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Cours Or & Argent

Que vient faire une taxe sodas au pays du foie gras ?

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Publié le 18 octobre 2011
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

L’objectif du gouvernement de stopper le dérapage des finances publiques est certainement prioritaire et il est salutaire que le problème soit pris à bras le corps. Reste que les pouvoirs publics font sans doute preuve d’un peu trop d’enthousiasme et de zèle lorsqu’ils ont suggéré l’instauration d’une nouvelle fiscalité dite « nutritionnelle » afin de résoudre en un tour de main les problèmes d’obésité en France, de l’accroissement des déficits et du manque de compétitivité des agriculteurs.


Force est de constater que si le programme est ambitieux, il risque néanmoins d’échouer dans ses tentatives. L’expérience montre en effet que la fiscalité comportementale est loin d’afficher des résultats positifs en matière de baisse de l’obésité. Les revenus tirés de la taxe ne représentent qu’une goutte dans l’océan des déficits publics et ce n’est pas en jouant les vase-communicant entre industries qu’on pourra améliorer la compétitivité en France.


La taxe sodas n’a rien de neuf. Elle existe aux États-Unis depuis 1920. Elle n’a en aucun cas évité à ce pays de détenir un triste record en matière d’obésité et de surpoids. C’est le pays où les personnes qui en souffrent sont proportionnellement les plus nombreuses au monde, représentant selon l’OCDE 34,3% de la population adulte en 2007, soit plus d’une personne sur trois.


C’est un terrain d’étude passionnant – tous les États américains ne pratiquent pas le même niveau de taxe et n’ont pas maintenu cette fiscalité – qui confirme ce que le raisonnement économique peut nous enseigner. La taxe n’a permis d’atteindre que des résultats négligeables en matière de surpoids et d’obésité.


Ainsi, des experts américains concluent à partir de données fiscales et de données de ventes de sodas entre 1988/89 et 2006 que la taxe sodas débouche sur des résultats négligeables dans le cas des adultes : « à une augmentation d’un point de pourcentage de la taxe sodas correspond une baisse de l’Indice de masse corporelle de 0,003 ». Dans le cas des enfants et des adolescents, les résultats sont mêmes nuls car les jeunes se mettraient à consommer des boissons plus caloriques et moins chères.


Pourquoi ? Parce que la taxe confond la cause et la conséquence du problème. La cause profonde du problème du surpoids est liée aux comportements des gens et non à la consommation de certains aliments considérés comme trop gras ou trop sucrés. La perte de poids est une décision individuelle.


Certes, taxer les boissons à sucres ajoutés peut conduire à une baisse de leur consommation. Mais en l’absence de décision consciente du consommateur, celui-ci pourra se reporter sur d’autres boissons tout aussi caloriques voire plus caloriques. Même une taxe aussi élevée que 18%, comme cela a pu être suggéré aux États-Unis, n’aurait pas, selon les spécialistes de la question aux Etats-Unis, « un effet substantiel sur le poids de la population ».


Qu’en est-il de la capacité de la taxe à compenser au moins en partie le dérapage des finances publiques ? Là encore, il est permis d’être sceptique. En effet, les recettes anticipées de la taxe ne représenteraient qu’environ 0.2% de l’ensemble des déficits publics et 0.015% de la dette cette année. Autant dire qu’elle n’est qu’une goutte dans l’océan des déficits publics. Reste qu’il est évidemment fort probable qu’une fois acquise l’idée d’une taxe sur les comportements alimentaires des individus, son niveau sera progressivement augmenté puis étendu à toutes sortes d’aliments sous prétexte qu’ils seraient « mauvais » N’est-il pas déjà question de l’étendre aux boissons light ? Les recettes pourraient alors servir à diminuer les déficits ou, comme cela semble avoir été proposé dans les discussions autour du projet de loi de finances 2012, à améliorer la compétitivité des agriculteurs.


Il est néanmoins paradoxal de vouloir nuire à une industrie qui « marche » pour en aider une autre en difficulté et espérer ce faisant faire rentrer davantage de recettes fiscales. De nouvelles taxes risquent non seulement de limiter les rentrées fiscales futures mais aussi de ralentir le retour à la croissance en France où le fardeau fiscal est particulièrement lourd. Les agriculteurs n’y gagneront qu’un avantage passager alors que les consommateurs, l’industrie alimentaire et in fine les finances publics en seront les grands perdants.


