1. Le législateur a bon dos.
A une époque où le législateur français s'efforce de réduire les
règlementations du droit du travail - du "Code du travail"
- qu'il a créées, sans raison digne de ce nom, depuis des
décennies et qui oppriment le "marché du travail", il
conviendrait que les économistes de France cessent de parler du "marche
de l'emploi" d'une façon entendue.
Il conviendrait que la notion de "marché du travail" l'emporte
une bonne fois pour que s'y retrouvent les vrais économistes etle commun des
mortels.
2. Les "marchés", notions créées par les
économistes.
Avec le XIXème siècle, des économistes avaient fait entrer dans le cadre
des marchés de l'économie politique, le "marché du travail"
et, au XXème, le "marché de la monnaie".
Laissons de côté le "marché de la monnaie" dans ce billet pour
nous intéresser qu'au "marché du travail".
3. Du "marché du travail" à l'"offre d'emploi
"des entreprises, grande absurdité.
Certains d'entre eux avaient jugé que le "marché du travail" qui
venait d'être introduits par des économistes dans la théorie économique,
était une mauvaise considération, une considération non
scientifique.
Au nombre de ceux-ci, le fameux J.M. Keynes.
. Les falsifications de Keynes.
Dans son livre de 1936 intitulé Théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, Keynes
a jugé qu'il n'y avait pas d'"offre de travail" de la part des
particuliers et qu'en conséquence, il n'y avait pas à parler de "marché
du travail".
Dans la foulée, il avait évoqué, implicitement, la "demande de
travail" de la part des entreprises pour prendre en considération les
"productivités moyennes ou marginales" du travail.
En vérité, explicitement, il est allé au-delà.
Il a préféré s'intéresser à ce qu'il a dénommé "l'emploi"
plutôt qu'à la notion de "travail" et en est arrivé à parler
d'"offre d'emploi" des entreprises en lieu et place de la
"demande de travail" de celles-ci !
Tant pis pour l'incohérence!
Pour autant, il n'a pas évoqué la "demande d'emploi" de la part
des particuliers, ni, en conséquence, l'ensemble des offre et demande d'emploi,
à savoir le "marché de l'emploi".
Il a seulement fait valoir en théorie, d'une façon très
confuse, l'existence d'un "chômage involontaire" à distinguer
du "chômage volontaire" qui était pris en considération par les
économistes antérieurs, étant donné le "marché du travail".
4. Une implication monopoliste erronée.
Soit dit en passant, dix ans après le livre (1946), le législateur de
France a créé l'"Institut national de statistiques et des études
économiques" (I.N.S.E.E.).
Il a donné à l'institut le privilège de monopole de la
production de données.
Et l'institut s'est fait fort d'informer les Français sur le nombre des
"offres d'emploi non satisfaites" des entreprises et sur celui des
"demandes d'emploi non satisfaites" des particuliers, ces dernières
étant prises comme indicateur du "chômage" et sans référence à
quelque salaire que ce soit ...
Depuis lors, au moins en France, les politiques et haut fonctionnaires ont
parlé plus volontiers des "demandes d'emploi non satisfaites"
des particuliers que des "offres de travail non satisfaites" des
entreprises.
5. La survivance du "marché du travail."
Malgré tout, la notion de "marché du travail" a perduré en
économie politique, en dépit des faussetés keynésiennes ou macroéconomiques
en cours.
Elle a été aussi réaffirmée par des économistes, mais souvent en
parallèle avec le "marché de l'emploi".
6. L'équilibre du "marché du travail".
En théorie, ceux-ci ont continué à dire que le "marché du
travail" était "en équilibre" quand l'offre et la demande de travail
étaient égales.
Schématiquement, selon les hypothèses ordinaires sur l'offre et sur la
demande de travail, on peut représenter le "marché du travail" par
la géométrie suivante :
L'offre de travail est une fonction monotone croissante du salaire réel -
rapport du "salaire nominal" au "niveau des prix" en
question - tandis que la demande de travail est une fonction monotone
décroissante du salaire réel, comme le disent les mathématiciens qui se
prennent pour des économistes.
7. Une fausse schématisation.
Une façon autre qu'ils ont de caractériser l'équilibre du "marché du
travail" est de mettre l'accent sur la quantité de travail d'équilibre
et son prix.
Dans tous les cas, interviennent la portion d'"offre de travail"
des particuliers et la portion de "demande de travail" des
entreprises inférieures ou égales à la quantité d'équilibre du marché .
Mais, en pratique, ces portions sont mal mesurées...
. La grande erreur.
Sans y insister, la démarche suivie met surtout à l'écart - et
il faut la condamner -, la portion d'"offre de travail" des
particuliers non prise en considération par la quantité
d'équilibre du marché - car de prix supérieur au prix
d'équilibre -.
Cette portion n'a jamais reçu de nom particulier... et ses effets
économiques sont laissés de côté par les économistes comme si elle n'allait
pas avoir d'effets importants par la suite...
Ni plus ni moins que la portion de "demande de travail" par les
entreprises - de prix inférieur au prix d'équilibre -.
8. L'interdépendance absurde.
Et, malgré tout, nos économistes n'hésitent pas à mettre en relation,
"en interdépendance" - comme certains le disent depuis Léon Walras
au XIXème siècle -, ce "marché du travail" avec le
"marché des produits" (ou des "biens"), le "marché
du capital" ou le "marché de la monnaie", pour rendre compte
de ce qu'ils dénomment "l'équilibre économique général"
ou "l'équilibre macroéconomique".
. La question des prix.
Quand, en hypothèse, ils jugent que le prix du travail est supérieur
au prix d'équilibre (comme si ces deux prix avaient une quelconque réalité
dans le monde sans conditions juridiques et avant toute action de chacun...,
qu'ils se donnent), ils admettent que l'"offre de travail" est
supérieure à la demande et qu'il y a "chômage" - certains
diront même que "la demande des entreprises rationne l'offre des
particuliers"...-.
9. La vraie alternative.
a. La mauvaise démarche.
Tout cela est un des grands biais de la démarche des macroéconomistes
qui se sont intéressés aux résultats des actes des personnes juridiques
physiques, mais se sont situés ex post, et non pas à la
décision de leurs actes, dans un monde de droit défini.
Au cœur de cette démarche de l'"équilibre économique général",
il y a eu un maître, à savoir Vilfredo Pareto (1848-1923), que n'a pas
hésité à ignorer Keynes (1883-1946) - ni la démarche de ce dernier qu'est
devenue la notion d'"équilibre macroéconomique" -.
b. La catallaxie, la bonne démarche.
L'autre grande démarche, plus récente, est celle de la
"catallaxie" dite aussi celle de l'"école de pensée économique
autrichienne" par les "historiens de la pensée économique"
marxistes.
Elle n'est guère connue, à défaut d'être enseignée quoiqu'elle ait
poursuivi l'école de pensée économique française du XIXème siècle (cf.
ce texte de mai
2015 ou celui-ci
de juin 2015).
Elle a pour point de départ l'axiome de l'"action humaine", de
l'"action de vous et moi", et non pas, comme l'autre
démarche, quelques déductions logiques ou mathématiques s'articulant sur
la "société", notion économique non définie, et débouchant sur
la notion d'"équilibre économique général" ou d'"équilibre
macroéconomique".
Et les règles de droit, des règles de juste conduite, ne sont pas mises de
côté, mais précisées.
Bref, elle ne comporte pas le biais précédent.