Dernière ligne droite avant
l’élection présidentielle. Les candidats,
déclarés ou non, rivalisent de propositions censées nous
sortir de la crise.
Mais aucun n’ose aller à l’encontre
des idées étatistes. Petit décryptage hebdomadaire de la
langue de bois et de la mauvaise foi habituelle de nos politiciens.
• Dans
moins de trois semaines, nous connaîtrons les deux candidats retenus par
les électeurs pour le deuxième tour. Le moment parfait pour
faire un point. Les sondages tendent à prédire un face-à-face classique
droite-gauche. Mais les enquêtes d’opinion ne font que relever
l’humeur d’un moment et ne savent pas l’avenir. En 2002, à
une semaine du premier tour, Lionel Jospin distançait encore
Jean-Marie Le Pen de 3,5 points. Le matin même du 21 avril, un sondage
confidentiel donnait encore au candidat socialiste la deuxième place…
Bref, personne
ne peut dire ce que sera le verdict des urnes au soir du 22 avril 2012. Mais
la tendance du moment est très nette : comme attendu après
les tragiques événements de Toulouse, la campagne s’est
durcie et Nicolas Sarkozy a imposé les thèmes de la
sécurité et de l’immigration. La stratégie lui
réussit. Elle lui permet d’éviter d’avoir à
défendre son bilan, de contrôler une possible montée de
l’extrême-droite, qui pourrait représenter un important
réservoir de voix pour le second tour et surtout, elle limite les
critiques de François Hollande. Nicolas Sarkozy est un habile
communicant. Depuis maintenant une dizaine d’années, il
s’est construit l’image du Monsieur Sécurité en
France. Quels que soient ses résultats sur ce terrain, il sait que les
attaques de ses adversaires ne mettront pas à mal sa
réputation. Reste à savoir comment il articulera sa campagne
pour le deuxième tour. Saura-t-il attirer
à lui les voix de François Bayrou et convaincre les
électeurs de Marine Le Pen ? S’il arrive à ce grand
écart, il ne sera pas loin
de prolonger son bail élyséen.
• François Hollande a-t-il de la
peine à trouver son second souffle ? Possible. Il est en campagne
depuis très longtemps. Trop longtemps. La primaire socialiste use et
trompe. Occuper l’espace médiatique, faire parler de soi et
s’attirer la sympathie des gens est plus facile quand on est seul et
que les électeurs ne se sentent pas encore concernés par
l’échéance. Maintenant, Hollande doit continuer à
s’imposer comme une alternative crédible à la tête
de l’État, alors qu’il ne convainc pas l’aile gauche
de son parti, séduite par le discours populiste et le programme
intenable de Jean-Luc Mélenchon. Le pire scénario pour le
socialiste, qui se sent même obligé
de se justifier sur son engagement à gauche.
• Le président
des députés PS, Jean-Marc Ayrault a
dénoncé mardi « le
programme caché » de Nicolas Sarkozy. A
l’entendre, il s’agirait d’un programme qui remettrait en
cause tout le modèle social français et qui correspondrait aux
attentes du Medef.
Franchement…
Combien d’électeurs de droite Jean-Marc Ayrault pense-t-il
décourager avec une telle attaque ?
L’un des
principaux reproches que certains électeurs de droite formulent
à l’égard de Nicolas Sarkozy est de ne pas avoir tenu sa
promesse de rupture libérale après son élection en 2007.
En laissant entendre que le président pourrait s’y mettre
s’il est réélu, le maire de Nantes pourrait presque
donner envie aux libéraux d’aller voter UMP…
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