En effet, une fiscalité nutritionnelle étendue finira par pénaliser à terme l’industrie alimentaire, un des fleurons de l’industrie française avec des exportations dépassant les 36.5 milliards d’euros en 2010. Cette fiscalité nutritionnelle n’est pas la solution aux problèmes sérieux auxquels nous faisons face. En cédant aux sirènes de ses effets à court terme, le gouvernement actuel risque de créer un dangereux précédent qui à terme pourrait conduire à taxer ce qui fait la fierté des Français : leur foie gras, leurs vins, leur cassoulet sans parler des nonettes ou des calissons. Il n’y a rien à gagner à saper les capacités productives de notre économie qui restent notre meilleur allié pour renouer avec la croissance.


 

 

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Cécile Philippe est docteur ès sciences économiques de l'Université Paris-IX Dauphine et d'un Desup en gestion des entreprises dans les pays en développement. C'est au sein d'un think tank américain qu'elle a terminé sa thèse portant sur les théories de l'information et l'émergence d'un marché de l'information sur Internet. De retour en Europe, elle a crée en 2003 l'Institut économique Molinari, dont elle assure depuis la direction. Auteur d'un grand nombre d'articles publiés dans des journaux aussi bien francophones qu'anglophones, elle a publié en 2007 son premier livre aux Éditions JC Lattès intitulé "C'est trop tard pour la terre". Le livre s'intéresse aux questions d'environnement et cherche à mettre fin à un certain nombre de mythes, en particulier celui qui consiste à croire que réglementation et taxation vont de pair avec amélioration de l'environnement. Elle est intervenue à maintes reprises à la radio (BFM, RFI, etc.) et à la télévision (France 3, LCI, etc.) sur des questions de politiques publiques.
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Votre façon de présenter cette taxe est marquée par un esprit de lobbying sous-jacent tellement habile qu'il éclate tout au long de votre article. Ressaisissez vous ! Vous savez comme tous qu'il y a des produits alimentaires de première, de 2ième, de 3ième, etc nécessité et même des produits non seulement inutiles mais qui plus est nuisibles à la santé (utilisés inconsidérément) les sodas ne remplaceront jamais un jus de fruit frais et à ce titre méritent amplement d'être écartés autant que faire se peut (sans toutefois les interdire bien sûr!), le gouvernement actuel ne sais plus quoi taxer pour faire face aux déficits actuels et encore moins futurs qui s'avèrent tendent vers les abysses. Le taux de cette taxe reste plus que faible et vous seriez mal venus d'en rajouter.
D'autres produits peuvent faire aussi l'objet de prélèvements fiscaux (entre autres, la fameuse taxe de "luxe" qui a disparu pour d'obscures raisons inavouables ou particulièrement hypocrites) et donc en plus des sodas surtaxons le foie gras encore et encore.
Je n'ai surtout pas de racines solfériniennes si vous voyez ce que je veux dire.
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ce que je voudrais bien qu'on m'explique, c'est pourquoi sur un site qui se veut informatif on relaie de la désinformation ? les articles de Mme/Mlle sont clairement des articles à charge, financés par du lobby (elle est pas la seule dans ce cas, mais il y a certains qu'on ne voit plus par ici ; ils sont partis en vacances prolongées ?). ça saute aux yeux. Et sans aucun rapport aux fondamentaux économiques ni aux métaux précieux (ou alors p-e qu'il y a de l'oligosol cuivre-or-argent dans les coca, mais pas à ma connaissance).

Pour ce qui est du contenu de l'article, il est tellement passionnant que j'en reste muet...
Marrant tiens. Ils n'ont pas encore prévu de taxer le foie gras.
Ils taxeront le paquet de pâtes bien avant ça !
Après tout, c'est bientôt la seule denrée alimentaire que le peuple pourra s'offrir...
Mais pourquoi débattre de cette taxe? Le gouvernement est parti pour en sortir d'autres de son chapeau.

