise debt or have to pay much higher yields.
(2nd article)
This supply (NdVB :
of bonds) could start forcing yields substantially higher, undermining the
finances of many governments as their interest rate costs rise. This could
lead to curbs in public spending as debt stocks rise.
Finalement, la sagesse des prêteurs, rendus inquiets par la perspective
d'une baisse sensible des rentrées fiscales de certains états,
va peut être nous protéger des plans de relance inconséquents et
financés à crédit annoncés ici et là,
forçant enfin les états les plus dispendieux à revoir
leur train de vie. Seuls les USA semblent pouvoir continuer à
emprunter des sommes pharamineuses à des taux plus que bas, que ce
soit à 6 mois, deux ans ou 10 ans. Mais les emprunts nés des
plans "Obama" ne sont pas encore sur le marché... Qui sait
comment celui ci réagira alors.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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