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Dernière ligne droite avant
l’élection présidentielle. Les candidats,
déclarés ou non, rivalisent de propositions censées nous
sortir de la crise.
Mais aucun n’ose aller à l’encontre
des idées étatistes. Petit décryptage hebdomadaire de la
langue de bois et de la mauvaise foi habituelle de nos politiciens.
•
Séquence nostalgie sur LCI, dimanche après-midi. La
chaîne d'info continue transmettait le premier meeting de campagne de
François Mitterrand... Pardon, de François Hollande. Le
mimétisme était flagrant : même gestuelle, même
intonation, même obstination à vouloir se faire passer pour un
homme de gauche...
Que dire du
programme de Hollande ? Pas grand-chose. Le PS réchauffe
toujours le même plat de l'État indéfiniment
généreux : emplois aidés, collectivités
aidées, enseignement aidé et économie
étouffée. A croire que la crise de la dette souveraine n'est
liée qu'à la législature actuelle… Le candidat du
PS aime les gens, personne ne sera oublié. Surtout par le fisc !
François Hollande n'a pas expliqué comment il pourrait financer
ses propositions sans augmenter les prélèvements. Le socialiste
veut être « le président de la fin des privilèges
». S'il est élu et applique son programme, il aura surtout le
privilège d'être le président de la fin.
• Le
socialiste n'était pas le seul à esquisser son grand dessein
pour le pays. Nicolas Dupont-Aignan a promis,
lui, une « France libre ». Libérée
de quoi ? Certes, depuis quelques mois, l'Allemagne tend à imposer ses
décisions au reste de l'Europe, mais de là à
évoquer De Gaulle... Soyons honnêtes : si le vocabulaire du
candidat souverainiste est emprunté au Général, ses
intonations sont celles du Front National. Ses solutions pour la France ?
Protectionnisme à tout va, référendum sur la sortie de
l'euro, nationalisation à 100% d'EDF et GDF et, bien sûr,
contrôle des banques par l'État.
Tous les
candidats expriment cette même volonté d’encadrer la finance.
François Hollande considère même cette
dernière comme son adversaire. Pure démagogie ! Depuis la
crise des subprimes, il est facile de pointer du
doigt les dérives de ce secteur. Les banquiers sont devenus les grands
méchants qui ont fait tant de mal à l'État, donc au bon
peuple, bien loin de cet univers de
cupidité. Sauf que... la finance, c’est aussi nous tous.
Du petit épargnant au grand banquier. Bref, s’opposer à
la finance, c’est totalement absurde. A moins d’être un
partisan du sous-développement.
De plus, dans
une démocratie libérale, l'application rigoureuse du droit est
suffisante pour punir les mauvais agissements. Si l'État avait
laissé les financiers crapuleux faire faillite en 2008, au lieu de les
renflouer avec l'argent du contribuable, le secteur aurait été
naturellement purgé, les bons modèles
récompensés, les Français moins endettés et la
crise certainement moins longue. Alors, à qui incombe vraiment la
responsabilité de la situation actuelle ?
•
François Bayrou se démarque des autres candidats par son
rapport au temps. C'est un terrien et il n'entend pas brusquer les rythmes
naturels. L'urgence, chez lui, n'existe pas. Pas plus que la prise de
position. Il l'a encore démontré dans la
longue interview qu'il a donnée la semaine dernière
à la Voix du Nord. Le
candidat centriste aborde la TVA sociale. Il la trouve mal
réfléchie et propose qu'on prenne trois ans pour étudier
la question. Dans
son Béarn natal, où l'on aime tant le rugby, on appelle cela
« botter en touche ». C’est ça, le centre : «
ni pour, ni contre, bien au contraire ».
Bayrou entend
faire exploser le clivage gauche-droite par une posture qui ne fait que le
confirmer. Il se veut au-dessus des systèmes, mais ne propose rien qui
les dépasse. Issu de la droite sociale catholique, il vante finalement
le même assistanat étatique de gauche. Et dire qu’il fut
un temps où l'UDF était le seul parti où les rares
libéraux du paysage politique français avaient leur place.
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