Le Japon est en colère. Et, de
manière peut-être un peu perverse, il a raison.
Pourquoi est-il en colère ?
Il n’est pas parvenu à détruire
sa propre devise, une tâche qui aurait dû s’avérer assez simple.
Le Japon riposte
Mon conseil se trouve plus bas,
mais regardons d’abord cet extrait de l’article intitulé Japan Lashes Out Against Rise of Yen.
Le yen a atteint de nouveaux
records jeudi, et défié les efforts de Tokyo d’affaiblir sa devise. Il s’agit
là du dernier signe que les responsables politiques qui dirigent les
économies commencent à manquer d’outils pour relancer la croissance et
combattre la menace de déflation.
Les officiels japonais ont émis
des mises en garde contre des mouvements « unilatéraux », un
indicateur potentiel d’intervention qui met généralement les négociants en
alerte. Mais le yen a flambé pour atteindre son niveau le plus élevé depuis
le lancement par la Banque du Japon de son second programme de stimulus en
octobre 2014.
Cet élan du yen survient malgré
les efforts herculéens des banques centrales de relancer la croissance en
Asie et en Europe. Comme la Banque du Japon, la BCE est intervenue sur les
marchés des capitaux à un rythme effréné, sans pour autant parvenir aux
résultats attendus.
Leur tâche est rendue plus
difficile encore par Janet Yellen, la directrice de la Fed, qui a signalé un
rythme de hausse des taux inférieur à ce qui avait été annoncé en décembre,
ce qui a affaibli le dollar.
Les craintes quant à la possible
sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pèse lourd sur la livre, ce qui
dilue les effets des mesures prises par la Banque du Japon et la BCE sur les
taux de changes avec leurs partenaires commerciaux majeurs.
Blâmons le yen
Ne pas parvenir à détruire sa
propre devise est particulièrement pathétique. Mais c’est là que nous en
sommes aujourd’hui, au vu de la folie de dévaluation compétitive des devises.
En plus de la Banque du Japon et
du Premier ministre Shinzo Abe, les corporations ne sont pas satisfaites par
les récentes performances.
Zero Hedge a récemment publié
ceci : Asia’s Largest Clothing Retailer Plummets After Slashing
Guidance By A Third; Blames Strong Yen.
Un yen fort et « unilatéral »
Parce que nous avons pu entendre
parler de mouvements « forts » et « unilatéraux » sur le
yen, le temps est venu d’examiner la situation en images.
Les flèches qui pointent vers le
haut signalent un affaiblissement du yen contre le dollar, et les flèches
vers le bas un renforcement du yen.
Synopsis
- A partir de
janvier 2012 et jusqu’au plus profond du déclin en mai 2015, le yen a
perdu 39,43% contre le dollar
- Depuis lors,
le yen a regagné 13,54%
- Depuis janvier
2012, le yen a perdu 29,95% contre le dollar
- Et on nous
parle de force unilatérale
Le yen est en baisse, et le
Japon se plaint d’une hausse.
A la loupe
« Ma foi, dans mon pays à
moi, » répondit Alice, encore un peu essoufflée, « on arriverait
généralement à un autre endroit si on courait très vite pendant longtemps,
comme on venait de le faire. »
« On va bien lentement dans
ton pays ! » répondit la Reine. « Ici, vois-tu, on est obligé
de courir tant qu’on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller
ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça ! »
Conseil de Mish
Si vous ne parvenez pas à
détruire votre devise, ne blâmez pas les autres, redoublez simplement d’efforts.
Un déclin de 39,43 n’est
clairement pas suffisant. Un déclin de 29,95 est simplement pathétique.
Japon, tu peux le faire. Tu as
ce qu’il faut !
Mon conseil du jour :
redoubler d’efforts. Etablir un objectif de -80%, et « faire tout le
nécessaire ! »