Article d’Anthony B. Sanders, publié su son blog le 31 juillet 2016 :
2011 ? La première reprise économique depuis 1930 sans 3 % de croissance du PIB réel, et ce malgré l’intervention massive de la Fed et une dette fédérale à vous donner le vertige !
Il y a peu de doute (sauf si vous écoutez les discours des politiques) que la reprise de La Grande récession a été décevante.
Il s’agit en réalité de la première reprise depuis 1930 où le taux annuel de croissance du PIB réel n’a pas dépassé les 3 %. Et ce malgré le bref intervalle entre les récessions de 1981 et de 1983 qui a généré une croissance annuelle de 2,6% en 1982. Cela dit, une croissance de 2,6 %, dans le cadre d’une année entre deux récessions, ne fait guère office d’une reprise économique (voir graphe- ci-dessus).
Notons également que cette performance douteuse, inférieure à 3 % de croissance du PIB réel, a eu lieu dans un contexte d’efforts conséquents de la part du gouvernement des Etats-Unis et de la Réserve fédérale, qui a injecté des sommes impressionnantes de fonds fédéraux et mis en place un programme tout aussi impressionnant en termes d’assouplissement quantitatif (QE).
En ce qui concerne le chômage (U-3), le pic de son taux lors de la Grande récession a été inférieur à celui lors de la récession de 1982. Mais la baisse du chômage après la récession de 1982 a été plus impressionnante (il est question d’une baisse de 11,4% à 5 %, soit une différence de 6,4 %) que la baisse à l’issue de la Grande récession (soit une baisse de 10,6% à 5,1%, ou une différence de 5,5 %).
Notez qu’après chaque récession, le taux de chômage s’améliore un peu plus, si on le compare aux récessions précédentes. Mais le chômage U-6 (chômage total, plus les travailleurs marginalement attachés) demeure malheureusement très élevé, en particulier par rapport aux reprises des deux récessions précédentes.
Mais ce qui ne s’est réellement pas amélioré depuis la Grande récession, c’est le revenu médian des ménages. Depuis la fin de 2008, le revenu médian des ménages a augmenté, en moyenne, de 1,2 %. Cela dit, depuis 1983, le revenu médian des ménages a augmenté en moyenne de 3,4 % en glissement annuel (jusqu’en 2014).
La moyenne en glissement annuel des revenus horaires est également plus faible depuis 2008, si on la compare à la moyenne entre 1984 et 2008 (+ 3,2% en glissement annuel contre + 2,1 %).
En plus de l’intervention de la Fed, avons-nous mentionné que le gouvernement fédéral a profité de l’émission de la dette à des taux faibles pour s’autofinancer ?
Oui, la tentative de relance depuis la Grande récession (qui n’a pas été aussi mauvaise que la récession de 1982 en termes de chômage) requiert que la Réserve fédérale procède à des distorsions massives du marché, ainsi qu’à des emprunts gigantesques de la part du gouvernement fédéral. Et dire que tout ce stimulus n’a fait que générer une faible croissance des salaires. Voici les conséquences de la sur-réglementation et de politiques économiques peu judicieuses !