Le site internet du Fond Monétaire
International publiait récemment un article de Jaromir
Benes et Michael Kumhof intitulé ‘The
Chicago Plan Revisited’, selon lequel il
serait possible d’annuler toute dette par le biais de la
législation en utilisant la monnaie créée par
l’Etat pour remplacer le système bancaire privé. Leur
article a été commenté par Ambrose Evans-Prichard,
journaliste pour The Telegraph. L’article complet est disponible sous ce lien.
Pour résumer les choses simplement, disons
que les auteurs de l’article mettent en lumière un système
imaginé par les professeurs Henry Simons et
Irving Fisher en 1936, à la fin de la Grande Dépression aux
Etats-Unis. Ils y expliquent comment la monnaie créée par les
cycles de crédit engendre une création néfaste de
richesses.
Selon les auteurs Benes et Kumhof,
les cycles de crédit créés par la création
monétaire du secteur privé ne sont pas nouveaux et ont
autrefois été à l’origine des crises de la dette
en Mésopotamie et au Moyen-Orient.
Non seulement de tels cycles engendreraient des
défauts mais la concentration de richesses entre les mains des
créditeurs en aggraverait également les conséquences.
Solon, un ancien dirigeant Athénien, fut
le premier à mettre en place le Chicago Plan/New Deal en 599 avant JC
afin de libérer les fermiers de l’emprise des oligarques qui
frappaient la monnaie. Il abolit leurs dettes, leur rendit les terres qui
leur avaient été saisies par leurs créditeurs, fixa des
prix plancher pour les matières premières (comme le fit plus
tard Franklin Roosevelt) et alimenta la masse monétaire en autorisant
l’Etat à frapper de la monnaie.
Les Romains étudièrent les
réformes de Solon et copièrent ses idées 150 ans plus
tard en instaurant leur propre système monétaire en 454 avant
JC dans le cadre de la Lex Aternia.
Les devises fiduciaires existent depuis que
l’Homme commerce. Les Spartes ont banni les pièces d’or et
les ont remplacées par des disques de fer à très faible
valeur intrinsèque. A la naissance de l’Empire Romain, les
disques de bronze étaient privilégiés. Leur valeur
était déterminée par la loi, tout comme le sont
aujourd’hui celles du dollar, de l’euro et de la livre sterling.
Le Chicago plan de 1936 avait pour objectif de
prévenir des cycles de type croissance-récession trop
importants tels que ceux qui ont pu être observés durant la
Grande Dépression.
Le débat lancé par Benes et Kumhof et poursuivi par Evans-Prichard
remet en question les valeurs capitalistes occidentales et nous pousse
à nous demander si notre système actuel n’a effectivement
rien d’un système Léviathan.
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