Dernière ligne droite avant
l’élection présidentielle. Les candidats,
déclarés ou non, rivalisent de propositions censées nous
sortir de la crise. Mais
aucun n’ose aller à l’encontre des idées
étatistes. Petit décryptage de la langue de bois et de la
mauvaise foi habituelle de nos politiciens.
- Nicolas
Sarkozy est mort. Enfin, si l’on en croit son propre diagnostic. Il y a
encore quelques semaines, le président français confiait
à son entourage que la perte d’un A lui serait fatale. Depuis le
13 janvier, il sait qu’une fessée n’a jamais tué
personne. Tout au plus a-t-il le fondement qui pique un peu…
Si la perte du
triple A français est devenue un épisode dramatique de son
mandat, c’est uniquement de sa faute. Nicolas Sarkozy a commis l’erreur
politique de mettre sur un piédestal une note que tous les analystes
avisés savaient particulièrement flatteuse, et donc très
menacée. Plus grave encore, ni lui ni son gouvernement ne semble avoir
compris le
message, pourtant simple, de Standard & Poor’s :
la France n’est pas compétitive ! L’endettement colossal
n’est finalement qu’une conséquence d’un mal plus
profond : l’incapacité de l’Etat à se
réformer pour libérer l’économie française
de son carcan.
Le récent
penchant du président pour la rigueur plait peut-être à
la chancelière allemande mais il n’emballe pas les
économistes de S&P. Pour eux, sans une réduction drastique
de l’Etat, la rigueur ne fait qu’étouffer
l’économie. La croissance ne se retrouve pas avec une TVA
à plus de 20%. Il paraît que les Grecs philosophent beaucoup sur
ce sujet depuis deux ans.
- Et si
Nicolas Sarkozy n’était pas candidat ? Les observateurs
attentifs de la vie politique française refusent cette idée,
arguant qu’il agit déjà comme s’il était en
campagne. Certes. Mais le petit Nicolas a toujours présenté les
symptômes du candidat compulsif... Sarkozy voulait faire une campagne
courte, basée sur l’idée qu’il est le
président et qu’un président se doit de rester aux
commandes de l’appareil, surtout en période de tempête.
Mais les événements récents renforcent le trait
soulignant les lacunes et les incohérences de sa politique depuis plus
de quatre ans. La rupture aux accents libéraux promise n’a pas
eu lieu. La crise financière de 2008 lui a même fourni un alibi
pour s’assoir confortablement dans le même fauteuil
étatiste que ses prédécesseurs et faire exploser
les dépenses publiques.
S’il refuse
de se présenter, il aura la possibilité de l’expliquer
par son sens du devoir qui l’oblige à diriger le pays
jusqu’au terme de son mandat au lieu de courir la Province à serrer
des mains, par son envie de souffler un peu après cinq rudes
années à sauver le monde ou encore par sa vie privée (ce
qui serait respectable). Et puis, une fois en dehors du jeu politique, il
pourrait contempler la débâcle de son successeur,
confronté au pic de la crise, pour revenir en sauveur en 2017. Quel
beau scénario ! On
saura peut-être le 29 janvier si le Président l’a
déjà ébauché.
- L’ancien
ministre François Barnier, aujourd’hui commissaire
européen aux marché intérieur et aux services, a
affirmé haut et fort que la crise de la zone euro n’était
pas une «crise
à propos de l’euro en tant que devise.» Bel exemple de
méthode Coué ! Ce n’est plus un secret que certaines
banques nationales réfléchissent à la
possibilité de sortir de la zone euro. Et pour cause : actuellement,
la zone euro est minée par les déséquilibres et les
disparités. Treize Etats sont financés par quatre autres :
l’Allemagne, la Finlande, les Pays-Bas et le Luxembourg. Bref, tant que
l’Allemagne veut soutenir à bout de bras ces pays, souvent bons
clients en produit «made in Germany», la zone euro vivra.
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