Dernière ligne droite avant
l’élection présidentielle. Les candidats,
déclarés ou non, rivalisent de propositions censées nous
sortir de la crise.
Mais aucun n’ose aller à l’encontre
des idées étatistes. Petit décryptage hebdomadaire de la
langue de bois et de la mauvaise foi habituelle de nos politiciens.
• La
médiocrité de la campagne actuelle doit servir de
révélateur à tous ces citoyens français
élevés dans la foi, faussement républicaine, de
l’homme providentiel à la tête de
l’État : le prochain président sera incapable de
rendre sa compétitivité à la France, car il refusera de
défaire le nœud étatiste qui étrangle
l’économie. Aucun des candidats susceptibles de l’emporter
n’a parlé de réduire la place de l’État.
Certes, les troubles de la période actuelle les incite à
évoquer la rigueur, c’est-à-dire la, mais cette rigueur a
pour seul but d’atténuer les conséquences de la taille
excessive de l’État en réduisant, via une « hausse
des prélèvements », le déficit budgétaire
et la dette.
Elle ne
s’attaque pas au fond du problème : le poids excessif de
l’État dans l’économie. Comprenez bien : quel
que soit l’élu, le contribuable français va payer
très cher pour rembourser le train de vie de l’ogre
étatique. Ne serait-il pas plus simple de réduire
l’État et de libérer les énergies de ce pays et
ainsi permettre un retour à la croissance ?
«
Laissez-nous faire » disait le marchand Legendre à Colbert,
quand ce dernier lui demandait « que peut-on faire pour vous
aider ? ». A l’époque, le contrôleur
général des finances avait au moins eu la délicatesse de
poser la question…
• Hollande
ne serait donc qu’un menteur. Depuis quelques jours,
l’équipe de Nicolas Sarkozy insiste – lourdement –
sur le côté versatile du candidat socialiste qui dirait à
chacun de ses auditoires ce qu’il
veut entendre. Aux militants PS, réunis en masse au Bourget, il
dégaine contre la finance, qu’il qualifie même
d’« ennemie ». Aux lecteurs britanniques du Guardian, il
se présente comme un libéral et tente de rassurer la City.
Diable, un
homme politique qui dit tout et son contraire ! Quelle
révélation ! Faut dire que Nicolas Sarkozy, lui, est un modèle
de constance et d’honnêteté dans ses propos…
Hollande
aime-t-il ou non la Finance ? On serait d’avis de lui
suggérer de l’apprécier et même, de
l’encourager. En Suisse, le secteur financier, employés et
actionnaires compris, verse chaque année entre 14 et 18 milliards de
francs d’impôts directs et indirects. Cela représente
entre 12 à 15 % de toutes les recettes fiscales. Ce montant
permettrait, par exemple, de financer chaque année, 18 Ecoles
polytechniques fédérales ou de verser le salaire (suisse) de
150 000 enseignants du secteur primaire. Et dire que la finance n’est
que le troisième secteur industriel de ce pays, après le pharmaceutique et l’horlogerie…
• La France souffre d’une grande
maladie : l’irresponsabilité. Quel que soit le
problème, c’est de la faute de l’autre. L’autre
ayant évidemment un visage différent selon le bord politique.
Les candidats visent tous un responsable pour expliquer la crise : la
finance, l’immigration, les délocalisations, la
mondialisation… La politique française ne cesse de lire Sartre
à l’envers. Les autres, c’est l’enfer ! Mais le
comble revient à notre président qui ose fustiger les
élites ayant « trahi en s’octroyant des
rémunérations qui défiaient le sens commun. » Osé.
Surtout de la part d’un homme élu depuis 1983 de l’une des
communes les plus riches de France et qui s’est octroyé une augmentation
de 140% de son salaire annuelle. Qui a prononcé le mot « schizophrénie
» ?
• Petit
rappel aux valeureux syndicalistes d’ArcelorMittal
à Florange qui sont actuellement prompts à reprocher la
situation de l’aciérie mosellane au président
français : ArcelorMittal est une
société privée de droit luxembourgeois, détenue
à près de 60% par Lakshmi Mittal, de
nationalité indienne, mais possédant un passeport britannique
depuis plusieurs années. Ce qui veut dire que les pouvoirs publics
français n’ont ni droit, ni poids sur les décisions de la
direction de cette entreprise. Ce n’est pas injuste, c’est une
réalité légale. Il faut faire avec. Évidemment,
c’est toujours plus facile d’accepter cette vérité
dans un pays qui a une croissance forte et un taux de chômage bas.
Quant aux
promesses de Sarkozy sur l’intervention de l’État pour
empêcher la fermeture du site, un peu de cohérence serait la bienvenue. Croire
un professionnel de la politique n’est déjà pas
très flatteur. Alors quand on ne vote même pas pour lui...
• Une
campagne présidentielle permet tous les coups. Même ceux sous
la ceinture. On ne s’attendait pas à ce qu’ils soient
aussi bas.
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