En ce moment c'est la taxe sur les boissons énergisantes!! Ils parlent de taxer les transferts de joueurs de foot! Déjà que les bons hésitent à venir jouer en France, là c'est bon! Avec une taxe de 3% les clubs qui ne pouvaient pas prendre de nouveaux joueurs, ne pourront pas et ceux qui étaient juste ne pourront plus!

Et je dois en oublier, mais c'est tellement pathétique de voir à quel points nos "élites", et ça me fait mal de les appeler comme ça, peinent pour trouver une solution à notre crise. C'est tellement plus facile de nous faire payer encore et encore plutôt que de se restreindre dans leur train de vie, de faire la chasse à la truande sur les aides sociales et autres!!!!!

La politique ne change pas, les hommes politiques non plus, seul leur discours évolue selon les besoins et les élections.... pathétique
C'est comique, d'accord avec vous tous, et j'ajouterais qu'ils se gardent bien de dire aux CONsommateurs que le Coca contient deux colorants chimiques qui tout deux sont cancérigène, et ils veulent nous faire croire qu'ils se soucient de nous, mouhahaha non mais on nage en plein délire.

Si s'était le cas, bon nombre de produits seraient interdit depuis plus de 40ans, comme l'aspartame, l'aluminium dans notre eau, le radon aussi dans notre eau ( dans certaines région ) qui continu pourtant d'être vendu et bue par la population sans savoir ce qu'elle ingurgite ect...

Nous vivons dans l'une des plus grandes puissances économiques du monde.
Notre pays a une dette supérieure à 1 500 milliards d'euros.
Pour aider à réduire la dette et faire maigrir les gros (dont je fais plus ou moins parti), notre gouvernement choisit de surtaxer les boissons gazeuses.

Et vous, au lieu de trouver scandaleux qu'ils annoncent ça plutôt que de nous dire carrément "la crise? on va tous y passer!", vous perdez votre temps à parler du fondement de cette taxe??? Vous êtes trop gentils et ça vous perdra...
La semaine prochaine, nous verrons comment interdire la sauce roquefort pour repousser la violence hors des lycées!
A propos de lycée, quand le gouvernement annonce réfléchir à interdire les commerces de tabac à une certaine distance des collèges et lycées, ça ne vous fait pas tiquer ????
1/ la vente de tabac est de toutes façons censée être interdite aux mineurs
2/ les élèves ne vivent pas dans l'établissement scolaire et peuvent traverser toute la ville pour s'y rendre

Il y a bien longtemps que j'ai compris que nous avons un gouvernement de menteurs... Et c'est pourquoi j'ai investi dans du métal précieux :-P
Allons allons : en sus de la TVA, l'eau est lourdement taxée, l'alcool est lourdement taxé, le lait est taxé, le tabac est lourdement taxé, à peu près tout ce que nous buvons, fumons, mangeons, ingérons, digérons et consommons fait l'objet de taxes, prélèvements, assises, droits, impots, Jean Passe et Desmeilleurs. Pourquoi pas les sodas à bulles ?

La vraie question n'est pas de lutter contre une nouvelle taxe imbécile, parce que cela implique qu'on accepte toutes les autres. La problématique est de supprimer toutes ces taxes qui ne sont économiquement parlant que des prélèvements obligatoires effectués sur des produits à demande inélastique, en Francais et vu de Bercy : "comme le consommateur en a besoin et qu'il ne pourra pas acheter ailleurs, il paiera".

La lutte contre l'obésité n'est qu'un habillage. Et s'il y avait un véritable problème de santé publique, l'Etat ne dispose t'il pas déjà de tout le fatras réglementaire pour interdire les produits nocifs ?
Quand les gouvernements n'ont que la taxation comme idée pour faire avancer les questions de société, la question de leur légitimité doit être posée.
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Votre façon de présenter cette taxe est marquée par un esprit de lobbying sous-jacent tellement habile qu'il éclate tout au long de votre article. Ressaisissez vous ! Vous savez comme tous qu'il y a des produits alimentaires de première, de 2ième, de 3iè  Lire la suite
zelectron - 20/10/2011 à 21:23 GMT
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