Compte
tenu de la présente
popularité du terme ‘Quantitative Easing’,
il est assez remarquable de constater que de nombreux commentateurs des
marchés financiers ne comprennent toujours pas de quoi il
s’agit. Ce terme, par définition, fait référence
à une augmentation de la masse monétaire par la banque centrale
dans un effort de réduire le coût du crédit. Dans la
mesure où la masse monétaire peut être accrue par les
banques commerciales ainsi que par les banques centrales, le Quantitative Easing peut être défini comme une
augmentation de la Base Monétaire (réserves bancaires plus
devise en circulation) visant à diminuer le coût du
crédit. La Base Monétaire est l’agrégat
monétaire que les banques centrales (ou la Fed aux Etats-Unis)
contrôlent de manière directe dans leurs efforts de manipuler
l’économie.
En
gardant la définition ci-dessus à l’esprit, nous pouvons
aisément démontrer qu’il n’y a eu aucun
épisode de Quantitative Easing aux Etats-Unis
depuis la fin de QE2. Il nous suffit simplement de noter que depuis juin
2011, un léger déclin de la Base Monétaire des
Etats-Unis a pu être enregistré – depuis 2,64
jusqu’à 2,63 trillions de dollars. Ce n’est pas un hasard
si ce changement relatif à la Base Monétaire ayant
été enregistré depuis juin dernier ait également
été accompagné d’un léger changement en
termes de quantité totale de crédit. Quelques mouvements ont
également été enregistrés sur les bilans de la
Fed sur la même période. Par exemple, la quantité de
titres du Trésor détenue par la Fed a augmenté de 57
milliards de dollars dans le même temps que les titres soutenus par les
prêts immobiliers ont diminué de 75 milliards de dollars. En
revanche, le bilan total de la Fed est quasiment identique à celui
d’après QE2.
En
conséquence, toute personne déclarant que la Fed se soit
engagée dans une nouvelle politique de Quantitativé
Easing au cours de ces derniers mois ne comprend pas de quoi
elle parle, ou est tout simplement plus intéressée par
promouvoir un agenda particulier que par l’exactitude des informations
qu’elle transmet. Il est vrai que la masse monétaire des
Etats-Unis a clairement augmenté au cours de ces neuf derniers mois,
mais cette hausse est due à la fois aux dollars fuyant le
système bancaire Européen et à l’expansion du
crédit par les banques commerciales Américaines.
Aux
Etats-Unis, aucune politique de Quantitative Easing
n’est menée actuellement. En revanche, il ne fait aucun doute
qu’une nouvelle vague de Quantitative Easing
fera son apparition dans le futur. La triste réalité,
c’est que les personnes les plus influentes de la Fed croient dur comme
fer qu’une augmentation de la masse monétaire est
nécessaire en temps de ralentissement économique, malgré
le fait que l’Histoire nous ait déjà à de
nombreuses reprises apporté des preuves du contraire. Etant
donné les faiblesses économiques qui nous attendent encore, il
ne fait donc aucun doute que de nouvelles politiques de Quantitative Easing seront mises en place, du moins
jusqu’à ce que ‘l’inflation’ soit trop
largement évidente aux yeux de ‘l’ennemi public
numéro 1’. La seule vraie question est de savoir quand cela se
produira.
Il
n’y a que très peu de chances que la prochaine vague de
Quantitative Easing ne commence avant qu’il
devienne évident aux yeux de tous que les capitaux propres
Américains sont entrés dans un marché baissier et/ou que
l’économie des Etats-Unis se dirige vers une récession.
C’est de cela qu’aura besoin la Fed pour pouvoir justifier de ses
actions, tout particulièrement après l’échec
cuisant qu’a été QE2.
Les
élections présidentielles du mois de novembre pourraient
également jouer un rôle important quant à
l’arrivée de la prochaine vague de Quantitative Easing. Bernanke sera bien entendu réticent à
l’idée de se lancer dans la rixe politique, mais c’est
exactement là qu’il finira s’il apparaît comme ayant
soutenu les marchés sans l’excuse présentée
ci-dessus. Les hommes politiques Républicains se feront un plaisir
d’interroger Bernanke s’il lui arrivait
de mettre en place des programmes de ‘stimulus’ sans disposer
d’excuse pouvant lui permettre de justifier d’une urgence
économique.
Steve Saville
www.speculative-investor.com
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