Les Ministres des Finances de l’Union
européenne sont divisés sur la question de l’imposition de restrictions aux
réserves d’obligations souveraines des banques. Le Ministre allemand des
Finances a éprouvé des difficultés à obtenir le soutien de ses collègues,
sceptiques, dans ses efforts de réviser les règles existantes.
Les Pays-Bas, où réside la
présidence de l’Union européenne, a proposé cinq options pour contrebalancer
les risques représentés par la dette accumulée par les banques, que les
Ministres des Finances du bloc des 28 devraient discuter vendredi à
Amsterdam. M. Schauble soutient l’initiative hollandaise, alors que d’autres,
influencés par l’Italien Pier Carlo Padoan, pensent que la modification des
règles existantes pourrait déstabiliser le système existant, et que le
problème est trop important pour que l’Europe s’y frotte seule.
L’Union européenne traverse une
bataille politique difficile concernant la règlementation des obligations
gouvernementales. Le problème est devenu l’objet de débats politiques ces
derniers mois, sur l’insistance de l’Allemagne, qui pense que l’Europe
devrait réduire le risque auquel sont exposées les banques, et donc leur
exposition aux obligations souveraines, avant de mette en place un système d’assurance
de dépôts commun pour unifier l’union bancaire.
Les deux options qui ont jusqu’à
présent été avancées sont l’imposition d’une limite à la concentration de
dette souveraine sur les bilans des banques, et d’une limite à la pratique
qui vise à traiter les obligations souveraines comme des actifs sans risque
dans le cadre de rapports règlementaires.
Le soutien pour l’opinion de l’Allemagne
est pour le moment très contenu.
« L’option la plus
préférable est le statu quo, explique Padoan, parce qu’il ne forcerait pas
les banques à réorganiser leurs réserves de dette et ne génèrerait pas le
problème de savoir où toute cette dette pourrait être redirigée. Le marché pourrait
traverser un choc de réajustement. »
Des ventes massives
Les débats qui auront lieu à
Bâle pourraient ne pas se dérouler sans encombre, compte tenu de la
résistance au changement de certains pays, extérieurs comme internes à l’Union
européenne.
« Il est clair que le
risque zéro ne soit pas réaliste pour ce qui concerna la dette souveraine, »
a déclaré Nobuyuki Hirano, président de Mitsubishi UFJ Financial Group Inc.,
un peu plus tôt ce mois-ci.
Risque de panique
En Europe, le problème est
particulièrement important en Italie, où la dette domestique représente 10,5%
des actifs des banques, ce qui est bien supérieur à la moyenne européenne de
4,2%. En France et en Allemagne, ce pourcentage est de 2,3 et 3,2%
respectivement.
Le Ministre des Finances de
Malte, Edward Scicluna, pense que davantage d’études sont nécessaires quant à
l’impact potentiel d’un changement des règles bancaires établies.
« Désinvestir les banques
de manière aussi rapide pourrait générer une panique, » at-t-il ajouté.