Le gouvernement des Etats-Unis
dépense des milliards de dollars pour s’assurer de pouvoir épier chacune des
activités auxquelles vous prenez part, en ligne ou non. Sa plus récente tentative
de porter atteinte à notre anonymat personnel prend la forme de ce que l’on
appelle Real I.D., qui est en quelque sorte un numéro de sécurité
sociale utilisé en ligne pour traquer tous vos faits et gestes dans le
cyberespace. Aux côtés d’autres technologies qui incluent par exemple l’étude
d’emails, les systèmes de localisation, les analyses de prédiction de comportement, les drones qui volent dans le ciel des Etats-Unis, et
l’écoute de nos conversations téléphoniques, son objectif ultime est
l’établissement d’un Etat police à rendre verts de jalousie Adolf Hitler et
Josef Staline.
Mais aussi rapidement que le
gouvernement introduit de nouvelles technologies supposées renforcer notre
sécurité face aux terroristes et à nous-mêmes, des entreprises rebelles se
mettent à les contrer.
Dans le domaine de la
biométrie, avec les centaines de milliers de caméras qui épient nos moindres mouvements et envoient des images à des centres de fusion où elles sont ensuite analysées et
répertoriées en fonction de la possible menace que nous sommes susceptible de
représenter, certains pourraient penser que le système est devenu
insupportable.
En dehors de la chirurgie
plastique, comment pouvons-nous modifier nos visages pour disparaître de la
vision du gouvernement dès que nous passons le seuil de notre porte ?
Si Leo Selvaggio
parvient à réaliser son projet, nous aurons bientôt la possibilité d’adopter
une identité alternative grâce à une stratégie vieille comme le monde rendue
possible par les imprimantes 3D.
Son idée est si simple qu’elle
relève du génie, notamment lorsque l’on considère le fait que l’innovation de
Selvaggio pourrait compromettre des systèmes de
surveillance aux milliards de dollars grâce à un simple masque.
Son masque en latex vise à
dissimuler son visage des caméras de surveillance, et si son projet
aboutissait, tout le monde pourrait porter ce qu’on appelle une Personal Surveillance Identity Prosthetic en public. Il s’agit là de l’un des trois
produits développés par URME Surveillance, qui a pour but de « protéger le
public de la surveillance gouvernementale et de créer un espace sécurisé au
sein duquel explorer nos identités digitales ».
« Notre monde est de plus
en plus surveillé. Chicago compte par exemple plus de 25.000 caméras, reliées
à un seul réseau de reconnaissance faciale », explique le site d’URME
(prononcé U R Me). Nous n’acceptons pas l’idée que nous devrions être épiés
juste parce que nous voulons aller dehors, et nous ne devrions pas non plus
avoir à nous cacher. L’utilisation de nos produits permet l’adoption d’une
nouvelle identité dans les lieux publics ».
Le masque en résine imprimé en
3D à partir d’un scanner du visage de Selvaggio et
manufacturé par ThatsMyFace.com,
reproduit ses traits et la couleur de son visage avec un réalisme surprenant,
bien que les yeux qui apparaissent derrière deux trous donnent au masque des
airs quelque peu effrayants.
…
« Lorsque vous porterez
ce masque, c’est moi et non vous que les caméras observeront, et vos actions
dans les lieux publics me seront attribuées, parce que c’est moi que les caméras
verront ». L’artiste, qui est étudiant au Columbia College
à Chicago, a récemment écrit sur une page Indiegogo dédiée au produit que
« tous les produits URME ont passé des tests de reconnaissance faciale,
et chacun des masques identifie celui qui le porte comme étant moi-même sur
Facebook, qui dispose de l’un des systèmes de reconnaissance faciale les plus
développés ».
(Cnet)
Cette nouvelle technologie n’est
disponible qu’à l’effigie de Leo Slevaggio. A
chaque fois que les systèmes de surveillance du gouvernement repèreront une
personne portant ce masque, ils penseront qu’il s’agit de Leo. Les
implications de cette technologie en sont si importantes que tout le monde,
au Département de la sécurité intérieure, travaille à la contrecarrer. Elle
représente un sérieux hoquet pour l’Etat police.
Avec l’imprimerie 3D, tous
ceux qui ont la capacité de reproduire le visage de quelqu’un d’autre grâce à
des programmes d’imagerie en 3D pourront emprunter l’identité d’autres en
imprimant leur visage et en le portant.
Dans notre monde de
surveillance biométrique, cela signifie que n’importe qui peut disparaître.
Real ID? Pourquoi pas
Alternative ID ?